Wakfu: l'histoire parallèle 2 (partie 2) - Les Carnets 16 abonnés

Par CegyYgec

Chapitre 1

Isabella Cundan sentait le vent frais passer dans son visage, et l'herbe lui chatouillait doucement les doigts. Elle ouvrit les yeux. Elle était étendue dans une vaste plaine, et le soleil brillait haut dans le ciel. Elle se leva, et s'étira. Où était-elle? Elle ne le savais pas. La femme entendit un bruit dans son dos. Deux personnages étranges marchaient dans les champs sans même la remarquer, comme si elle n'existait pas. Le premier était un homme d'âge mur, petites lunettes et barbichette brune. Il portait un grand chapeau blanc et cachait quelque chose dans une besace. La deuxième était une dame qui le dépassait d'une tête. Elle ne semblait pas humaine; sa peau était écailleuse, et une queue de lézard dépassait de sa robe.

Malgré leurs différences, ils discutaient tels des frère et sœur. Isabella s'approcha pour les écouter.

"Tu es sûr qu'ils ne remarqueront rien? demanda la dame.
- Aucun risque, je te l'ai déjà dit, rassura l'homme. Les méchasmes ratent des expériences chaque jour. Si Orgonax meure, ils ne se poseront pas de questions."

Cette réponse sembla la satisfaire, et elle se tut. Une ombre gigantesque les recouvrit soudainement. Isabella leva les yeux dans les airs, et sursauta. Un dragon remplissait la voûte céleste, un dragon brun avec des poils blancs. L'homme au gros chapeau fit des signes joyeux de la main à la bête. Cette dernière atterrit lourdement sur le sol, soulevant un nuage de poussière. Une silhouette sauta du dos écailleux et fit un atterrissage parfait sur ses deux jambes devant les deux personnages. Le nouveau venu portait une capuche et des habits de couleur marron. Isabella estima son âge dans la vingtaine.

"Quilby! Shinonomé! Je suis si content de vous croiser! dit le jeune homme.
- Comment ça va, Chibi? questionna le dénommé Quilby.
- Yugo nous a demandé, à moi et à Grougal, de retrouver les petites pestes.

Shinonomé soupira.

- Qu'est-ce qu'Efrim et Nora ont encore fait?
- Ils ont parié devant Glip qu'ils étaient capables de rapporter des pièces de méchasmes sans se faire remarquer. Lui a bien tenté de leur dire que c'était impossible parce que ça pourrait tuer ces robots, mais ils sont partis sans l'écouter."

C'était le dragon qui venait de parler ainsi. Isabella ne comprenait pas vraiment ce qui se passait, mais décida de ne pas en faire tout un plat et de continuer à écouter.

"Vous les avez vu? continua le dragon.
- Non, désolé, répondit Quilby.
- Grougaloragran n'a plus envie de chercher, grogna la bête. Il veut continuer à construire le Zinit, pas courir après des enfants!
- Ce que tu peux être grognon, frérôt, rigola Chibi. On finira plus tard. Allez, on doit repartir, ils ne doivent pas se cacher bien loin!

Il allait faire demi-tour, quand l'homme aux lunettes l'arrêta:

- À propos du Zinit... Vous avez un générateur d'énergie?

Chibi le regarda, intéressé.

- Continue...
- Moi et ma sœur avons un projet qui va nous permettre de fabriquer un artefact qui pourrait catalyser et emmagasiner le wakfu. Avec cet objet, nous pourrions potentiellement faire n'importe quoi! Seulement, on aurait besoin de votre aide...
- Bien sûr que nous acceptons! s'écria le jeune homme, enjoué. Comment s'appelle ce projet?
- L'eliacube."



Des nuages assombrirent le ciel. Devant les yeux d'Isabella, le monde devint flou, et toutes les personnes disparurent dans un tourbillon de lumières. Le sol craquela, et des rayons rouges en sortirent. Confuses, elle se mit à voir des scènes qui 'avaient aucun sens, de façon totalement aléatoire, tel un diaporama animé. Elle flottait dans le vide, assistant à tout à la troisième personne. Elle vit deux hommes dans un laboratoire. Ils fabriquaient quelque chose. Sur leur table de travail se forma une matière bleue, qui prit la forme d'un cube. L'objet projeta une aura qui éblouit Isabella. Cette dernière cligna des yeux. Lorsqu'elle les réouvrit, elle était ailleurs.

Elle vit des robots. Beaucoup de robots. Ils tiraient des lasers rouges dans tous les sens. Des gens à large chapeaux couraient à gauche et à droite de façon désordonnée. Les machines les tuaient impitoyablement, ne laissant que leurs corps carbonisés. Certains s'envolaient pour s'échapper plus vite, mais rien n'y faisait; ils étaient abattus comme des pigeons, un par un. Ils se sauvaient rapidement, et la femme comprit rapidement pourquoi; ils créaient des portails. Certains ripostaient en lançant de petits lasers bleus.

Elle vit une famille se faire tirer dessus. Un homme apparut devant eux, matérialisa un bouclier de lumière et renvoya l'attaque des robots. Une épée fit son apparition dans sa main, et il se mit à découper en morceaux les ennemis métalliques qui venaient de tout côté.

Il était agile. Toutes ses attaques faisaient mouche, et personne ne pouvait le toucher tant il apparaissait et disparaissait dans des portails. Un robot plus grand que les autres atterrit devant lui. Le méchasme alla faire feu quand un titanesque dragon blanc l'écrasa d'un coup de patte. Une colonne de flammes sortit de la bouche de la bête, et carbonisa tous les robots à une vingtaine de mètres de distance.

"Yugo! cria-t-il. Ils sont trop nombreux! Il faut sonner la retraite!
- Très bien Adamaï, répondit l'homme vêtu de bleu. Tous au Zinit!"

L'instant d'après, Isabella vit un vaisseau spatial quitter la planète. 6 dragons l'escortaient et formaient un bouclier sur lequel ricochait les tirs des méchasmes. L'esprit de la femme se rembrunit, et elle ne vit maintenant devant elle qu'un cube d'énergie.

Le cube luisait, comme pour l'inciter à le rejoindre. Elle tendit la main...

Puis, elle se réveilla.



Il faisait noir dans la pièce. La main d'Isabella atteignit l'interrupteur, et la lumière fut. Elle bailla, s'étira, et sortit de son lit pour se diriger devant son miroir. Elle écarta ses cheveux fins de son visage, laissant apparaître sur le côté gauche de son visage une espèce de demi-masque métallique tenant par des rubans sur sa peau. Son œil avait été remplacé par une lunette mécanique qui dégageait une petite lueur. Elle tâta son armure, puis son regard fut attiré par un carnet sur sa table de nuit. Ses doigts caressèrent doucement la couverture, sur laquelle était écrit "Journal de Wayh Sabligaël, xélor".

La femme se dirigea ensuite vers un garde-robe, et en ouvrit les portes. À l'intérieur, des dizaines d'objets étranges étaient entassés. Des horloges, des montres et des sabliers étaient éparpillés dans tout le meuble. Des piles de papier sur lesquelles étaient dessinés des schémas multiples étaient déposées sur les étagères aux côtés de fioles de liquide. Isabella prit dans ses mains un large chapeau. C'était un chapeau pointu de cuir bleu, aux larges rebords. Elle se mit à le serrer dans ses bras, et une larme coula de son œil droit. Elle resta quelques secondes sans bouger, puis éloigna le chapeau de sa poitrine et le rangea dans l'armoire, qu'elle referma délicatement. Elle essuya sa larme, et murmura:

"Il me faut cet eliacube..."

"DRRRIIINNG!"

Isabella prit son téléphone portable sur son bureau, et le porta à son oreille.

"Oui? Isabella Cundan à l'appareil.
- Colonel Giovanni Réginbald au rapport, madame.
- Parlez, colonel.
- Nous avons activé le portail, comme d'habitude, et...
- Et?
- Nous avons des visiteurs.
- Encore? Combien?
- 9.
- Tant que ça?!
- Et ils ne semblent pas être venus par accident. Ils sont encore évanouis. Bonne nouvelle cependant: l'agent Chirak est parmi eux. Il est très probable qu'il l'ait rapporté.
- Bien. Décrivez-les moi.
- Une fille habillée de feuilles, un homme en armure, une fée, une femme en moulant avec des tatouages de squelettes...
- Une disciple de Sram! Faites attention à elle, c'est la plus dangereuse.
- On fait comme avec le gouverneur?
- NON! Surtout pas! cria Isabella dans le combiné. J'ai ma petite idée. Ne les provoquez en aucune façon.
- Ah... Il y en a quatre qui bougent... remarqua Giovanni de l'autre bord du fil. Oulah... Il y en a une qui va nous amener des problèmes...
- Qui? La sramette?
- Non. La fée."



"Où est ma fille?! Dites-moi où est ma petite fille!!"

Auriny s'était réveillée légèrement avant Rémiro, Simon et Lily. Ayant déjà fait ce voyage outre-monde par le passé, il était normal que les nouveaux-nés reprennent connaissance avant les autres. Andy les suivit de près, se remettant sur pied tout juste après Lily. Autours d'eux, des dizaines d'hommes en habits camouflage les encerclaient, certains pointant leurs armes, d'autre non, comme s'ils ne voulaient pas paraître trop agressifs, mais qu'ils voulaient rester prudents. Et avec raison.

"Je vous prierais de rester calme, leur dit un soldat aux cheveux blonds. Nous ne vous voulons aucun mal.
- Je ne serai calme que lorsque vous me direz où est Myriam!" cria encore Auriny.

L'eniripsa était furibonde. Simon sentait la colère émanant de son corps. L'enutrof, en temps normal, n'aurait pas à trop s'inquiéter; il connait bien son amie, ses crises de colère sont fréquentes. Mais là, on était sur Terre, et si elle se mettait à utiliser le stakfu... Elle deviendrait une machine à tuer invincible! Et pire encore: elle mourrait immédiatement après, grugée par le stakfu! Mal réveillé, il était trop confus pour tenter d'intervenir. Il ne pouvait qu'espérer que personne ne fasse de gaffe...

"Mais de quoi parle-t-elle?" demanda un soldat.

Auriny matérialisa sa baguette Range, et la pointa sur celui qui venait de parler. Le malheureux se mit à léviter, et à s'agiter comme s'il était en proie de douleurs internes invisibles. Il ouvrait la bouche pour parler, mais rien ne pouvait sortir. Il étouffait. Son visage vira bleu.

"Je n'aime pas les menteurs, affirma l'eniripsa. Et tu n'auras plus l'occasion de mentir, le pharynx bloqué! Profite bien de tes derniers instants de vérité...
- Auriny, arrête! s'écria Simon.



Tous les fusils se levèrent vers eux.

- Auriny, arrête!" supplia Lily.

Les armes se chargèrent.

"BAM!"

Rémiro donna un coup de poing si puissant que la fée, emportée par la force de l'impact, défonça une partie du plancher. Le iop fit craquer ses jointures tandis que sa femme se relevait péniblement. Elle pleurait. Elle s'affaissa dans les bras de son mari.

"Merci, mon amour..." souffla-t-elle avant de tomber dans les vapes.

Les canons se baissèrent. Gendiki, Adonide et le féca se réveillèrent, ne se doutant pas qu'ils avaient été à deux doigts d'y passer.Page précédentePage suivante