Wakfu

[Fan-fic] Sombre lune, douce vengeance - Les Carnets Nombre d'abonnés1 abonné

Les contes du vieil Enutrof -> Les histoires au coin du feu
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Je m'appelle Laura, et les Chats Rognards me sont, littéralement, tombés dessus.
Je sens à votre regard légèrement... glauque... que vous ne comprenez pas. Et c'est bien normal. Pour vous aider, je vais être gentille. Et retourner une dizaine de minutes en arrière....

Je m'appelle Laura (Je me répète, mais on ne sait jamais, certains d'entre vous ont peut-être une mémoire de pichon rouge...). Je suis une disciple d'Ecaflip depuis mon plus jeune âge. Fille de deux maîtres Ecaflips. Fils d'Ecaflips eux mêmes. Et ainsi de suite. Un magnifique arbre (Qui a dit à chats?) généalogique.
Mais là n'est pas le plus important. Je suis passionnée d'Histoire. Avec la majuscule. Important, la majuscule. L'histoire de notre monde, c'est toute ma vie. J'écume les bibliothèques de nombreuses provinces, à la recherche de fragments de vérité de notre passé. J'adore passer des heures à feuilleter de vieux ouvrages poussiéreux, aux pages jaunies par les années, regorgeant de mille épopées, récits et autres légendes. De vieux bouts de parchemins bons à brûler pour certains, un trésor inestimable pour moi.

Vint le jour où je dénichai une ancienne bibliothèque dans un état de décrépitude avancée, depuis longtemps abandonnée. J'étais en train d'explorer avidement les sombres allées remplies de nombreux parchemin, rouleaux et autres ouvrages, quand soudain, sans prévenir et sans un bruit, les Chats Rognards me sont tombés dessus. Enfin, j'exagère peut-être un peu. Disons qu'un gros grimoire avec gravé, en lettres d'or, "La légende des Chats Rognards" a chu gracieusement depuis la plus haute rangée de livres, pour finir sa course assez brutalement sur ma patte gauche.

Passé l'instant de stupeur (Et le cri de douleur à briser un verre en minuscules éclats, est-ce ma faute si j'ai les pattes sensibles?), je me suis penchée sur le vieil ouvrage. Avec délectation, et je l'avoue, une légère rancune (étrangement localisée dans ma patte gauche...). Car, je l'ai déjà dit, une légende, n'est-elle pas une part de l'Histoire ? Avec, la majuscule, très imp... Moi, radoter?

Mais trêve de digressions. Mon grimoire m'attend. J'avance ma patte vers la vieille couverture en cuir sombre, veinée de lettres d'or. J'en attrape le coin, tourne doucement la page, et...



De nombreuses années plut tôt...


Les forêts, de nuit, sont des lieux bien mystérieux. Alors qu'on pourrait penser que le silence tombe sur ces lieux isolés et dépourvus de présence humaine, c'est tout le contraire : les créatures nocturnes s'éveillent, proies comme prédateurs. Chouettes, loups... Ils sont bien nombreux à hanter les fourrés obscurs. Les sombres travées résonnent de cris divers et variés, formant une musique sauvage et enivrante. Inquiétante. Magique. L'appel de la nature. Oui, le silence est banni ici. Enfin, d'habitude. Et ce soir n'a rien d'un soir habituel.

Les animaux se sont tous tus, dans ce recoin profond perdus entre des arbres pour certains millénaires. La plupart ont fui leurs terriers, ou zones de chasse. Comme mus par un étrange pressentiment, une impression diffuse - mais ô combien forte ! - de danger. Seul subsiste le bruit d'une légère brise serpentant entre les troncs usés, effleurant les feuilles des vieux colosses. La forêt n'a plus rien de magique. Elle n'est plus qu'un frisson d'effroi.

Cinq formes sombres apparaissent soudain. Cinq ombres complètement silencieuses, qu'on ne repère qu'au dernier instant. Qui risque fort d'être, effectivement, le dernier instant. Il est des forces qu'il ne faudrait jamais provoquer... A la faveur d'un rayon de pleine lune, on les aperçoit plus nettement. Couverts d'une fourrure hérissée, de nombreuses lames acérées comme des crocs pendent à leurs ceintures. Un arc et un carquois suspendu à l'épaule, les pointes des flèches luisant d'un éclat mortel. Leurs pas ne font ni craquer les branches, ni bruisser les feuilles, pourtant abondantes sur ce sol au coeur des bois. Un bien étrange spectacle, sans le moindre spectateur, se déroule ici. Sombres créatures se tenant debout comme des hommes, en sont-ils vraiment? Ils ont au moins en commun avec eux une chose : le sentiment qui les anime, et les pousse à avancer.

La haine.

Et la soif de vengeance...



Et encore quelques mois plus tôt...



La flèche part dans un sifflement presque inaudible, et se plante avec un bruit mat dans le tronc de l'arbre. Qui se trouve une petite centaine de mètres plus loin. Je souris. Encore un défi gagné...
- C'est pas juste ! se plaint mon ami Nawel, juste derrière moi. Je vais finir par te devoir une véritable fortune... Quand cesseras-tu de me ruiner, Alan ?
Je souris de nouveau. Et lui réplique, un léger soupçon de moquerie dans la voie :
- Le jour où tu cesseras d'accepter les défis où il est question de tir à l'arc. Tu sais bien que je suis imbattable à ce jeu-là ! Et puis, de toute façon, nos défis te manqueraient si jamais on devait les arrêter...
- Mouais, en attendant c'est d'argent que je vais bientôt manquer ! Alors, s'il te plaît, arrête de parier avec moi pendant un moment, et contente-toi de tirer pour l'honneur ! Je vais finir ruiné !
Cependant, il glisse en souriant dans ma poche quelques pièces cuivrées. Au moins, il respecte toujours ses engagements. Même si il perd à chaque fois.
- Tu verras, un jour je te battrai ! Bon, allez, on se dépêche, ils vont finir par nous attendre si on traîne trop ! Et tu sais ce qu'il se passe quand ils attendent trop...
Oui, en effet, il y a des choses qu'il ne vaut mieux pas provoquer. Je range mon arc dans mon carquois, cours récupérer ma flèche, et m'élance derrière Nawel, sur le chemin qui mène au village.

Pour ceux qui se sentent légèrement (voire complètement) perdus, voici un petit récapitulatif :
Je m'appelle Alan. J'ai dix-neuf ans, depuis quelques mois déjà. Une tignasse brune ressemblant à un champ de bataille, des yeux gris perle. Je suis assez grand, et plutôt musclé. Il faut dire, les travaux de la ferme, c'est assez...physique... et ça muscle. Oui, je vous voir bien venir : un fermier qui tire à l'arc, c'est du grand n'importe quoi... A défaut de vous faire une grande argumentation, je vais me contenter d'une phrase simple : Quand les temps sont durs, faut bien s'nourrir... Et un arc, pour chasser, c'est bien pratique. Plus qu'une fourche en tout cas.
Mon ami, Nawel, ne me ressemble pas beaucoup : il est petit, blond, les cheveux bouclés, les yeux vert émeraude. Assez souple et agile, ce qui lui est bien utile dans son métier : il est cueilleur. Quoi, vous ne connaissez pas les cueilleurs? Bon, petite explication s'impose : quand vous avez un verger où les arbres mesurent une trentaine de mètres, et qui les meilleurs fruits ont la fâcheuse tendance à pousser près des cimes, un petit gabarit léger et agile est recommandé pour aller les cueillir. Surtout que, s'ils sont assurés avec une corde pendant la cueillette, les cueilleurs doivent quand même monter tout en haut pour accrocher ladite corde. Un poids plume est alors conseillé.
Vous vous demandez sûrement qui sont les autres... Ils sont trois, en fait : Kal, le fils du tanneur. Il est assez proche de Nawel sur le plan physique : petit, souple, agile, les mêmes yeux... Sauf qu'il est brun. Et qu'il ne s'amuse pas à faire grimpette dans les arbres : il se contente d'aider son père à préparer les peaux. Et il est assez doué d'ailleurs, je vous dirai pourquoi, mais plus tard. Et enfin, les deux derniers sont des jumeaux : Ilian et Sona, les fils du forgeron. Si Kal et Nawel sont plus proches des oiseaux, ces deux-là sont de vrais ours. Le travail de la forge allié au physique qu'ils ont hérité de leur père les a transformé en deux colosses : ils aident leur père depuis qu'ils ont treize ans, et peuvent forger à peu près tout avec deux pièces de métal. Et, à force de s'entraîner avec les outils et armes forgés par leur père, ils sont devenus relativement forts en maniement des armes. Je plains ceux qui auront un jour à les affronter...
Nous sommes amis tous les cinq depuis que nous avons trois ans. Camarades de jeux, nous sommes devenus camarades tout court. Un lien fort nous unit, et nous sommes tous prêt à tout pour aider l'un des nôtres en cas de besoin.

Nous arrivons au point de rendez-vous : je vois, de loin, Kal nous faire de grands signes de bras enthousiastes. Les jumeaux, eux, croisent les bras, d'un air faussement menaçant. Pourtant, quand nous les rejoignons, ils nous saluent avec le même entrain que Kal, le pitre de service. Sauf que leurs bourrades "amicales", elles, font un peu plus mal. Ilian nous regarde d'un air narquois, puis demande :
- Dis moi, Alan, Nawel a-t-il encore perdu ? Oh, et finalement, pas la peine de me répondre. Je crois que je sais déjà...
- Un jour, je te ferai payer ton insolence ! gémit l'intéressé.
- Oui, le jour ou tu prendras une trentaine de centimètres et autant de muscles ! pouffe Sona.
Nawel, habitué à ce genre de railleries, se contente d'un grognement faussement contrarié. Puis, il reprend, toute mauvaise humeur disparue :
- Bon, alors, on monte le bazar de Kal ?
Comme tout le monde approuve, il se saisit de quelques couvertures et grimpe à l'échelle.
A nouveau, je vous sens perdus... Quelle échelle? Explication : à nous cinq, nous avions fait des projets de maisons dans les arbres, quand nous avions à peine dix ans. Au lieu de disparaître, comme tout rêve de gamin, il s'est solidement ancré en nous. Jusqu'au jour où on a décidé de s'y mettre... J'ai aidé les jumeaux à construire la charpente, Kal et Nawel se sont chargé du choix de l'arbre, et on installé de quoi monter les matériaux -et les ouvriers- . Après plusieurs mois de dur labeur, le résultat est enfin achevé : il ne manque plus que quelques couvertures, peaux et étoffes que Kal s'était promis d'amener. Promesse tenue...

[image]

Une fois tous montés, avec le tas (les jumeaux ont, étrangement, porté plus que Kal et Nawel...), nous installons le tout comme il était convenu, et admirons le fruit de notre travail : un petit abri, rien que pour nous. Notre chez-nous. Je jette un oeil par une ouverture dans le mur de bois. La vue est magnifique. Il faut dire qu'on culmine à une vingtaine de mètres... Kal et Nawel ont choisi l'arbre parmi les plus grands et les plus solides qu'ils avaient trouvés.
Une fois notre contemplation terminée, nous descendons chacun notre tour par l'échelle, après nous être attachés à la corde (installée par Nawel, pas fou) qui descendait avec. Une fois en bas, nous jetons un dernier regard satisfait à notre cabane arboricole, puis nous nous en allons, en direction du village, en plaisantant joyeusement entre nous. La vie est belle.

Quand on y pense, c'est fou ce que le destin peut être cruel...


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Créé le 27/11/12 é 07:55
Derniére modification le 28/12/12 é 07:47
4 commentaires :
Patchs 1.24, 1.25, 1.26, 1.27, 1.28, 1.29, 1.30, 1.31, 1.32 et 1.34
sombrelune18Hors ligne
28/04/2013 (12:28)
pour le titre , quelquechose ou quelqu'un t'a inspiré? je m'apelle sombre-lune dans wakfu --'
Patchs 1.18, 1.19, 1.21 et 1.23
Cauchemar37Hors ligne
09/12/2012 (10:27)
Ca risque de vous surprendre, mais moi aussi j'aime bien !
Trinez87Hors ligne
09/12/2012 (08:30)
J'aime vraiment bien ! Aucune faute d’orthographe, bien narré... J'Aime bien!
mathouille [Arcadia]61Hors ligne
08/12/2012 (19:45)
Pas mal pas mal, j'aime bien ( et un ptit j'aime pour toi) ^_^
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