"Tu as compris Rémiro? Tu te tiens tranquille aujourd'hui!
- Rhôô... Tu sais que je fais des efforts, Auriny. Tu m'avertis à chaque fois! Pourquoi aujourd'hui serait différent?
- Parce que nos amis viennent nous visiter, et que ça fait cinq ans que nous ne les avons pas vus!
- D'accord, d'accord... Ne te fâche pas, mon amour, je ne ferai aucune gaffe!
- J'y compte bien..."
Auriny et Rémiro arrivèrent en vue d'un petit restaurant aux abords du village. Sur une affiche à proximité, on pouvait lire: "Pizza-bar del Gino". Les couleurs vives de l'endroit et la bonne odeur qui s'en émanait attiraient à coup sûr n'importe qui 20 mètres à la ronde. Rémiro se pourlécha les babines, et entra le premier, suivi de l'eniripsa qui ne le lâcha pas des yeux. Aussitôt que le iop fut assis, une grosse voix s'entendit:
"Aaah! Mes meilleurs clients sont arrivés! Bienvenidos señor Eowendas i señorita Tryma!"
Un gros sacrieur s’approchait de leur table. Il portait un tablier et une cuillère de bois géante à la main droite. Sur sa tête pendait une toque de cuisinier, et une petite moustache fine faisait ressortir ses yeux sans pupille. Son air bedonnant était complété par des tatouages représentant toute sorte d'éléments et aliments de cuisine. Son sourire jovial était tel que même un ecaflip suicidaire quelconque sourirait juste en le regardant.
"Vous prendrez quoi en ce bel après-midi? demanda-t-il gaiement. De la soupe?
- Non merci, juste de la pizza, répondit Auriny
- Oun pizza... et oun soupe pour votre mari...?
- Non, non, pizza aussi, déclina poliment le iop.
- Gino, arrête d'essayer de parler italien, conseilla l'eniripsa. Tu dis n'importe quoi.
- C'est votre ami Simon qui m'a proposé ce look et cet accent, dit le sacrieur. Depuis que je m'y souis mis, les affaires vont de mieux en mieux! Vous êtes sûrs que vous ne voulez pas oun pétité soupe?"
Il retourna vers les cuisines, arrêtant d'insister voyant que c'était inutile. Il y avait très peu de personnes en ce moment de la journée. Rémiro et Auriny avaient prévu le rendez-vous à deux heures de l'après-midi pour éviter qu'il y ait trop de gens. Il ne restait dans le bar qu'un groupe de cinq personnes deux tables plus loin à leur gauche, et trois à leur droite. Au fond, un mendiant qui venait régulièrement, mangeait accroupi à côté du foyer.
Soudain, la porte principale s'ouvrit, et un jeune homme entra. Il avait des cheveux blonds, et un appareil photo pendait à son cou. Il leva les bras.
"Ginoréal Sempere, mon vieil ami!
- Simon Loriamax! Quelle bonne surprise! s'écria le sacrieur, quittant tout de suite son poste pour rejoindre l'enutrof.
Ils se donnèrent une vive poignée de main, puis le cuisinier reprit la parole:
- Tu voudrais oun bonne soupe?
- No, Gino, tu sais bien que je ne prend jamais de ta soupe. Je ne mange que de la pizza, c'est pour ça que je t'ai proposé d'ouvrir une pizzéria.
- Mouais...
Il retourna derrière le bar en soupirant.
- Mais qu'est-ce qu'elle a ma soupe? Personne n'en veut..."
Simon se dirigea vers la table où l'attendaient ses amis. Il prit une chaise, y déposa son fessier, puis souleva son appareil photo.
Simon se dirigea vers la table où l'attendaient ses amis
"Souriez!"
"Flash!"
Une lumière les éblouit. Un carré de papier noir et blanc sortit de l'appareil. Simon secoua la feuille, qui gagna des couleurs, puis la regarda. Il fronça les sourcils.
"Vous avez vraiment du talent pour faire gâcher mes photos... Vous fermez toujours les yeux à cause du flash!
- Nous avons appris à oublier le plus possible des choses qui viennent de la Terre... répliqua Auriny. En 15 ans, nous avons été photographiés que trois fois, et par toi... Tu as amené beaucoup de technologies terriennes dans ton havre-sac?
- Plus que tu crois..."
Pendant qu'ils discutaient, les trois gars de la table voisine, deux pandawas et un osamodas, se dirigèrent tout saouls vers la sortie, laissant leurs assiettes, leurs pintes et leurs ustensiles sur le meuble. Un sacrieur vint. Il portait aussi un tablier, mais était plus mince que Gino. Un bandeau recouvrait tout son crâne jusqu'au bas de son front, et il devait avoir une quinzaine d'années. Il portait un plateau vide. Ses tatouages s'animèrent et, rapidement, il débarrassa la table de ses déchets pour remplir le plateau.
Il fit demi-tour, quand il remarqua Rémiro lui faire des signes de la main. Il maugréa:
"Merde, pas eux...
- Gendiki! lança Auriny. Qu'est-ce que tu fais ici?"
___
Le sacrieur déposa son plateau, et s'assit aux côtés de Simon suite à la pression de l'eniripsa.
"Je ne savais pas que tu travaillais chez Gino, commenta à nouveau Auriny. Tu n'en as pas assez de ton travail actuel?
- C'est la faute de ma mère, répondit Gendiki. Je dois déjà payer tout ce que je porte et ce que je mange. Et là, j'aurai 15 ans dans moins d'une semaine. Je vais bientôt devoir payer ma part du loyer.
- Isaure n'est pas fine, hein? ricana Simon.
- Tu peux bien rire, toi, l'enutrof... C'est pas toi qui se fait faucher par sa propre mère...
Il regarda par la fenêtre.
- Ah, c'est votre amie qui arrive. Je vais retourner en cuisines."
Il se leva, et apporta son plateau rempli d'argenteries un peu plus loin. La porte d'entrée s'ouvrit, et une jeune femme entra. C'était une belle sadidette, habillée des vêtements traditionnels de son peuple. Des feuilles d'arbre recouvraient habilement ses courbes gracieuses, et sa peau bronzée faisait ressortir ses longs cheveux verts. Elle portait un collier orné d'un cristal blanc autour du cou. Auriny alla à sa rencontre, et ils s'embrassèrent sur les joues.
C'était une belle sadidette, habillée des vêtements traditionnels de son peuple
"Lily! Tu es rayonnante ma foi! Je suis si contente de te revoir!
- Moi aussi, Auriny, moi aussi. Tu n'as pas changé, dit-donc, depuis 5 ans!
- Tu t'es regardé dans un miroir? C'est toi qui n'a pas changé! Allons, viens t'asseoir avec nous!"
Elles prirent place. Simon siffla d'admiration:
"Eh bien, Lily, on peut dire que tu profites bien du stakfu!
- Du stakfu? s'étonna Rémiro.
- La raison pour laquelle je n'ai presque pas vieilli, expliqua l'enutrof. En tant que demi-nouveau-né, je profite bien de ce catalyseur énergétique. Mais elle... c'est ton cristal, n'est-ce pas?
- Oui, très sûrement, répondit Lily. Je soupçonne l'énergie blanche à l'intérieur de la pierre être du stakfu concentré. Mais bon, qui sait?
- Tu dois attirer des jalouses au royaume sadida, je me trompe?
- Plus que tu ne le crois. Laisse-moi te dire qu'un des pouvoirs du collier est justement d'attirer les garçons. Du coup, j'ai au moins trois demandes en mariage chaque jour, même avec des sadidas déjà mariés! C'est lassant... Toi, Simon, tu es sûrement le seul homme que je connaisse qui soit immunisé à cela!
- Bof, même sans le collier, tu resterais attirante pour n'importe qui, ajouta Auriny. Tu as quel âge physiquement? 16 ans? 17 ans?
- C'est vrai que tu es loin d'avoir des rides, rigola Simon. Ce n'est pas comme Auriny, la pauvre, à 32 ans...
- C'est pas vrai! se défendit l'eniripsa. 32 ans, c'est encore jeune! Je n'ai pas de rides, et je suis encore très attirante! N'est-ce pas Rémiro? Rémiro?"
Le iop bavait, la bouche entre-ouverte, en fixant la poitrine de son amie à la peau foncée. Le visage d'Auriny tourna au rouge. Avec force, elle gifla son mari, qui tomba de son banc, reprenant ses esprits.
"Rémiro! Tu me fais honte! cria la guérisseuse. Je suis désolée, Lily, je ne sais pas ce qui lui a pris, je...
- C'est pas grave, dit la jeune femme. Je suis habituée. Ce n'est pas de sa faute.
- Tu as passé un bon voyage jusqu'à Bonta, au moins?
- Ben... en fait, je me suis perdue. C'est une sacrieuse, bien gentille d'ailleurs, qui m'a aidée à retrouver mon chemin. Elle semblait s'y connaitre en pierres précieuses, mais elle n'a pas pu m'aider à résoudre les mystères de mon cristal.
- Personne ne le pourra. Ne l'oublie pas, tu l'as reçu en rêve!
- Par un ange... Quand il reviendra, il me dira ce que c'est.
- Espère toujours... Tu ne lui as pas encore donné de nom, au collier?
- Non. J'ai peur qu'il en ait déjà un et que je choisisse n'importe quoi."
La table trembla un peu. C'était Gino, qui arrivait en courant. Il se posa à côté de la nouvelle venue, et sortit un petit calepin et un crayon.
"Oun soupe pour madame?
- Oui, ça serait apprécié. J'ai faim.
- Quel type? Extra froide, froide, moyenne, chaude, extra chaude ou volcan tabascotique?
- Euh...
Simon se pencha vers elle, et chuchota:
"Extra froide!
- Extra froide s'il vous plaît, commanda Lily en trouvant bien étrange le but de cette demande.
- Parfait, ça ne sera pas long."
Et il repartit à la course, sourire aux lèvres. La sadidette envoya un regard interrogateur à ses amis. Ils n'eurent pas le temps de lui répondre que le gros sacrieur était de retour, un bol fumant dans sa main.
"Oun soupe extra froide pour la señorita."
Il déposa le contenant et une cuillère devant Lily. Il resta là, à attendre que sa cliente goute à son chef-d’œuvre. Cette dernière ne se fit pas prier, et prit une cuillerée. Elle se mit à tousser.
"C'est... C'est brulant!
- Attendez oun pétite seconde...
Gino trempa un doigt dans le liquide.
- Toutes mes excuses, se reprit-il. C'est de ma faute. Je vous ai donné la froide. Je vais de ce pas changer cela."
Simon rechuchota à l'oreille de Lily:
"C'est pour ça qu'on prend de la pizza."
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Liste des principales mises é jour :
13/10/12 - Finition des 20 chapitres