Wakfu: l'histoire parallèle (partie 2) - Les Carnets 10 abonnés

Par CegyYgec

Chapitre 18

Les phares de police qui accompagnaient les sirènes stridentes approchaient. Les pompiers et les ambulanciers arrivèrent aussi, pour s'occuper des blessés. On s'approcha de Renée pour lui demander si elle avait besoin d'aide. Elle répondit que non, qu'elle et les enfants allaient se passer des secours.

"Je vous assure! J'ai vu quatre serpents géants!" criait un homme.

Évidemment, les policiers le regardaient comme un demeuré. Il n'y avait plus aucune trace des invocations, Chloé les ayant fait préalablement disparaitre. Tous les autres témoins croyaient avoir rêvé.

"C'est fini? demanda Rémiro. Ils sont tous morts...
- J'aimerais pouvoir te dire que c'est aussi simple, mais... Il ne faut pas oublier qu'il reste encore Wayh.
- Qu'est-ce qu'Altroo est venu faire ici? demanda Auriny.
- Il a voulu nous avertir de quelque chose, mais... je ne sais pas ce que ça peut être...

Renée regarda tristement Chloé, Rémiro et Auriny.

- Juste avant de mourir, il a dit que vous étiez en danger, et qu'il m'avait menti.
- Quelle sorte de danger?
- Il... il ne me l'a pas dit. Tout est écrit dans son journal, qu'il dit avoir donné à sa fille.
- Mais... Èvanovich est morte, non? s'interposa Simon.
- C'est justement ce qui m'intrigue le plus. Sans compter qu'il n'a pas vu sa fille depuis très longtemps...
- Peut-être a-t-il une autre fille? proposa Auriny.

Tout le monde la dévisagèrent, les yeux ronds.

- Si je me souviens bien, il y avait un portrait au-dessus de son lit, continua-t-elle. Il y était, entouré de deux filles. Èvanovich, et...?
- Sa femme? s'essaya Rémiro.
- Impossible. Sa femme est morte dans le Monde des Douze, la photo n'a pas pu être faite à ce moment-là.

La féca soupira.

- C'est bien perspicace tout ça, mais ça ne nous amène à rien. Altroo n'est plus de ce monde pour nous dire qui était sa deuxième fille...

Elle regarda le ciel.

- Les dieux et le prophète nous ont choisi pour survivre. Ironiquement, nous sommes en train de nous entretuer les uns après les autres. Est-ce vraiment ce qui devait se passer?
- Qui sait? avança Chloé. Mes parents m'ont dit, un peu avant de mourir, que c'était le principe de la sélection naturelle qui était en jeu. Les plus forts survivent, les plus faibles perdent. Ainsi seront choisis ceux qui pourront revenir.
- Croyance sadida... hocha négativement Renée. Pour moi, nous sommes beaucoup plus que des animaix, nous devrions être tous égaux, même les plus faibles.

Chloé se tut, pensive.

- Chloé? demanda Renée.
- Oui?
- Comment as-tu fait pour survivre? Et pour devenir si puissante?
- J'ai survécu de justesse. Mes blessures, qui étaient mortelles, se sont cicatrisées suite à ma transformation en arbre.
- Moi aussi je peux me transformer en arbre? demanda Lily.
- Peut-être, rigola sa sœur. Ensuite, cette femme mystérieuse m'a aidé.
- Qui? interroge Renée.
- Elle avait la peau bleue, et semblait bienveillante. Elle avait avec elle une petite créature à queue de dragon qu'elle appelait...
- Chelpot!" s'exclama la petite sadida.

Chloé leva lentement sa main vers l'avant. L'asphalte sous elle se fissura légèrement et un bourgeon en sortit. La plante grimpa jusqu'à la main de la sadida. Les pétales s'ouvrirent, laissant apparaitre une magnifique rose.

"Cette femme m'a entrainée. Des plus petites choses, comme cette délicate fleur, aux plus grandes, tels que les serpents géants. Elle m'a dit que j'avais un potentiel qui dépassait celui des plus puissants sadidas, et qu'il fallait que je l'utilise. C'est ce que j'ai fait aujourd'hui, malgré mon manque de techniques.
- Cette femme, c'était une humaine?
- Elle m'a dit qu'elle était une osamodas.



Le visage de Renée vira au vert pâle.

- Quelque chose ne va pas? demanda Chloé.
- Une quoi?
- Une osamodas.
- Impossible!
- Comment ça? s'étonna Auriny. Une osamodas ne peut pas entrainer une sadida?
- Non, non, c'est pas ça du tout! Vous vous souvenez quand je vous ai raconté que j'étais la première qui avait voyagé avec le prophète, que j'avais accompagné tout le monde dans le portail qui nous a mené ici?
- Oui, pourquoi?

La féca déglutit.

- Parce que, malgré que toutes les classes aient été invitées à venir, une ne nous avait pas accompagné. Il n'y a jamais eu d'osamodas."



"Où est le chauffeur?
- J'ai déposé son corps dans le coffre, à l'arrière.
- Il est mort?
- Maitre, croyiez-vous vraiment que j'aurais pu le laisser en vie?
- Simple questionnement..."

Glip ne s'attendait vraiment pas à recevoir son général de sitôt. Il s'installa donc comme il faut sur son siège, remonta son veston, et se mit en position pour bien discuter.

"Et maintenant, qui me reconduira chez moi? demanda-t-il d'un ton hautain.
- Oh, mais je peux le faire, si vous me le permettez, maitre Glip, ricana Andyspak.
- Je préfère quand on m'appelle monsieur Glip. Ça fait plus... viril.
- Vous me faites penser à Odo, maitre...
- Monsieur.
- Il déteste se faire appeler monsieur par son Charles adoré. Tout le contraire de vous, maitre.
- Mons... ah, puis zut, appelle-moi comme tu veux. Si Wayh le faisait, pourquoi pas toi?"

La limousine démarra. Le véhicule fit quelques virages, puis sortit du secteur du Mont Royal. Il s'engagea sur la route principale.

"C'est toi qui a fait ça à Wayh? commença le maitre. Je crois me souvenir que tu ne le portais pas beaucoup dans ton cœur.
- En effet, j'espérais sa mort. Mais ce n'est pas moi qui l'ai fait échouer, répondit-il en haussant les épaules. Par contre, j'ai un peu aidé à la fin...
- C'est toi qui l'a fait devenir fou?
- Non! Enfin si... techniquement, c'est parce qu'il a entendu mon nom qu'il a commencé à délirer, non?
- Pas faux.

La limousine sortit de la ville, et passa par une route secondaire.

- Alors, Andyspak, dis-moi, tu m'apportes d'autres nouvelles?
- Bien sûr maitre Glip. Et de bonnes, en plus.
- Parle, je t'écoute.
- J'ai la grande joie de vous annoncer l'arrivée de mes sbires pour très bientôt.
- Quand? s’enthousiasma Glip.
- Ils devraient arriver aujourd'hui.
- Et... ils ont terminé leur tâche?
- À la perfection. Ils avaient intérêt, puisque j'ai suivi leur progression depuis qu'ils sont parti il y a plusieurs années.
- C'est parfait! Nous allons enfin pouvoir mettre mon plan à exécution. Le retour est éminent, mon cher Andyspak.
- J'en suis bien heureux, maitre."

La voiture entra dans une riche propriété. Le financier tenta de mieux voir au travers de la vitre qui le séparait de son chauffeur improvisé.

"Tu es quoi aujourd'hui? demanda-t-il à Andyspak. Un artiste? Un agent de police? Un membre du gouvernement?
- Hi hi hi!
- Je sais que l'un de tes anciens avatar est mort... Tu utilises lequel ces temps-ci?
- Oh, rien de tout cela, avoua mystérieusement le général.

Il arrêta le véhicule.

- Vous êtes arrivé."

Très cérémonieusement, Andyspak ouvrit la portière pour laisser son maitre sortir. Celui-ci le regarda, surpris. Devant lui se tenait une femme, habillée d'un uniforme gris et bleu, veston-cravate inclus. Elle portait des cheveux blonds, et sa queue de cheval descendait jusqu'à ses épaules.

"Tu... tu es... bafouilla Glip.
- UNE agente, compléta Andyspak.
- Eh bien, c'est du nouveau! Je ne t'avais jamais vu sous cette forme! Et tu t'appelles...?
- Annabel."

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