"Tu la vois, Rémiro?
- Vois qui?
- Isabella bien sûr! C'est la raison de notre venue ici!
- Désolé Auriny, j'avais oublié...
- Rien d'étonnant!"
Rémiro, Simon et Auriny s'étaient présentés à l'entrée du grand pavillon où devait se dérouler le bal. Ils avaient suivi la file d'attente à côté d'une affiche qui annonçait la venue d'un populaire illusionniste français dans le bâtiment. Le iop a d'abord cru qu'ils s'étaient trompé d'endroit, puis Simon lui a fait remarquer que Jacques Mentalis, l'annoncé, n'arrivait que le lendemain. L'enutrof a tout de même été très étonné de ne voir aucune affiche annonçant le bal, mais un portier leur a annoncé qu'ils étaient à la bonne place.
Pendant que Simon partit se promener, Auriny et Rémiro commencèrent à danser en suivant le rythme de la musique de l'orchestre, tout en cherchant du regard Isabella.
"Elle nous a pourtant dit qu'elle viendrait... marmonna la guérisseuse.
- Elle viendra plus tard, proposa Rémiro. On va voir le buffet?"
Le couple se dirigea vers une longue table remplie de victuailles et de mets de toutes sortes, des petits gâteaux aux jus de fruits, en passant par des biscuits et des sandwichs. Le iop se jeta sur la bouffe. L'eniripsa se mit à regarder anxieusement autour d'elle.
"Je ne me sens pas bien... J'ai l'impression que nous sommes surveillés...
- Mmm...
- Je crois reconnaître des gens... Je n'aime pas cet endroit... Rémiro, je veux partir!"
Le mari se retourna. Auriny avait de la difficulté à tenir sur place, et était toute en sueur.
"Auriny, qu'est-ce que tu as? demanda-t-il, inquiet. C'est toi qui a voulu venir.
- C'est trop tard Rémiro, s'énerva-t-elle sans l'écouter. Si ça ce trouve, notre petite file est perdue, ou encore pire... Nous allons tous mourir du stakfu ici... Et... et...
Une main se déposa sur l'épaule de la fée. Aussitôt, celle-ci matérialisa sa baguette Range et la pointa sur le front du nouveau venu. La dizaine de personnes qui les entourait sursauta. Mais pas Simon, qui retira sa main.
"Calme-toi, Auriny, dit-il. C'est ta maladie qui te fais dire ces trucs... Tu dois te reposer...
L'eniripsa baissa son bâton, et s'écroula en pleurs sur la table.
"Je suis une incapable, une incapable... gémit-elle. Ma bipolarité est trop dangereuse pour tout le monde, je ne suis qu'un fardeau pour vous, pour la retrouver... Ma petite Myriam..."
Rémiro la serra dans ses bras, et lui donna un mouchoir pour qu'elle essuie ses larmes. Simon remarqua:
"Elle a quand même raison... J'ai moi aussi une impression de déjà-vu... Et il y a beaucoup plus de garçons à ce bal que de filles, ce qui n'est pas normal... Un garçon n'a pas envie d'aller danser sans demoiselle, et je sais de quoi je parle! Il y a quelque chose qui cloche..."
Un homme qui portait un plateau de vins passa près d'eux. Un détail sur le serveur tiqua l'œil de l'enutrof: un bandage était placé sur sa main droite, laissant supposer... qu'il lui manquait son index!
"Ce sont des soldats du S.S.C.R.S.!" échappa-t-il.
Rémiro entendit un déclic derrière sa nuque. Vif comme l'éclair, son poing écrasa un truc de métal. Il regarda ce qu'il venait de détruire à l'aveuglette; un pistolet. Il tourna sur lui-même, faisant valser la femme qui le menaçait quelques centièmes de secondes plus tôt. Un autre soldat tira sur le iop.
"Cling!"
La balle ricocha sur une pelle. Simon fit tournoyer son manche, et assomma trois assaillants qui s’apprêtaient à faire feu.
"Clic!" "Clic!" "Clic!" "Clic!" "Clic!" "Clic!" "Clic!" "Clic!"
Les hommes et femmes armés de fusils se postèrent en rond autour d'eux. Ils étaient cernés. Des gardes se postèrent aux balcons supérieurs, braquant leurs canons en leur direction. Le iop regarda à l'étage supérieur, et son front s'arqua vers le bas.
"Auriny... Je l'ai trouvée."
L'eniripsa leva la tête. En haut d'un grand escalier se tenait Isabella. Elle portait la même robe et le même chapeau qu'à l'habitude, et à ses côtés se tenait Giovanni. Simon déposa lentement sa pelle sur le sol.
"On devrait se rendre sans résister... commença-t-il. Ils sont plus nombreux, et on ne pourrait pas survivre à...
Sans signe avant-coureur, Rémiro bondit dans les airs en direction de la femme en noir.
"Où est ma fille!?" cria-t-il.
Il allait abaisser son poing, lorsque la demi-xélor fit deux cercles avec ses doigts et les enchâssa l'un dans l'autre. Le guerrier s'arrêta dans son geste, flottant dans les airs. Simon tenta de bouger; il était totalement immobilisé, de même qu'Auriny. Isabella venait de stopper leur temps. Cette dernière leva un pistolet qui était accroché à sa jambe gauche.
Le guerrier s'arrêta dans son geste, flottant dans les airs. Isabella venait de stopper leur temps
"J'ai suffisamment de wakfusiens pour mes expériences. Il vaudrait mieux se débarrasser des plus dangereux."
Elle accota l'arme sous le menton du iop.
___
L'Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal est un établissement de santé très connu dans la grande métropole. De brillants scientifiques y font des recherches de toutes sortes pour pouvoir mieux soigner les patients. Les docteurs sont en grande majorité des professionnels qui peuvent réagir vite et bien dans des situations faisant appel à leurs talents autant qu'à leur expérience. Mais quelques fois, il arrive que des cas médicaux dépassent totalement l'expertise des médecins...
Charles Chirak jeta un coup d'œil à son téléphone cellulaire. Il fit défiler plusieurs fenêtres sur son écran tactile, puis grommela de mécontentement, comme si quelque chose le dérangeait. Habitué à tout savoir, ou du moins en avoir la possibilité, la situation actuelle n'était pas pour le plaire. Il passa les deux grandes portes battantes de l'Hôpital du Sacré-Cœur et se dirigea vers la secrétaire, qui discutait avec un homme. Malgré l'heure tardive, la file d'attente était remplie. Charles n'en tint pas compte, et s'adressa directement à la femme.
"Bonsoir, dit-il.
- Désolé monsieur, je suis occupée. Veuillez prendre un numéro, et...
- Police, madame Tremblay. J'ai besoin d'information, l'interrompit-il en tendant un badge.
La secrétaire pâlit soudain.
- Aie-je fait une quelconque chose de mal? demanda-t-elle, inquiète.
- Non non, c'est..."
Charles s'arrêta, et la toisa. Il soupira, puis tapota deux trois trucs sur son portable.
"En effet, finit-il par dire. C'est vous qui avez cambriolé la bijouterie voisine la semaine passée.
- Comment vous savez que...
- Ça n'a pas d'importance, je ne suis pas venu pour ça, la coupa-t-il. J'aimerais voir le docteur Trapev Strobovski s'il-vous-plaît.
- Je... Il ne peut pas présentement, balbutia-t-elle après quelques secondes de recherches sur son ordinateur. Il se trouve en ce moment dans une réunion très importante...
L'homme enleva ses lunettes fumées, et se pencha sur le petit bureau, à deux doigts du visage de son interlocutrice.
- Écoutez, je suis gentil pour l'instant, mais je peux me faire très méchant. Alors, arrangez-vous pour le faire sortir, sinon ce sera de 3 magasins dont vous serez coupable d'avoir dévalisés, et le suicide du jeune Jonathan Dubois il y a deux jours se transformera en meurtre de votre part. Clair?"
Il se releva, et replaça ses verres. Il remarqua que la madame Tremblay était paralysée de peur. Il fit un signe de la main.
"Allez! Et dites-lui que cela concerne Chloé Siméas."
La pauvre fit renverser sa chaise et s'enfuit en courant dans l'hôpital. Quelques instants plus tard, un vieil homme en blouse blanche se présenta devant lui.
"Je suis le docteur Strobovski. Qu'est-ce que vous avez bien pu dire à cette femme pour la mettre dans cet état? Vous allez me faire manquer la fin de mon match de hockey...
- Cela n'a pas d'importance. Je voulais vous parler du rapport que vous avez écrit sur Chloé Siméas, votre patiente il y a 15 ans.
Le docteur déglutit bruyamment.
- Selon ce dernier, continua Charles, imperturbable, vous avez dressé une liste des symptômes de cette mystérieuse maladie à mesure qu'elle progressait. Cela a débuté par une fatigue inexplicable, et pourtant elle ne pouvait pas dormir. Puis, une séance de douleurs venant de nulle part la faisant souffrir, plus qu'une femme subit à l'accouchement. Elle a ensuite cessé de souffrir pour laisser place à plusieurs crises cardiaques répétées. Puis elle est morte.
Il prit une petite pause.
- Il est étrange que la mort fasse partie des symptômes. Par ailleurs, il est à noter que Chloé Siméas n'est pas dans la liste des décédés de l'hôpital. La question que je me pose est celle-ci.
Charles s'approcha pour être bien clair.
- S'est-il passé quelque chose... après?
Trapev Strobovski prit un air sérieux.
- Suivez-moi."
Ils pénétrèrent dans le bâtiment hospitalier. Les corridors étaient bondés de médecins et d'infirmières marchant dans tous les sens. Ils grimpèrent au troisième étage, et entrèrent dans une salle. Dans la pièce étaient installés une douzaine d'appareils médicaux. Au-delà d'une large vitre se trouvait une chambre vide.
"Il y avait un lit ici, affirma le docteur. Et la fille y a trépassé, sous le regard de sa petite sœur. Je m'en souviens comme si c'était hier.
- Vous avez laissé le cadavre là?
- Nous voulions la laisser à peine une heure, le temps que je termine mon rapport.
Il s'assit sur une chaise.
- J'étais installé ici, à mon emplacement actuel. C'est alors que, de l'autre côté de la vitre, il est entré.
- Il? Qui ça, il?
- Le démon!"
Page précédentePage suivanteCréé le 27/10/12 é 09:34
Derniére modification le 23/08/13 é 01:05
Liste des principales mises é jour :
24/02/13 - - Arrêt des images
- Moitié du carnet terminé
Vous devez comprendre que, fondamentalement, un nouveau-né EST un wakfusien pur. La seule différence est leur source, l'un le stakfu et l'autre le wakfu. Rien n'empêche l'un d'utiliser l'autre, et vice-versa.
PS: Désolé pour le retard évident de l'avancement de l'histoire. Ces vacances ne me donnent pas une minute de repos, je suis parti en voyage en ce moment :/