Wakfu: l'histoire parallèle (partie 2) - Les Carnets 10 abonnés

Par CegyYgec

Chapitre 7

Le ciel s'assombrit. Les premières gouttes se mirent à tomber, et il ne prit pas de temps que le fracassement de la pluie s'entende sur tous les toits. Les nuages noirs cachaient maintenant le soleil, et l'atmosphère grisâtre surplombais la ville. Un éclair déchira les cieux et frappa un arbre, qui prit aussitôt feu, malgré la pluie battante.



BAM!

Un coup.

BAM!

Un deuxième coup.

BAM!

Le troisième fit valser Gendiki sur un mur, qu'il défonça sous le choc. Écartant les briques, le sacrieur se releva sans peine. Les multiples blessures qu'Il avait au visage et sur ses bras guérissaient à vue d’œil. Il leva les yeux. Dralbur sauta du toit d'où il venait de précipiter Gendiki, et atterri agilement sur le sol.

"Alors, mon ami, on s'épuise? cria le sram par-delà la tempête. Je vois que tu encaisses mes coups sans broncher, même que les blessures que je t'inflige se referment d'elles-même. Mais tu n'es pas invincible, Gendiki. Tu mourras, ce n'est qu'une question de temps!

Le sacrieur esquissa un mince sourire.

- Tu parles trop."

D'un mouvement vif comme l'Éclair, Gendiki propulsa devant lui son bras gauche. Dralbur n'eut le temps que de voir une substance collante agripper à son bras. Il ne pu réagir; Gendiki était déjà sur lui.

Le sram se retrouva martelé de tous côtés. Le sacrieur frappait, et frappait encore. Il était d'une vitesse déconcertante, aidé par la matérialisation de ses tatouages qui lui donnaient assez de rapidité pour passer d'un bord à l'autre de Dralbur sans se faire toucher. Donnant tout ce qu'il avait comme énergie, il envoya un coup de pied dévastateur qui fit fit tomber son adversaire quelques mètres plus loin.

"Alors? dit-il à l'intention de son ennemi qui était à terre. Tu en veux encore?"

Il respirait bruyamment. Il était épuisé. Devant lui, le sram se releva lentement. Dralbur lui répondit d'une voix sadique:

"Si j'étais toi, je ne resterais pas là...
- Quoi?"

Gendiki regarda sous ses pieds. Avant même d'avoir pu faire le moindre geste, le mécanisme installé le congela sur place. Il se retrouva gelé dans un glaçon géant. Dralbur s'approcha.

"On fait moins le malin, hein, maintenant qu'on est tombé dans mon piège glacial, dit-il en posant la paume de sa main sur le front du sacrieur. Mon maitre m'a entrainé pour que je ne puisse pas connaître la défaite. Tu n'a jamais eu la moindre chance de me vaincre.

Sur le front de Gendiki était apparue une marque froide et démoniaque.

- Je me demande comment tu t'en sortiras avec ma marque Létal. On inverse les rôles, mon cher ami!"

Le sacrieur, toujours gelé, arrivait à peine à bouger. Une lueur de terreur apparu dans ses yeux. Il sentit une lame lui traverser les côtes, puis une autre lui lacérer le bras. À chaque attaque, la marque sur son front lui infligeait une douleur phénoménale. Le sram se plaisait à le voir souffrir.

Il se plaça alors derrière lui.

"Adieu Gendiki" dit-il en levant la lame de son couteau.

Son bras fut stoppé net. Une étrange main orange était apparue de nulle part, et avait aggripé son poignet. Trois autres bras sortirent du dos du sacrieur, et s'accrochèrent aux autres membres. Concentrant toute son énergie, Gendiki libéra toute sa chrage.



"Aaaaahhh!"

L'attaque en trois temps du sacrieur fracassa le sram sur le sol. "Tout est fini..." se dit-il. Soudain, devant ses yeux ébahis, la forme de Dralbur s'évapora dans un nuage noir.

"C'est trop facile, dit une voix derrière lui.

Les deux lames du sram, le vrai, traversèrent de part en part le thorax de Gendiki. Touché mortellement, il s'effondra sur le sol.



Dralbur fit disparaitre les deux dagues plantées dans le corps sans vie du sacrieur.

"Bien dommage, Gendiki, dit-il tout seul. Tu aurais fait un très bon serviteur pour mon maitre... Enfin, ça a toujours été ton style de te lancer dans des causes perdues d'avances...
- C'est toi qui a perdu" répondit une voix glauque.

Le sram sursauta. Le sacrieur se relevait dans une cadence presque robotique. Toutes ses blessures avaient disparues, et il était entouré d'une mince aura lumineuse.

"C'est... c'est impossible! balbutia Dralbur. Tu étais mort!"

Gendiki fit un pas vers lui. Le sram recula, horrifié par ce spectacle plus qu'inattendu.

"J'ai développé cette technique pour ne l'utiliser qu'en dernier recours. Je suis sous l'emprise de ce que j'appelle la Mort en Sursis. Je n'en ai pas pour longtemps, je vais devoir en finir vite."

Ses tatouages s'envolèrent vers le sram, tels de gigantesques toiles d'araignée. Ce dernier, encore sous le choc, se vit accolé sur un mur, sans pouvoir bouger. La matière sombre se répandit sur son corps, jusqu'à ne plus laisser entrevoir que son visage. En quelques secondes, il avait perdu tous ses moyens. Gendiki se plaça juste devant ses yeux.

"Tu sais, Dralbur, suite à la mort de ma fiancée, je me suis souvent demandé quel était le but de ma vie. Et j'ai vite découvert que c'était de la venger.
- Tu ne vas pas t'en tirer comme ça, grogna l'assassin.
- Oh, que si!" affirma le sacrieur.

Il fit un léger mouvement de la main droite. Dans un bruit sec, les tatouages trouèrent le sram de toutes parts. Dralbur rendit son dernier souffle en atterrissant sur le sol.

"Maintenant, je peux mourir en paix" murmura Gendiki.

Il s'évanouit.



"Qu'est-ce qu'on fait, lieutenant Bross?
- Chut! Écoutez!"

Il n'avait pas pris longtemps pour que le message lancé par Odo rejoigne la police locale. Charles avait immédiatement fait le numéro d'urgence, et les forces de l'ordre, comme on les appelle, s'étaient dirigées vers l'adresse annoncée. Ils étaient tombé sur un combat de titans, et, de peur, avaient décidé d’attendre la suite des évènements derrière leurs voitures.

"Il semblerait que la bataille soit terminée, commenta le lieutenant.
- J'ai vu le chauve bouger, dit l'un des policiers.
- Cet homme est un danger public. Il s'agit de Gendiki, je le reconnais maintenant. Allez l'achever immédiatement.
- Mais c'est contre l'éthique...
- C'est un ordre!
- Lieutenant, dit un autre en tremblant légèrement. Ces hommes ne sont pas humains. C'est peut-être... dangereux...

Furibond, Bross se leva.

- C'est une bande de femmelettes que j'ai avec moi? Faut toujours tout faire soit-même ici!"

Il sortit son revolver. Il s'apprêtait à contourner la voiture, alors qu'il entendit un léger bruit. C'était une sorte de tic-tac, comme une minuterie. Il se pencha pour mieux écouter. Ça provenait de sous le véhicule.

BAOM!

Une terrible explosion fit dévaster l'endroit où se situaient précédemment les forces de police. Une épaisse fumée noire envahit la place. Les rares morceaux de voiture restants étaient en flammes. Tous les chars avaient explosés, emportant avec eux les occupants, qui n'étaient plus que cendres fumantes.

De la fumée se distingua deux silhouettes. C'était une femme et un homme, tout deux habillés entièrement de noir. Ils portaient des lunettes sombres, et se dirigeaient d'un air assuré vers l'endroit où Gendiki gisait. L'homme se pencha sur le corps.



"C'est trop tard, dit-il. Je ne peux plus le soigner.
- On doit faire vite, répondit la femme. Si c'est bien ce que je crois, sa désincarnation aura été accélérée. Va chercher le nécessaire, Cyrano.
- Tout de suite."

Il partit en courant. La femme en noir se tourna vers le corps du sacrieur.

"Je t'ai enfin retrouvé, mon amour."

Isaure déposa un doux baiser sur les lèvres de Gendiki.Page précédentePage suivante