Rhigalt s'assit à sa table. Un beau bureau en bois d'Orme qu'il avait ramené de ses années bontariennes. Il regarda toutes les feuilles empilées : s'il avait su qu'être Chef des Gardes le condamnerai à presque trois fois plus de signatures inutiles qu'Ambassadeur, il aurait refusé. En soupirant, il prit le premier rapport. Rien d'intéressant. Les seuls sujets qui le motivaient était Fatale, le bal et Miss Étincelle. Le Chef des Gardes s'empara du dossier de l'attentat du bal. Il n'arrivait toujours pas à déterminer qui l'avait commandité. Bonta ou Sufokia étaient les pistes les plus évidentes, mais aucune preuve n'allait à leur encontre. Tous les assassins étaient des tueurs des quatre nations. Et les seuls qui appartenaient à un corps officiel étaient des anciens Gardes de Brâkmar. La plupart des corps avaient été identifié, sauf ceux qui étaient brûlés ou constellés de coups au point de n'en faire qu'un morceau de chair sanguinolente. Et surtout, qui les avait laissé entrer dans le Havre-Monde? Les hommes en armes à l'entrée juraient n'avoir vu personne venir durant le bal. Ni avant, hélas. Et il n'y avait pas de Zaap dans ce Havre-Monde-ci.
Abandonnant le casse-tête, il sortit une fois de plus de son coffre caché la traduction de Leluche, qu'il avait apprise par cœur. Il la survola, en la récitant plus qu'en la lisant :
J'ai déplacé Fatale. Vous la trouverez au début et à la fin de ce Monde. Il vous faudra dix clés pour y accéder. Deux pour les sœurs de sang, une pour les souverains oubliés, une pour les justes. Une pour les pestes de Bonta, une pour le centre du dédale souterrain et une pour les Dragons. Deux pour toute chose. Et la fleur du cœur..
Il y réfléchissait depuis qu'il avait eu le message en main. La personne écrivant avait trouvé Fatale mais l'avait déplacé. Sans nul doute pour complexifier sa prison. Pour les sœurs de sangs, il songeait à des sacrieurs mais cela n'avait aucun sens, c'était sans doute une image; celle des oubliés, il la supposait au mont Zinit ou dans un cimetière, mais il sentait qu'il s'agissait plutôt d'un peuple et de l'empreinte qu'il avait laissé. La clé des justes, aucune idée. Le message était trop vieux pour qu'il s'agisse du clan des Justiciers. Les mulous avaient eu la réputation d'être la peste de Bonta à l'époque où elle tenait l'île mais tant d'aventuriers l'avaient ratissé... Le dédale souterrain, il craignait qu'il s'agisse du labyrinthe du Dragon Cochon. Un adversaire hors du commun, même pour lui. Quant à celle des Dragons... Il n'avait pas l'orgueil de prétendre pouvoir en battre un en combat singulier. Et enfin la fleur du cœur : Crozoli, rose, une autre fleur ou un objet rappelant à son possesseur l'être qu'il aime?
Rhigalt soupira. Fatale était extrêmement bien caché. Il savait que l'énigme était de celle qu'un seul esprit ne pouvait résoudre, et qu'il lui fallait d'autres éclairages. Il n'était sûr que d'une chose : le début et la fin du Monde des Douze était le mont Zinit. Un sourire ironique se forma sous son masque en songeant à une confrontation avec Ogrest. Il se ferait laminer avant même de pouvoir bouger.
Le Chef des Gardes regarda les autres objets qu'il avait achetés aux scientifiques : le journal de l'Horloger. Intéressant pour certaine techniques de combat et manipulations du temps, mais en grande partie inutile. Toutefois, il savait que ce xélor avait cherché la Lame du Temps et avait échoué, se résolvant à se fabriquer une aiguille de même apparence. Et qu'il fallait être un xélor pour en tirer toute sa puissance sur le Temps, une goutte de sang divin étant le summum. La lame de Zéorus était indéniablement une très bonne arme, voire excellente, mais moins impressionnante que son aiguille bâtarde bien qu'unique. Elle pendait en attendant dans le dos de son armure, une épée O'Wulf la croisant pour ressortir sur l'autre épaule. La plupart des ouvrages le renseignait sur l'époque des Dofus, l'un d'eux les détaillant même. Une poignée était des véritables perles sur les classes et leurs secrets ou sur les Énergies. A se demander où les trois chercheuses avaient bien pu les trouver. Les ressources qu'elles lui avaient vendues étaient dans des coffres cachés. La plupart d'entre elles valaient une fortune, ou par leur rareté, ou par leur utilité. Leurs potions étaient d'une qualité inégalée. Malgré tout... Son prix était trop élevé. Cela valait des milliers de Kamas, peut-être mille milliers mais pas des millions
Il reprit sa paperasse ennuyante. Il aurait bien pu la déléguer à d'autres mais la confiance était mortelle, il le savait bien. Un infime partie de son esprit lui susurra que sa confiance en Miss Étincelle était plus que mortelle, mais il la chassa. L'amour vaut toutes les assurances du monde, et est à lui seul la plus belle énigme.
La belle en question avait loué une chambre dans un des meilleurs gites de la foire du Trool. Son apparence de beauté suprême et de grâce avait poussé les employés à la prendre pour une déesse. Elle était habituée à ces rumeurs, mais évitait de les commenter. La rumeur ne s'en portait que mieux. L'éniripsa flânait tous les jours parmi les attractions et les stands. Elle voletait ici et là, et finit par connaître la Foire par cœur. Les navires et les ballons arrivaient tous au quai. Les rues bordées de stands de servaient toutes les attractions. Vers l'entrée (où elle avait pris la sienne) ou au fond se trouvaient les chambres et hôtels. Les montagnes russes étaient le point culminant de l'île. La Foire en elle-même était une multitude d'attractions disséminées dans le parc. Quelques endroits, comme l'arène, étaient destinés aux combats et aux paris.
Lorsque le propriétaire de l'hôtel lui avait demandé pourquoi une si belle dame venait seule, elle avait répondu qu'elle attendait un groupe d'amis de sa nièce. Miss Étincelle avait donné le signalement d'un groupe d'aventuriers accompagné d'un bébé Slek. Voyant son interlocuteur grimacer à cette évocation, elle avait poussé un soupire théâtral avant de lui avouer que c'était bien pour sa nièce adorée qu'elle s'en occupait, malgré leurs bizarreries. L'autre avait hoché la tête, encore plus touché par cet amour familial. Mais il n'avait vu personne correspondant à ce signalement ces quatre derniers jours.
Miss Étincelle était agenouillé à la pêche au Koinkoin depuis un certain temps. L'attraction réputée comme étant la plus hasardeuse de la foire du Trool la tenait elle aussi en échec depuis trois jours. Le gérant garantissait qu'il y avait de vrais Koinkoins, et qu'ils étaient juste cachés parmi les autres. Il n'empêchait qu'il n'y avait guère qu'un petit bout de chou jaune pêché chaque semaine. Une foule y affluait, et sa présence n'y était pas pour rien. Elle avait découvert à l'université l'attrait qu'elle causait. Sa grâce naturelle enveloppait de rêves la plupart de ceux qui la voyait. Rêves d'amour ou de beauté ou d'autres choses encore, elle-même ne le savait pas. Sa canne à pêche la tira de son observation de la foule. Un palmipède avait mordu à l'hameçon, bien qu'elle ne sache pas si c'était un vrai ou non. Elle allait remonter lentement la corde lorsqu'un autre venu juste à côté d'elle fut plus rapide. L'éniripsa assis à sa droite harponna presque le pauvre Koinkoin, car s'en était bel et bien un. La belle allait protester contre ce culot lorsqu'elle nota ses traits. Cheveux blancs, peau bronzée. Elle ne connaissait qu'une personne ayant une telle apparence. Son teint était maladif, ses yeux rongés par la douleur, mais c'était toujours lui.
«Well?
-Je vois que tu ne vas pas si mal loin de moi, rétorqua celui qui l'avait aimé follement d'un ton acerbe.»
Miss Étincelle lui fit signe de la suivre. Well rejeta le Koinkoin à la mare. Ils s'arrêtèrent dans l'un des rares coins peu fréquentés.
«Tu te portes même mieux que quand tu me jurais ton amour éternel. Éternel, tiens...
-Well...
-Y à plus de Well qui tienne! Pourquoi tu m'as lâché?!
-C'est toi qui m'a bannie.
-Tu ne m'aimais pas!
-Et qui te l'a dit? Colette? Tu n'as jamais vu comment elle louchait sur toi?
-Elle elle m'aimait contrairement à toi.
-Well, nous avons déjà eu cette conversation il y a plusieurs années. Pourquoi es-tu revenu?»
Un rictus se forma sur le visage de l'ancien meneur de l'Alpha.
«Pourquoi? Pourquoi m'as-tu juré que tu m'aimais?
-Mais je t'aimais!
-Menteuse! Colette...»
Miss Étincelle le gifla :
«Ne me parle plus de Colette. Quoique tu en dises, mon cœur était tout à toi!
-Et pendant que tu vagabondais dans le monde, moi je crevais!
-Parce que tu crois que c'était facile?
-Tu ne donnes pas l'impression d'être déchirée par l'amour.
-Parce que moi je ne fais pas que suivre mes pulsions. Moi je ne t'ai jamais rien caché.
-Ment...
-Et Vadum?
-Quoi?
-Tu ne m'as jamais dit que tu l'avais défié pour mon cœur. Tu ne m'as pas dit que tu avais utilisé une des marques bannies.
-Qui t'a dit ça?!
-Ta nouvelle meilleure amie.
-Colette mais...
-Tu sais ce que je pense de ces marques.
-Je l'ai fait pour toi! Je te l'ai caché pour toi! Je t'aimais! Je t'aime! Je suis fou de toi!»
Il tenta de l'embrasser. Elle recula. Il se fit plus insistant. Elle le repoussa. Sa folie amoureuse sembla jaillir au grand jour, et il se jeta sur elle. Une nouvelle gifle vint rougir son autre joue.
«Non. C'est fini.
-Ça n'as jamais commencé, pas vrai?»
La belle le gifla encore une fois.
«Et notre fils? Je t'ai si peu aimé? Ou tu es si aveugle? Souviens-toi ce que tu en as fait.
-Je... J'étais fou...
-Tu l'es toujours. Adieu Well.
-Fou de toi! Tu n'avais d'yeux plus que pour lui! Je t'en prie... Je t'aime...
-Comme tu as aimé ton propre fils?
-Pitié... Je t'aime...
-C'est fini Well, fini. Ne me recroise plus jamais. Adieu.»
Miss Étincelle le quitta. Son ancien amant lui cria, la voix méprisante de rage :
«Tu l'aimais tellement ce fils, hein?»
Elle ne lui répondit pas. Il sortit sa Tige Hybon, cadeau de Colette.
«Alors tu vas finir comme lui!»
Bahamer s'approcha du Quartier Général. Des remparts solides, élevés et aveugles, précédés par des douves au fond des quelles luisait un flot de lave l'encadraient. Le pont pouvait être relevé grave à deux lourdes chaînes. Des Gardes le protégeaient. On n'y rentrait qu'avec autorisation. Le nouveau Général des Soldats avait organisé une sorte de tournois entre les gradés. Or, la trace y menait tout droit.
Plusieurs jours plus tôt, après avoir abandonné la poursuite vaine de l'unique survivant du groupe, elle était rentrée à leur laboratoire. Mortica ne s'y trouvait pas. Jiva, le lapino de Miss Étincelle, l'y attendait. Elle remarqua vite que plusieurs objets avaient été volés. Un bracelet féca modifié et une armure avaient disparus. Jiva la mena jusqu'à la chambre de l'éniripsa. L'animal éniripsa avait tenté de lui faire comprendre quelque chose. La steamette ne réussit pas à déchiffrer ses mimes. Si l'intrus avait réussi à pénétrer dans le laboratoire c'est qu'il avait été aidé. Par Mortica. Bahamer avait enfilé sa paire de lunettes modifiés, et était ressorti. À travers le filtre des verres, le cadavre de la sram était apparu enterré sous la sol, recouvert par la boue omniprésente. Bien fait pour elle. En changeant le filtre, elle avait fini par visualiser la trace des objets volés.
Et la trace la menait au QG. Que n'avaient-elles pas demandé un passe-partout au Chef des Gardes... La scientifique laissa sa dragodinde cachée derrière un rocher. Il lui fallait passer les remparts discrètement, et les survoler n'était pas la bonne solution. La vielle Brâkmar avait sans doute un passage qui y menait, mais elle n'avait pas le temps de fouiller les souterrains. Plus qu'une solution. Elle s'avança vers les Gardes :
«Bonjour. J'ai rendez-vous avec le Chef des Gardes.
-Nous n'en sommes pas informés.»
Six hommes se rapprochèrent. Leurs lances se repositionnèrent dans leurs mains. Ils étaient stressés.
«Allez donc le déranger pour lui dire que Bahamer l'attends.
-Il assiste à l'entraînement.
-Laissez-moi passer alors.»
Un des Gardes disparut à l'intérieur. Quelques minutes plus tard, Rhigalt revint avec lui.
«Laissez-la entrer.
-Bien monsieur.»
Ils entrèrent dans la cour. Plusieurs traces y passaient. La plus récentes menait au rassemblement des Gardes.
«Qu'êtes vous venu chercher ici?
-Quelqu'un.
-Vous n'êtes pas dans votre laboratoire ici. Un simple geste de ma part et vous serez escortée en prison. Pourquoi venez-vous ici?
-Un voleur s'est introduit chez nous, avoua Bahamer.
-Je peux vous aider à l'arrêter.
-Je vous remercie de votre aide, mais elle ne sera pas nécessaire.
-J'insiste.»
La scientifique n'avait pas le choix.
«La trace mène tout droit au rassemblement.
-Suivez-moi.»
L'autorité du Chef des Gardes lui permit d'accéder à la tribune officielle. Les Gardes s'entraînaient bel et bien. Sauf que les perdants étaient rétrogradés, voire enfermé si leur niveau réel laissait soupçonner des tricheries. Les plus malchanceux des perdants devaient se battre à mort.
«Qui est-ce?
-La trace mène au milieu.
-Là où les plus hauts gradés s'affrontent. Continuez.
-Il me faudrait me rapprocher.
-Ça peut se négocier.»
Elle ragea en silence. Il devait commencer à trouver trop élevé le prix payé.
«Miss Étincelle n'aimera pas cette idée.
-Si vous le dites. Venez avec moi.»
Le xélor et la steamette traversèrent les duels. La trace menait tout droit au Général des Soldats. Elle fit un signe discret au Chef des Gardes.
«Deyjin, réunion exceptionnelle du Conseil. Suivez-nous.
-Je n'étais pas au courant. J'arrive.»
Ils rentrèrent dans la salle du Gouvernement. Le féca se rendit compte qu'elle était vide.
«Que...
-Vous êtes un bon combattant, le coupa Rhigalt. L'idée de ce pseudo-tournoi pour écrémer les troupes n'est pas mauvaise. Mais je me dois de vous présenter Bahamer, scientifique.
-Et donc?
-J'ai récemment perdu un bracelet féca et une armure, commença-t-elle. Les auriez-vous vus?
-Je ne vous connaissais même pas il y a une minute. Rhigalt...
-La Nekro était une très mauvaise idée. Vous avez dû manquer d'y passer.
-Hein?»
Rhigalt était ressorti pour garder l'entrée.
«Vous ne pensiez tout de même pas qu'il n'y avait aucune protection?
-Je ne comprends pas.
-Vous mentez très bien, reconnut-elle en tendant brusquement la main.»
Une sphère de Stasis y apparut. Deyjin n'eut pas le temps de finir son geste. Son bracelet explosa.
«Où les avait-vous mises?
-Vous rendez vous compte que...
-Rhigalt est une de mes connaissances. Vous ne voudriez tout de même pas l'affronter?
-On peut s'arranger...
-Bien sûr.
-Si c'est mon arme que vous voulez...
-J'ai bien mieux qu'une hache de Grou.
-Alors...
-Primo, l'armure me revient. Le bracelet reste à vendre. Secundo, je veux une cinquantaine de Soldats pour une construction et pouvoir sortir des prisons des prisonniers à tout moment.
-Mais...
-Tercio, un accès au archives.
-Facile. Pour les prisonniers, il me faudra l'accord de Rhigalt.
-Vous l'aurez. Quarto, un passe-partout. PARTOUT. Et cinquo, vous serez toujours disponible pour trois missions.
-Non.
-Une mission.
-D'accord.
-Et enfin, le bracelet est à vendre. Une panoplie Susurrée devrait suffire.
-Vendu.
-Merci bien.»
En sortant, Deyjin jeta un regard noir à son homologue Garde. Ce dernier releva son aiguille bâtarde de son fourreau. Ses lueurs torturées étaient toujours aussi effrayantes. Le Soldat répartit au tournoi. Bahamer remercia le xélor :
«Merci pour votre aide.
-Je peux vous demander un service?
-Allez-y.
-J'aurai encore besoin de votre aide pour Fatale. Pour l'énigme.
-Je vous dois bien ça.»
L'émissaire de Bonta humecta ses lèvres. Sa main s'ouvrait et se fermait nerveusement. Enfin, la nacelle descendit. Il leva la tête : le câble sortait des nuages. Il tâta le court poignard caché dans la poche intérieure de sa manche gauche. Son autre main se resserra sur la garde de son épée. La nacelle toucha le sol. Les deux gardes masqués sous leur cape éponyme lui firent signe. Il s'engagea sur le pont de bois, qui remonta aussitôt. L'un des deux hommes lui fit signe de se débarrasser de ses armes. Il sortit l'épée de son fourreau et la lui tendit. L'autre hocha la tête avant de le tâter. Il ne décela pas la dague mais trouva le parchemin sur sa poitrine. Tout était en ordre. Après un temps qui lui sembla encore plus long que l'attente en bas, ils parvinrent au faîte de l'ascension.
Dans leur vaisseau, d'autres encapuchonnés l'attendait. Aussi peu bavard que les deux autres, ils l'escorteront vers le sommet du dirigeable géant. Il n'eut guère d'occasions de contempler l'intérieur. Son escorte l'en empêchait, sans doute à dessein. Ils enchaînèrent plusieurs escaliers de bois ou d'acier. Ses accompagnateurs s'arrêtèrent brusquement, dans ce qu'il eut le temps d'identifier comme étant un dortoir. Ils lui bandèrent les yeux. L'envoyé pesta en silence. Ils reprirent la marche. Yeux bandés, il ne pouvait voir les marches. Ses tibia se recouvrirent vite d'écorchures. Il sentit du sang couler dans ses bottes. Soudain, un morceau de bois frappa violemment son nez, qui se mit à saigner lui aussi. En tâtant, il découvrit une échelle de corde. Les hommes l'aidèrent à la grimper. Le vent soufflait avec une puissance qui transformait un bouftou en fétu de paille. Il se cramponna aux barreaux et finit sa montée. Là-haut, le vent soufflait encore plus fort. La poigne solide d'un encapuchonné le retint. Ils lui enlevèrent son bandeau.
L'émissaire se trouvait de toute évidence au sommet du navire. Un sol de toile renforcée les retenaient, lui et ceux qu'il était venu quérir. Des barrières de bois la délimitaient, mais il doutait de leur capacité à retenir un homme emporté par le vent. Les nuages se trouvaient en dessous d'eux et filaient comme des lambeaux de croton. Les rafales étaient violentes et continues. Si la poigne salutaire ne l'avait pas attrapé, il serait déjà en chute libre. Il ravala sa salive. Derrière lui, les hommes repartirent, n'en laissant que deux qui allèrent rejoindre leur chef. Javého se tenait en effet au fond de la passerelle, accoudés à la balustrade. Alors que le bontarien allait trouver sa réputation surfaite, il se retourna. Il était certes de moyenne taille, presque petit. Mais c'était le seul élément qui ne correspondît pas aux rumeurs. Le chef des Encapuchonnés était entièrement vêtu de noir mat. Sa capuche masquait totalement son visage. Elle ne laissait voir qu'un noir total. Ses manches masquaient ses mains. Sa cape massive s'enroulait autour de ses habits noirs. Des bottes feutrées et aveugles lui montaient jusqu'au genoux. La garde d'une lame aussi haute que lui dépassait de sa cape par-dessus son épaule. À la faveur d'un coup de vent, il entrevit un arc long pendu à son côté. Ses vêtements semblaient abîmés et découpés par endroit, mais rien ne laissait supposer qu'ils aient été rapiécés. L'émissaire se lança :
«Je vois que les légendes ne mentent pas. Vous êtes l'obscurité et le combat.
-Qu'attendez-vous de nous?
-Êtes-vous capable de réunir tous les encapuchonnés nécessaire un jour donné?
-Que voulez-vous? Et pour combien, ajouta-t-il.»
La voix de Javého était grave et envoûtante.
«Bonta a besoin de vos services. Contre Brâkmar. Les Tempêtes de Lames, les Conjurés, et Octantis sont déjà avec nous.
-Combien d'encapuchonnés?
-Tous. Tous.»
Page précédentePage suivanteCréé le 15/08/13 é 05:30
Derniére modification le 31/03/14 é 08:47
Bref, de mes cinqs questions finales du com d'avant, une peut vous aider beaucoup, notamment pour les 4 premières, les pestes et le dédale.
Je pensais que vous verriez la/les clé(s) des deux pour toute chose.
Comme je suis sympa, je vais vous dire que certaines réponses ont déjà été vues, avant. En plus, vous allez relire le texte pour moi!
Enfin rentré chez moi, j'ai pu corriger les fautes et répondre sur le chap 2. Je mets la suite ce soir ou demain, et j'ai déjà la surprise du chap 5! Niarck! Sadique! Ce n'est peut-être pas une immense surprise, mais la façon dont je l'ai mise... Je me sens puissant et sadique! Mouhahaha!
@Watsuo : dans le 4, un petit clin d'oeil à l'idée que tu m'avais demandé, tu verras :p