PAF!
"Plus vite!"
PAF!
"Remonte ta garde!"
PAF! PAF! PAF!
Les deux jeunes hommes en sueurs se combattent, enchainant les coups pour passer la garde de l'autre. L'un des deux, visiblement bien avantagés, parlait constamment à l'autre, corrigeant sa technique sans pour autant lui laisser de chances.
"Reste en mouvement
Une succession de coup rapide força le deuxième à reculer
-Ne soit pas aussi tendu ou alors tu vas affaiblir ta base...
Un rapide coup de pied au sol balaya les jambes de son opposant.
-...et te retrouver au sol, à la merci de ton adversaire.
Maxime s'écrasa au sol. Il resta un instant couché sur le dos les bras en croix, reprenant lentement son souffle, avant de se redresser sur ces coudes et de s'adresser au vainqueur qui avait un sourire satisfait sur le visage.
-Bon et bien bravo Léo: tu m'as à nouveau battu et je n'ai pas réussit à placer un seul coup qui t'ait atteint.
-Ne sois pas pessimiste, tu as tenu un bon 5 minutes de plus que la dernière fois. Tu t'améliore malgré tout. Et en plus, tu n'aimerais pas que je te laisse de chances, non?
Maxime grommelle avant de répondre.
-Tu peux toujours essayer de m'encourager, je suis un cas désespéré.
-C'est toi qui m'a demandé de t'entrainer un peu, répondit Léo en allant boire une gorgée sa bouteille d'eau posée un peu plus loin. Garde le moral, tu t'améliore vite.
Maxime ne pris pas la peine de répondre et se laissa retomber sur le dos.
-Tu comptes rester couché? On devait rejoindre tes parents pour souper, mais si tu y tiens tant, on peut passer au combat au sol aussi...
À peine avait-il finit sa phrase que son ami était sur ses pieds, prenait sa bouteille et se dirigeait vers les vestiaires. Maxime était un garçon assez grand pour son âge avec des cheveux bruns éternellement emmêlés qui tombaient souvent devant ses yeux verts. Encore légèrement bronzé de son voyage de Noël au Mexique, il commençait cependant à reprendre son teint blanc de québécois. Léo quant à lui était de taille moyenne mais doté d'une musculature légèrement plus développées suite à ses nombreux entrainements. Il avait de cours cheveux noirs relevés sur sa tête et une paire d'yeux bleus profonds. Tous les deux étaient habillés de short et chandail d'entrainement désormais trempés de sueurs.
Léo et Maxime se connaissais depuis seulement 3 ans, mais une solide amitié les liait. Léo y tenait particulièrement car c'était l'une des seules qu'il avait formées. Ses parents étaient morts lorsqu'il avait 15 ans, tués par des policiers dans un cambriolage ayant mal tourné.Ils avaient été voleurs de renom même s'ils avaient tout deux un vrai travail. Léo n'avait presque pas parut surpris d'apprendre qu'ils étaient voleurs, mais avait été dévasté par leur mort. Il s'était refermé sur lui-même et restait distant, voir hostile, avec les autres. Léo avait hérités de quoi vivre correctement, mais vu son âge quand même avancé à la mort de ses parents, il avait été décidé qu'il pourrait continuer d'habiter chez lui, mais serait pris en charge par une famille d'accueil qui s'occuperait de lui et de la maison. La famille en question était celle de Maxime. Les soirs, Léo venait souper avec eux et les parents s'occupaient de gérer les comptes et les placements hérités de ces parents.
Au début, Léo était resté très distant, ne répondant même pas aux tentatives de familiarité de Maxime et sa famille. Les choses avaient évoluées à la fin de leur cinquième secondaire, lorsque Maxime était venu aider Léo qui s'était fait attaqué par une bande de brute qu'il avait insulté. Maxime avait réussit à distraire suffisamment les assaillants pour que Léo, qui pratiquait les arts martiaux depuis longtemps, puisse s'en débarrasser.
Depuis cet événement, Léo s'était ouvert à Maxime, développant une amitié très forte entre les deux garçons. Aussi, en mémoire de l'événement qui avait causé leurs amitié, et car Maxime était frustré de ne pas avoir pu l'aider plus efficacement, Léo entrainait Maxime au combat de manière régulière.
C'était maintenant vers la maison de Maxime que les deux jeunes hommes se dirigèraient après avoir pris une douche et s'être changé dans les vestiaires du petit gym d'entrainement que Léo avait entre autres choses hérité de ses parents. Ils arrivèrent à la grande maison de briques brunes alors que le soleil était à moitié caché derrière l'horizon. Maximes entra le premier, déposant son sac à côté de la porte et s'avançant vers la salle à manger. Il allait penser qu'il y avait étonnamment peu de lumières d’allumées lorsque celles-ci s'ouvrirent et que plusieurs personnes sortirent de leur cachettes en s'écriant:
"BONNE FÊTE!!!!!!!"
Surpris, Maxime resta interloqué quelques temps avant de réaliser ce qui se passait et de rire. Se tournant vers Léo accoudé dans le cadre de la porte un sourire en coin.
"Tu étais dans le coup pas vrai? Lui demanda-t-il.
Levant les épaules en signe d'une impuissance feinte, Léo lui répondit toujours en souriant:
"Que veux-tu, ils m'ont fait chanter. Je n'avais pas d'autres choix que de suivre leurs ordres et de te ramener à l'heure prévue.
-Avec quoi t'ont-ils fait chanter? demanda Maxime, intrigué.
-Une part de ton gâteau bien sur! répondit Léo en riant."
Maxime sourit avec lui et se retourna vers les personnes qui lui avaient fait la surprise. À peine retourné il reçu une petite boule de cheveux et de vêtements roses et mauves dans les bras qui criait une nouvelle fois le vœu d'anniversaire.
-Eh bien, mais qu'est-ce que c'est que ça? Dit Maxime d'un ton faussement intrigué et moqueur. On a un nouvel animal de compagnie?"
Sa petite sœur Lucie releva la tête et le fusilla de son regard de 6 ans avant de lui donner un bisou sur la joue et de redescendre au niveau du plancher afin de laisser la place à leurs parents qui venaient eux-aussi souhaiter un joyeux dix-huitième anniversaire à leur fils. Vinrent ensuite son cousin et sa cousine, Simon et Clara.
Ceux-ci habitaient quelques cartiers plus loin, à environ 20 minutes de chez Maxime. Les deux cousins de 15 ans étaient jumeaux. Ils semblaient souvent penser la même chose au même moment, ce qui pouvait troubler ceux qui n'étaient pas habitués à les voir se passer le relais lorsqu'ils parlaient, ce dont ils ne se privaient pas. Les deux se ressemblaient assez, ayant le même visage, les mêmes yeux verts hérités de leurs parents et les cheveux du même blond avec des mèches un peu plus foncées. Simon avait les siens courts et légèrement bouclés alors que sa sœur les avait lisses et descendant jusqu'à environ 5 centimètres de ses épaules. Les deux se passèrent le relais pour lui souhaiter un bon anniversaire et de bien profiter de ces droits d'adulte, suivis de leurs parents.
Maxime se tourna vers les derniers invité et il eu un grand sourire lorsqu'il vit qu'il s'agissant de Camille et de sa famille. Celle-ci s'avança.
"Bonne fête Maxime, dit-elle d'une voix douce avec un petit sourire enchanteur."
Maxime faillit ne pas réussir à lui répondre, mais émit un petit merci en rougissant un peu avant que Camille n'aille parler avec les jumeaux, foudroyant ensuite Léo du regard lorsqu'il vit le sourire moqueur de celui-ci. Camille et ses parents étaient des amis de longue date de la famille. Ils habitaient dans un petit cartier presque campagnard et leur fille allaient au même cégep que Léo et Maxime, et comme eux finissaient sa deuxième année. Camille était une fille plutôt grande pour ses 17 ans qu'elle achevait dans quelques mois. Elle avait de beaux yeux bleu clair et une longue crinière blonde qu'elle laissait détaché la plupart du temps, sauf lors de la pratique de ses nombreux sports. Elle faisait parti de nombreuses équipe sportives dont celle de volley-ball, de soccer et de basket. Ceux-ci lui avaient donné un corps qui faisait rager de jalousie une bonne moitié des filles de leur année, et saliver autant sur le côté des garçons.
Maxime regarda autour de lui, et finit par demander:
"Ou est oncle Martin?
-Il n'est pas encore arrivé. Répondit son père. Il m'a dit qu'il revenait d'une conférence à Québec, mais il ne devrait pas tarder."
En effet, à peine 15 minutes plus tard, on sonna à la porte. La mère de Léo parti ouvrir la porte à son frère. Celui-ci entra dans le hall d'entré avec sa valise, et enleva son long manteaux de cuir. Martin était le genre d'oncle que tous les enfants rêvent d'avoir. Célibataire et sans enfants, il travaillait pour une compagnie de gestions et jouait beaucoup avec les actions en bourses et les investissements. À chaque anniversaires, il offrait des cadeaux géniaux dont on rêve sans vraiment penser pouvoir les avoirs, de la dernière console de jeux sortie au vélo de meilleure qualité. Bref, c'était l'oncle idéal et tous les jeunes présents se demandaient bien ce qu'il avait trouvé pour cet anniversaire.
Martin s’avança, se passa une main dans les cheveux, les ébouriffant un peu plus, et vint serrer la main de son neveu en lui souhaitant joyeux anniversaire. Après qu'il soit allé porter sa valise dans la chambre d'ami, tout le monde pu passer à table.
Plusieurs hamburgers, une bonne part de gâteau et quelques futurs maux de ventres en perspective plus tard, on se dirigea vers le salon pour la traditionnelle ouverture des cadeaux, bien que peu nombreux. Après les cadeaux de ses parents et de ses amis, vint enfin le cadeau de son oncle. Il avait la taille d'une boite à chaussure et était emballé dans du papier bleu. Étonné par le poids étonnamment lourd du paquet, Maxime le déballa avec curiosité. Sous le papier se trouvait un coffret de bois sombre finement gravé. Il jeta un regard interrogateur à son oncle qui se borna à lui sourire. Ouvrant le coffret, il découvrit un étrange pendentif. La corde sur laquelle il était monté semblait à un cordon de cuir parsemé de petite pierre bleu, sur lequel était monté un étrange médaillon. Celui-ci était en forme de cercle et pas plus épais qu'un centimètre. Il était fait en une pierre sombre qui pourtant avait des reflets métalliques bleutés. Sur le médaillon se trouvaient des gravures dessinant des formes géométriques étranges d'un bleu pâle presque lumineux.
Simon et Clara s'en désintéressèrent rapidement, déçu, tandis que Maxime et Camille restaient fascinés par le collier. Seul Léo aperçus donc le regard accusateur que firent les parents de Maxime à son oncle et la réplique silencieuse de celui-ci pour leur dire de se calmer. Léo garda cela pour lui et décida d'en parler à Maxime plus tard. Martin finit par s'avancer, sortant Maxime et Camille de leur contemplation du collier.
"Ce collier est en quelque sorte un héritage familial, dit-il en le prenant dans les mains des son neveu et en le lui passant autour du cou. Garde le avec toi, il est très précieux et symbolique"
Maxime regarda encore un peu le médaillon qui pendait maintenant sur sa poitrine, étonnamment léger. Puis, il le mit sous son chandail et remercia son oncle. L'évènement se fit oublier avec le déroulement de la soirée. Les jeunes jasèrent entre eux pendant que les parents se regroupaient autour d'un verre de vin. Léo, qui les observait de temps en temps, les vit débattre ardemment sans pouvoir entendre de quoi ils parlaient, puis changer d'attitude et se détendre. Les jeunes, quant à eux, essayèrent les cadeaux de Maxime et s'amusèrent un peu, sauf pour Lucie, qui malgré sa volonté de tenir toute la nuit s'endormit sur un fauteuil vers 9h et sa mère alla la mettre au lit.
___
Le cadran électronique venait d'afficher 10h30.
Le sous-sol était plongé dans le noir. On entendit le bruit d'une clé tournant dans une serrure et un large rayon de lumière illumina la pièce et le bureau qui s'y trouvait. Maxime, Léo et Camille entrèrent et allumèrent la lumière. Maxime déposa la clé sur une petite étagère à côté de la pièce. Les trois jeunes adultes firent le tour de la pièce des yeux. Il s'agissait de la salle de travail du père de Maxime. Un bureau avec un ordinateur et de nombreuses feuilles de papiers au contenu incompréhensible occupait le fond de la pièce, encadré par de grands classeurs bondés de dossiers. Un des murs était occupé par une table à dessin d'ingénieur, où de nombreux plans détaillés étaient étendus. Le reste était composé de petits meubles de bois surement placés là par défaut de place ailleurs.
Lorsqu'ils entrèrent, Maxime, Léo et Camille commencèrent à fouiller dans les meublent en silence. Durant cinq minutes, ils fouillèrent sans dire un mot. Ce fut Camille qui rompit le silence:
"Tu es sur que c'est ici qu'il les cache?
Maxime lui répondit en ouvrant quelques petites armoires
-Oui, Papa est venu au sous-sol avec Martin avant le repas et il est revenu avec les bouteilles de vin. Je suis sur que c'est ici qu'il cache sa réserve d'alcool pour ne pas qu'on y touche.
-Et bien ce n'est pas très efficace vu qu'on est en train de fouiller pour les trouver, répliqua Léo qui ouvrait quelques tiroirs.
-Dis pas n'importe quoi, la porte est constamment barrée et sa fait un mois que je le surveille pour savoir où il cache la clé. Je suis chanceux de l'avoir trouvée il y a deux jours.
-En attendant, intervint Camille, il n'y a pas une seule goute d'alcool ici."
Elle se redressa et ferma la petite armoire qu'elle venait de finir de fouiller. Maxime ferma les tiroirs dans lesquels il regardait et fit le tour de la pièce des yeux.
"Je ne comprend pas, elle devrait être là pourtant.
-Et cette porte, elle mène où, lui demanda Camille en lui pointant une porte en bois dans le fond de la pièce.
-Aucune idée. Le bureau de Papa était privé mais on pouvait parfois venir s'il y était, mais il n'a jamais ouvert cette porte là. C'était complètement tabou et interdit.
-Essaye de l'ouvrir, c'est peut-être là qu'il garde ces bonnes bouteilles, dit Léo, levant les yeux des plans de la table de travail qui l'avait intrigué"
Maxime essaya de tourner la poignée, sans être surpris de la trouver verrouillée. Il essaya la clé du sous-sol sans plus de succès. Résigné, ils se dirent qu'ils ne pourraient pas profiter de la toute rescente majorité de Maxime ce soir et décidèrent de retourner en haut. Ils ouvrirent la porte mais ne purent sortir car Simon et Clara qui était accoté sur celle-ci pour entendre tombèrent sur le sol. Les trois plus vieux les regardèrent avec un grand sourire sur le visage tandis que les plus jeunes se relevaient.
"Mais qu'avons-nous là, fit Maxime d'un ton moqueur.
Simon lui jeta un regard fâché.
-Ben quoi? Nous aussi on a envie de boire un peu même si on n'a pas 18 ans!! Répliqua-t-il.
-Et en plus les parents sont ennuyeux en haut, rajouta Clara.
-De toute façon, on n'a pas trouvé de bouteille de quoi que se soit ici, dit Camille.
-Zut! C'est pas juste! Ragea Simon en donnant un coup à une petite table basse."
Du dessous de celle-ci tomba alors une petite clé métallique. Surpris, Maxime la ramassa et regarda sous la table. Un petit compartiment était camouflé sous le tiroir pour y cacher la clé. Il alla l'essayer sur la porte de bois et celle-ci s'ouvrit docilement.
Ils entrèrent dans la pièce et allumèrent la lumière. Il semblait s'agir d'un atelier. Au centre ce trouvait une grande arche métallique reliée à un tableau de contrôle. Les 3 plus vieux s'approchèrent de l'arche, en firent le tour et l'étudièrent. Simon lui fouilla tout de suite les recoins de la pièce à la recherche de l'alcool désirée tandis que Clara s'approchait du tableau de bord, captivée par tous les boutons. Après quelques instants, Simon se rendit à l'évidence qu'il n'y avait ni bière ni vin ici et rejoignit les 3 plus vieux devant l'arche qui se demandaient bien à quoi elle pouvait servir. Derrière eux, de par sa trop grande curiosité, voulu toucher aux boutons lumineux et appuyant sur l'un d'eux par mégarde.
Devant Maxime, Léo, Camille et Simon, l'arche s'alluma et son en son centre commença à se former une sorte de trou lumineux. Fascinés par le phénomène, ils n’esquissèrent pas le moindre geste. Clara, elle était terrifiée par le tableau de contrôle dont les lumières étaient devenues folles et qui faisait de drôle de bruits. Puis, une explosion dans le tableau la poussa en arrière faisant trébucher ceux qui étaient derrière elle et tous les 5 tombèrent dans l'arche. Il y eu des flash lumineux et tous le quartier fut privé de courant. La salle tomba dans le noir. L'arche s'arrêta, désormais seule dans la pièce.
___
Maxime sentait qu'il tombait.
Il n'y avait qu'un grand flou lumineux blanc et bleu.
Puis il perdit connaissance, et ce fut le noir.
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