Wakfu: l'histoire parallèle 2 (partie 2) - Les Carnets 16 abonnés

Par CegyYgec

Chapitre 9

"BAM!" "BAM!" "BAM!"

"Rémiro, elle s'est réveillée!"

Le iop cessa ses coups de poing et s'éloigna de la large porte de métal pour s'approcher de Simon et de sa femme. Auriny, étendue au sol, cligna des paupières. Lorsqu'elle vit Rémiro, elle se jeta à son cou, les larmes aux yeux.

"Mon chéri, j'ai tellement eu peur! Je... je... je suis désolée...
- Tu n'as rien à te reprocher, mon amour, tu m'as sauvé la vie."

L'eniripsa remarqua son reflet dans miroir de la cellule où ils se trouvaient. Elle hoqueta.

"Je me souviens de tout maintenant... J'ai... j'ai tué...

Elle éclata en sanglot en se retournant vers son mari.

- Pourquoi suis-je encore en vie? demanda-t-elle.
- Isabella a décidé de t'épargner, expliqua Simon.
- Alors, tuez-moi! Tuez-moi pour que je ne fasse plus de mal à personne! supplia-t-elle.
- Auriny, seul le stakfu te rend dangereuse, répliqua l'enutrof. Nous trouverons un moyen de revenir dans le Monde des Douze. Nous ne t'abandonnerons pas!"

À bout de forces, Auriny se laissa tomber dans les bras de Rémiro. Simon les regarda, puis poussa un long soupir. Une voix féminine se fit entendre derrière lui.:

"Moi, je vote pour qu'on la tue.

L'enutrof se tourna vers Adonide.

- On t'a pas sonné, l'assassine, lança-t-il. Il n'y a pas de vote.
- Si ce que vous m'avez raconté est vrai, alors cette guérisseuse est une véritable bombe à retardement! Elle risque de tous nous tuer!
- J'ai pris ma décision! C'est non-négociable!
- Ah oui? Et depuis quand c'est toi le chef?"

La sramette et l'enutrof se rapprochèrent dangereusement, et des éclairs sortirent de leurs yeux, chacun dévisageant l'autre d'un air de défi. Adonide leva le bras, lorsque quelqu'un s'interposa entre les deux.

"Il faut cesser de se disputer, leur dit calmement Hubur. La seule façon de se sortir de cette situation est d'agir en équipe."

Adonide baissa son poing. Simon se calma, et se tourna vers le féca. Ce dernier portait désormais des lunettes pour remplacer ses précédentes, gracieuseté d'Isabella. Il lui fit un sourire, suivit d'un hochement de tête en signe de remerciement. Il se retouna, et son sourire s'effaça.

"Oh non... balbutia-t-il.
- Quoi?" s'étonna Rémiro.

L'enutrof se précipita vers Auriny, et souleva sa main gauche. La marque en forme de double-v avait presque perdu tout son bleu.

- Elle a utilisé trop de stakfu. Il ne lui reste plus que quelques heures.
- Tant pis pour elle, ricana Adonide.
- Donc, il faut s'évader, conclu Hubur. Je dois absolument reprendre mon makabraton.
- Maka-quoi? demanda Simon. Tu parles de ton arme? Pourquoi y tiens-tu tant?
- Ce ne sont pas de vos affaires. Je dois le récupérer, ainsi que la makabrapelle.

Rémiro laissa sa femme s'asseoir sur un banc, et s'approcha de la porte.

- Je ne voudrais pas vous enlever tout espoir, mais ça fait 10 minutes que je m'acharne sur cette porte, commenta-t-il. Je ne sais pas en quoi est fait cette chose, mais pour moi, ça semble indestructible. Personne ne peut défoncer cela.
- De toute façon, comment pourrait-on se défendre s'il y a des gardes? ajouta Simon. Ils vont donner l'alerte, et on sera repris.
- Pas si on les tue rapidement, dit la sramette.
- Et avec quelles armes?
- Celles que je matérialiserai.
- C'est impossible, soutint l'enutrof. La condition numéro 1 nécessaire à la matérialisation est une connaissance de l'emplacement d'origine de l'objet.
- Sram n'aime pas suivre des conditions."

Auriny se leva. Elle semblait avoir perdu son attitude désespérée.

"Le stakfu... murmura-t-elle.
- Pardon?
- Utilise le stakfu, Rémiro. Il suffit d'une assez grande force pour la faire sortir de ses gongs.
- Mais son espérance de vie sur Terre va être considérablement réduite s'il fait ça, fit remarquer Simon.
- On n'a pas vraiment le choix, répliqua l'eniripsa. On mourra aussi si on reste ici. C'est un pari risqué, mais il faut..."

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'elle sentit une bourrasque de vent la frapper au visage. Une aura rouge commença à se former autour de Rémiro, et il perdit ses pupilles. En pleine utilisation de surpuissance, l'énergie qui s'échappa de son corps força tous les occupants de la cellule à s'accoler au mur du fond. Des veines se dessinèrent sur le corps du iop, ses muscles grossirent et des éclairs se mirent à crépiter. Il y eut un léger bruit d'explosion, et des flammes blanches commencèrent à s'élever de toute sa personne. Il concentra son poing.

L'impact fut terrible. La porte se déforma comme du beurre sous le coup, et une onde de choc semblable à un objet franchissant le mur du son arracha le battant, qui lui-même défonça le mur opposé. De la poussière s'éleva, aveuglant le garde qui était en faction. Ce dernier porta sa main à sa radio pour donner l'alerte, mais une dague venue de nulle part vint lui couper les cordes vocales à tout jamais en se plantant dans son cou. Un trou béant s'était ouvert, donnant sur la pièce voisine. Quelqu'un y était debout, tremblant. Simon le reconnu immédiatement.

Il s'agissait du gouverneur de Bonta.



L'eniripsa sortit en boitant de sa cellule, en regardant le petit groupe devant lui d'un air inquiet. Son corps était couvert d'hématomes. Il semblait faible, si faible qu'il n'était pas en mesure de se soigner lui-même. Il toussa, puis son pied se prit dans un morceau de métal qui trainait par terre, le faisant trébucher. Auriny s'envola, et le rattrapa de justesse. Simon remarqua deux traits cicatrisés dans le dos du guérisseur; il avait perdu ses ailes!

"Je n'ai pas ma baguette Range, mais je vais faire de mon mieux" le rassura Auriny.

Une douce lueur s'échappa des paumes de la fée, et enveloppa le gouverneur. Les blessures commencèrent à se refermer, mais bientôt la lumière disparut, laissant encore beaucoup de marques. Auriny recula.

"Je suis incapable de faire plus" commenta-t-elle.

Le guérisseur leva la tête vers celle qui venait de tenter de le soigner, Il sourit.

"Vous êtes trop dépendante de votre baguette" dit-il.

Ses yeux s'illuminèrent. Devant les yeux ébahis d'Auriny, tout le corps du gouverneur s'illumina. Toutes les marques s'effacèrent, et une paire d'ailes apparut dans son dos. Bientôt, il se remit sur pieds, frais et dispos.

"Votre amie m'a redonné assez d'énergie pour que je puisse me soigner moi-même, expliqua-t-il devant l'air interrogateur de la bande.
- Zultérion Wzz, je présume? demanda Simon en tendant sa main.
- Lui-même, répondit l'eniripsa en lui rendant son geste. Vous venez du Monde des Douze?
- Oui. C'est votre sœur qui nous envoie.
- Comment va-t-elle?
- Bien. Elle s'inquiète pour vous. Où est le vice-gouverneur?

Alzérion prit une seconde de silence.

- Il est mort. Ils lui ont tiré à bout portant avec des armes semblables à celles des roublards alors qu'il tentait de s'enfuir. Il est tombé en bas de la falaise, dans la mer.

Auriny roula des yeux.

- Déjà vu... marmonna-t-elle.

Le gouverneur observa ses sauveurs.

- Un iop, un enutrof, une sramette, une eniripsa, un féca... Drôle de groupe! Vous ne seriez pas ceux mentionnés par la prophétie d'Elulip, par hasard?"

Simon allait répondre, lorsque des pas se firent entendre. Ça venait du corridor. Ils se placèrent sur leurs gardes. Deux soldats firent éruption du coin, et tournèrent leurs armes vers eux. Juste au moment où ils allaient faire feu, ils s'écroulèrent au sol. Derrière leurs dépouilles fraiches, Adonide se frottait les mains.

"Alors, on s'évade, ou on reste à jacasser comme des corbacs?" dit-elle.

Ils commencèrent à courir. Pendant leur course, Simon analysa la situation; il y avait peu de gardes, ce qui était étrange pour un bâtiment si important. Il en vint à la conclusion qu'ils étaient profond sous terre. En effet, Isabella devait sûrement avoir plus peur d'une attaque de l'extérieur que de l'intérieur. Il posa son regard dans l'un des coins du plafond, où était accroché un petit appareil. Une caméra! Mais pourquoi donc l'alerte n'avait pas été lancée? Le gouverner les arrêta à un tournant.

"Stop!

Dans l'allée, deux soldats gardaient une porte.

- C'est là qu'ils gardent nos armes, dit Zultérion.
- Mais comment pouvez-vous le savoir? demanda Simon. Ah, je comprend: vous avez profité de votre emprisonnement pour inspecter les lieux. Vous avez espionné tout le complexe d'Isabella, et vous avez brillamment planifié...
- C'est écrit sur la porte.
- Ah."

Ce fut sans surprise qu'ils virent deux dagues se planter dans les fronts des deux hommes, les tuant sur le coup. Aussitôt la voie libre, Simon se précipita sur leurs corps et en sortit une carte magnétique, avec quoi il déverrouilla la salle. Il s'agissait d'un véritable arsenal, des objets de toutes sortes entreposés sur des tables et des étagères. Auriny, Rémiro, Simon, Hubur, Zultérion et Adonide ramassèrent rapidement leurs affaires, et se dirigèrent rapidement vers un ascenseur.

Arrivés au rez-de-chaussé, ils sortirent en trombe. Si le sous-sol était vide, cet endroit-ci était rempli de monde! Une femme pressa un bouton rouge, et une alarme se mit à sonner dans toute la base. L'alerte était sonnée. Un immense marteau vert se matérialisa du bracelet d'Hubur et frappa les gardes qui virent dans leur direction, les assommant sur le mur.

"Courez!" cria Auriny.

Ils débouchèrent dans un stationnement. La fée repéra un camion à quelques mètres d'eux.

"Simon, j'ai besoin d'une clé de cette voiture!

L'enutrof sortit un trousseau de sa poche, et lança l'une des clés à l'eniripsa.

- Comment t'as su que j'en avais?
- Tu as toujours de tout sur toi."

Auriny se plaça derrière le volant, Simon à ses côtés. Les quatre autres sautèrent à l'arrière.

"Depuis quand sais-tu conduire un camion, toi? la questionna l'enutrof, pas très rassuré.
- Depuis environ 3 secondes."

Elle tourna la clé dans le contact.Page précédentePage suivante

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