Et pourtant...
Point de vue de l'enlevé :
Pourquoi m'a-t-il emmené avec lui ? Je ne comprends pas... Je n'avais rien fait, j'étais tranquille... Sans aucune raison, il m'a pris et m'a tiré de force vers la porte. J'ai peur.
Me voilà dans une charrette, sur les chemins tortueux qui mènent je-ne-sais-où. Le voyage est pénible, mais je peux me réconforter car je suis avec mes amis dans la charrette. Eux aussi, ils ont peur et ne comprennent pas.
Ils nous ont dit de dormir un peu, car le voyage serait long. Enfin, je dis "ils" car ils étaient deux. Les deux hommes avaient une fois très puissante, et riaient ensemble de blagues que je ne comprenais pas. Ils devaient être proches, mais je ne sais rien de plus sur eux. Tout ce dont je me souviens, c'est qu'il portait un bonnet vert et qu'il m'avait fixé en disant :
-T'es drôlement accoutré toi, mon petit...
Je lui avais répondu, mais il faisait mine de ne pas comprendre. Et moi, je ne comprends pas non plus...Ne comprends pas où nous allons...Ne comprends pas pourquoi il m'a emmené avec tellement de violence...Ne comprends pas pourquoi celui qui s'occupe de moi n'a pas intervenu pour me garder près de lui... Je l'aimais bien, celui qui s'occupe de moi. Il est très gentil avec moi depuis que mes deux parents ont disparu. Il parait que ça arrive souvent dans le quartier, des parents qui disparaissent. Quelqu'un m'avait dit que les siens avaient disparu du jour au lendemain, sans nouvelles. Et depuis, c'est celui qui s'occupe de moi qui m'a hébergé chez lui.
Les gens dehors nous regardent, sans nous prêter d'attention. J'ai beau leur crier qu'on nous a enlevés sans raison, moi et mes copains, ils n'ont pas l'air de réagir plus que ça. Au début, j'ai pensé que cette femme au panier de paille m'avait regardé dans les yeux avec un air de compassion, mais elle a continué son chemin...J'ai peur.
Notre véhicule ralentit, et finit par s'arrêter. L'homme au bonnet vert descend et prend un de mes amis. Il se débat, mais l'homme est plus fort que lui, il le maintient bien. Puis d'autres gens arrivent pour nous prendre uns par uns. Ils nous bandent les yeux et nous emmènent à l'intérieur d'un bâtiment. Je suis perdu, je ne sais pas quoi faire... Soudainement, je sens une douleur à la nuque, mes pensées
sont floues et ma
vision trouble.
Il faut...
que...
Point de vue de l'homme au bonnet vert :
Encore une journée de travail...Heureusement que Robert est avec moi pour le voyage, ça aurait été long et ennuyeux...
Aujourd'hui, je dois passer chez le gars qui s'occupe des p'tits pour aller en emmener une p'tite dizaine.
Une fois qu'ils étaient tous dans la charrette, on peut enfin démarrer. Robert et moi, on va se partager les moments où on doit tenir la bride des Moogrs pour qu'elles avancent. C'est lui qui commence. Alors, je me tourne avec eux et leur dit :
-Dormez, les p'tits, le voyage va être très long.
-Ça te fait rire de leur dire ça, en sachant qu'ils ne te comprennent pas ?
-Bah, c'est pour les détendre un peu, regarde, ils sont angoissés. En plus, il y en a un qui porte une petite écharpe...Ooh! Mais comme tu es drôlement accoutré toi. Le gars t'a bien habillé pour la petite sortie ?
-Oh, c'est bizarre, on dirait qu'il t'a répondu !
-N'importe quoi, tu sais bien qu'il ne me comprend pas... Allez, regarde la route, sinon on va encore tomber sur le côté avec la charrette.
Le chemin continue, on s'marre bien avec Robert, il a toujours des blagues à raconter.
Au fil du voyage, on arrive près d'un village, et plein de gens sont sur le côté de la route en train d'aller à un marché, je suppose. Probablement que oui, puisqu'une Zobal porte un panier de paille. Elle va pas aller à un bal, surtout pas masqué ! AH! J'vais la raconter à Robert celle-là, il va l'aimer. Et les p'tits qui n'arrêtent pas de hurler en poussant des cris, rooh, c'est pénible...
Plusieurs heures plus tard, nous sommes enfin arrivés. C'est bon, ils nous ont vus, ils arrivent pour nous aider à prendre les petits. J'en sors déjà un de la charrette. Il se débat, le fou. Mais je suis plus fort, je le tiens fermement.
Les hommes sont là, ils prennent les p'tits et les emmènent à l'intérieur après avoir mis un foulard sur leurs yeux. Je n'ai jamais compris pourquoi ils leurs mettaient des foulards à ces bouftous, c'est pas comme s'ils avaient des sentiments et qu'ils ont peur d'aller à abattoir puisqu'elles ne comprennent rien ces p'tites bêtes...
Et pourtant...
Note d'après-lecture
A nouveau une histoire basée sur un quiproquo. Rien de spécial à dire sur celle-ci, encore un essai RP qui ne me plaisait pas.
Page précédentePage suivanteCréé le 28/10/12 é 06:35
Derniére modification le 29/10/12 é 01:22