Pendant ce temps, quelque part dans le cosmos...
Le choc fut rude. C'était noir. Myriam cligna des yeux. Tout était flou autour d'elle. Elle tenta de se remémorer ce qui s'était passé. La fille... le zaap... puis rien. C'était étrange; elle avait déjà utilisé des zaaps quelques fois avec ses parents, mais jamais cela n'avait créé cet effet d'étourdissement. Le sol était dur et froid, fait de métal bien plat. À ses côtés, Évhan se réveillait aussi, son petit frère bien blottit dans ses bras. Ils entendirent du bruit. Ils n'étaient pas seuls.
Autour d'eux, des hommes et des femmes habillés étrangement les menaçaient d'espèces de longs pistolet. Évhan crut d'abord à des roublards, mais ils ne cachaient pas leurs yeux, et leurs oreilles étaient rondes. Le canon de leurs armes était minuscule, mais le crâ n'en était pas moins apeuré! Leurs vêtement étaient tous semblables, mais ne semblaient coordonner avec aucune classe de sa connaissance. Pourtant, il en avait fait, des voyages, avec ses parents... Vraiment bizarre... D'ailleurs, ces guerriers avaient l'air aussi confus qu'eux. Certains baissaient leurs fusils pour discuter entre eux.
"Tu peux baisser ton arme, ce ne sont que des enfants... dit un blond bien coiffé à un collègue.
- Pff... Si ça se trouve, ils sont encore plus dangereux jeunes qu'adultes! répliqua ce dernier en ne baissant pas sa garde.
- Ils sont trop mimi! commenta une femme.
- Ne montrez pas de signes de faiblesse, vous autres! cria un grand gaillard avec un chapeau. Nous savons tous de quoi ces extraterrestres sont capables! Et s'ils s'envolent, tenez-vous prêts à les abattre, comme l'autre!
- Relaxez, capitaine, continua le blond. Ils n'ont pas d'ailes, eux. Et ils sont si terrifiés...
- Giovanni, ne contrecarrez pas mes ordres! Et faites attention au plus petit, ses cheveux verts ne sont pas naturels...
"Tu peux baisser ton arme, ce ne sont que des enfants... dit un blond bien coiffé à un collègue.
Évhan prit cela pour une insulte.
- Les cheveux de mon frère sont très beaux!" s'écria-t-il.
"Clic!" "Clic!" "Clic!" "Clic!" "Clic!"
Tous les fusils s'armèrent en même temps. Même les plus réticents les menaçaient à nouveau. Le capitaine ordonna:
"Appelez madame Cundan immédiatement.
- C'est déjà fait. Elle arrive.
- Bien."
"Flap, flap, flap, flap, flap, flap!"
"Qu'est-ce que...?"
"TCHING!"
Un éclat de métal passa devant ses yeux, puis son arme tomba à terre, coupée en deux. Surpris, il suivit du regard ce qui l'avait attaqué; un bâton blanc tourbillonnant dans les airs, assommant et désarmant au hasard les membres de sa troupe. Il semblait être mû d'une force invisible, comme télécommandé à distance. La chose ne possédait pas de moteur, et pourtant se mouvait à très grande vitesse d'un bord à l'autre de la pièce. Ceux qui purent commencèrent à s'enfuir, désemparés. Le bâton s'arrêta devant le capitaine.
"U-une pelle?!" bafouilla-t-il.
Ce furent ces derniers mots. Un homme tomba du plafond, agrippa la pelle en question et transperça le soldat de part en part. Sans perdre une seconde, l'inconnu fit un bond de plusieurs mètres de longueur pour asséner un coup de poing à un autre homme armé. Il lança sa pelle à l'aveuglette sur le côté, happant mortellement une femme qui avait sortit un couteau, puis, de son coude, mit hors d'état de nuire un autre homme.
Le dénommé Giovanni sortit un pistolet, puisque son fusil, tranché, ne lui servait maintenant à rien, et le pointa sur l'étranger.
"On ne bouge plus!"
L'homme à la pelle se tourna vers le blond. Il s'apprêta à l'achever comme les autres, lorsqu'il entendit des bruits de pas précipités non loin. Des renforts, mieux armés et préparés. Il se tourna vers les enfants.
"Il faut fuir! Pas une seconde à perdre, suivez-moi, vite!
Ils se mirent à courir vers un large corridor.
- J'ai dit stop!"
Giovanni fit feu. La balle traversa l'épaule de l'inconnu, le déséquilibrant l'instant d'une seconde. Mais rapidement, il reprit sa cadence effrénée, et ils disparurent dans un virage, hors de portée de tir. Le soldat pressa un bouton sur son épaule, et parla dans un petit appareil.
"Ils sont dans le couloir B-23! Je répète, couloir B-23! Terminé!"
Pendant ce temps, les enfant couraient à pleine haleine à la suite de leur sauveur. "Mais notre sauveur de quoi ou juste?" se demandait Évhan, qui avait du mal à porter Noyarc. Myriam était toute excitée. De l'action!
Soudain, un frisson parcourut l'échine du crâ. Était-ce parce qu'il avait peur? Non, ce n'était pas que ça. Il faisait vraiment de plus en plus froid. Il perçut un son. C'était très faible au début, mais rapidement, le bruit augmenta. Cela ressemblait à une horloge, un... tic-tac! Ses muscles s'engourdirent, et il se mit à ralentir, ralentir, ralentir... Bientôt, il ne put plus bouger du tout! Il remarqua que son amie avait le même problème, ainsi que l'homme qui ressemblait à s'y méprendre à un enutrof.
Une femme se profila devant eux. Elle portait des talons hauts, une longe robe, et des cheveux descendant jusqu'aux côtes, tous d'un noir d'ébène. Un large chapeau cachait une partie de son visage, mais on pouvait quand même distinguer dans l'ombre une lueur bleue.
"Tiens tiens... Nous avons des visiteurs..." dit-elle avec un sourire.
___
Les soldats formèrent un arc de cercle autour des enfants et de l'homme, les prenant dans leur ligne de tir. Eux ne pouvaient plus bouger, bloqués par les mystérieux pouvoirs provenant de la dame en noir. Le mot xélor passa dans le cerveau d'Évhan, mais il repoussa rapidement cette idée, vu l'évidente absence de bandages. La femme en question s'adressa à leur guide improvisé:
"Monsieur, je ne sais pas comment vous êtes entré dans mon bâtiment ultra-secret sans vous faire remarquer par mes systèmes de sécurité, mais je dois avouer que vos performances sont étonnantes malgré votre âge, qui semble avancé avec votre barbe et vos cheveux grisonnants.
- C'est la force de l'âge, madame.
- Vous êtes en possession d'une arme intéressante, malgré un look assez désuet, continua-t-elle en désignant la pelle. Auriez-vous l'obligeance de m'expliquer son fonctionnement, elle qui a détruit une bonne partie de mes troupes? Ou si vous préférez, nous pouvons vous torturer pour soutirer cette information?
- Il s'agit d'une Makabrapel. Jamais je ne vous expliquerai son utilisation, Isabella Cundan!
Il cracha à ses pieds.
- Vous avez déjà surutilisé des savoirs de Wayh...
- Mais... Qui êtes-vous? Comment connaissez-vous mon nom et celui de mon défunt mari?
- Je m'appelle Saternio Loriamax.
- Saternio? L'enutrof qui a travaillé avec Altroo et Wayh sur le stakfu?
- Lui-même.
- Andyspak ne t'avait pas tué?
- Oh oh oh... Tu es bien plus au courant de nos affaires que j'osais le croire... Wayh était décidemment un xélor bien bavard...
L'enutrof pointa sa pelle de ses yeux.
- J'ai déjà tué le zobal. Je peux recommencer si vous voulez...
Il prit un air faussement surpris.
- Oh, bien sûr, j'avais oublié: vous n'avez toujours pas réussi à retirer l'épée! Et quand pensez-vous trouver l’Arthur qui déterrera Excalibur?
- Tu sauras, sale vieux, que j'y suis presque! Je résoudrai l'énigme, et l'arme blanche sera à moi! cracha-t-elle. Le Monde des Douze sera à ma merci, et les eliatrops paieront pour la mort de ma famille!
Elle expira fortement, reprenant son sang-froid.
- À bien y penser, ta présence tombe bien. Si le démon sort de la lame, cette pelle pourrait m'être bien utile.
- Et vous pensez que je vais vous la donner comme ça? Ça m'a été très difficile à la voler, encore plus à la maitriser. Je la garde!
- Tu trouves encore le courage de faire le malin? Je te signale qu'en ce moment, c'est vous qui êtes en état d'infériorité. Où croyais-tu aller avec ces enfants wakfusiens, qui sont entrés dans MA base par MON portail? Tu N'as aucune idée de ce que je vais vous faire subir... Tu aurais mieux fait de rester caché.
- Peut-être, répondit Saternio d'un air confiant.
Isabella se pencha vers son oreille.
- Je peux me montrer clémente, tu sais. Si tu me dis où est caché l'Ingloriom, je te promet d'abréger vos souffrances le plus tôt possible.
- Même si je savais son emplacement, je ne vous dirais rien.
- D'accord. Si tu veux faire la tête dure, ça ne fait rien. On te retirera les mots de la bouche, que tu le veuille ou non."
Elle fit signe à deux soldats d'avancer pour mettre des menottes au vieil homme. Ce dernier s'adressa à eux lorsqu'il furent à proximité:
"Il ne vous manque pas un collègue?"
Un cri se fit entendre dans les rangs. Tous les fusils se tournèrent dans la direction du bruit. Dans le plancher de fer, un trou était creusé, et, au côté, l'arme à feu de celui qui était là une seconde plus tôt. Un deuxième cri; tous se tournèrent pour constater une autre disparition, aussi accompagné d'un trou. Un troisième, puis un quatrième suivirent, les deux à des endroits opposés de la salle. C'était l'affolement total: l'ennemi était partout! Personne ne savait où regarder pour se préparer. Au cinquième, la dame au large chapeau n'en put plus.
"Qu'est-ce que c'est? Qu'est-ce que c'est?! questionna-t-elle Saternio.
- Vous voulez voir?"
"Qu'est-ce que c'est? Qu'est-ce que c'est?!" questionna-t-elle Saternio. "Vous voulez voir?"
Un pan de mur explosa, et une créature gigantesque fit son apparition. C'était une bête majestueusement grande, garnie d'un broussailleux pelage argenté et de défenses de sanglier. Sans laisse le temps à Isabella de réagir, elle lui sauta dessus, l’assommant sur le mur opposé. Myriam se sentit à nouveau libre de ses mouvements, libérée de l'emprise temporelle. Saternio, vif, agrippa aussitôt les enfants et les lança sur le dos de son phorreur. Il y sauta à son tour, et ils s'enfuirent à grands galops. Giovanni se lança à leur poursuite, suivit de près des autres soldats.
"Vous connaissez les ordres: morts ou vifs! Ils se dirigent vers l'ancienne prison, ils ne peuvent s'échapper!"
Ils coururent une bonne distance dans le couloir, et débouchèrent dans une pièce en ruines. Cette section du bâtiment n'avait jamais été retravaillée, dû à son inutilité. Giovanni regarda autour du vaste endroit. Aucune trace des poursuivis. C'était impossible! Il distingua faiblement un mouvement: c'était une femme à la peau brune et aux cheveux noirs en bataille qui se cachait, effrayée, derrière un meuble.
"Pitié! dit-elle en larmes de peur. Je ne faisait que visiter l'endroit. Je ne savais pas que c'était privé!
- Grr... Ça va pour cette fois! grogna Giovanni en l'empoignant avec force par le poignet. Je vais vous guider jusqu'à la sortie, et que je ne vous revois plus!
Lorsqu'ils furent éloignés des autres, qui cherchaient toujours les fugitifs, le blond chuchota:
- Je ne te savais pas si bonne en théâtre, Elonora. Quel talent d'actrice, tu étais très convaincante! Saternio et les petits sont-ils en sécurité?
- Bien sûr que si, affirma la femme d'origine africaine en tapotant une bourse à sa ceinture. Le coup du havre-sac, ça fonctionne tout le temps.
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13/10/12 - Finition des 20 chapitres
C'pas une vrai personne en faite?