Wakfu: l'histoire parallèle (partie 2) - Les Carnets 10 abonnés

Par CegyYgec

Chapitre 3

La maison de Renée étais grande. Très grande. Un peu plus, et Auriny aurait appelé ça un château! Bon, ce n'était peut-être pas aussi grand que les palais des grands rois du Moyen-âge, mais ça avait de la classe. Au moins une vingtaine de pièces, avait estimé Simon, tentant de trouver la valeur d'une telle maison. Ils avaient chacun leur chambre, et avaient profité d'un long sommeil réparateur.

Renée réveilla Auriny et Rémiro tôt le lendemain matin.

"Allez! On sort du lit! cria-t-elle.
- Mais il n'est que 6 heures du matin... grommela Auriny.
- Le temps, c'est justement ce qui nous manque. Il reste 60 heures avant que la menace de Wayh ne soit exécutée.
- Mais qu'est-ce qu'on peut faire? On ne peut pas partir à la recherche de Bryan, c'est le travail de la GRC...
- Il est inévitable que nous rencontrerons à nouveau le xélor et ses sbires. Il est primordial que j'assure votre entraînement au combat pour...
- Hein? Des combats? Cool! Quand, quand?!

Rémiro avait brusquement entré dans la chambre, tout excité à la seule mention d'action.

- Pas maintenant, rigola la féca. Il faut tout d'abord que vous appreniez à utiliser l'ensemble de vos capacités pour pouvoir vaincre nos ennemis.

Auriny bailla bruyamment, puis remit ses couvertures par-dessus elle.

- Amusez-vous bien, lança-t-elle en se recroquevillant pour s'endormir.

Renée fit un clin d’œil à Rémiro.

- Tu t'en charge?
- Oui, bien sûr!" répondit le iop, tout sourire.

"Ils ne me feront pas sortir de mon lit!" pensa Auriny. Soudain, elle se sentit soulevée. Elle commença à glisser, puis tomba sur le sol.



"Eh, c'est pas du jeu!" cria-t-elle.

Rémiro tenait à bout de bras le bord du lit de son amie. Il reposa le lit délicatement, du moins comme un iop qui se respecte, c'est-à-dire en le lâchant et en le laissant s'écraser par terre. Auriny se leva.

"Bon, je suppose que je n'ai pas le choix...
- Bien, dit Renée. suivez-moi.
- Mais... et Simon et Lily?
- Ils sont trop jeunes pour pouvoir développer leurs pouvoirs. Je ne veux pas leur faire prendre de risques non plus. En ce qui VOUS concerne, c'est déjà trop tard."

Ils descendirent des escaliers, puis se dirigèrent vers le sous-sol. Ils s'arrêtèrent devant une large porte de métal. Renée cligna quelques boutons sur un panneau au mur, et la porte s'ouvrit dans un grincement sourd.

"En tant qu'élèves, c'est ici que vous suivrez mes leçons" proclama la féca.

C'était une salle étrangement blanche, avec des barres métalliques qui longeaient les murs. Le toit était vouté, et le planché était parsemé de carreaux.

"C'est une salle holographique de ma conception, sourit-elle d'un air de légère vantardise. Je dois avouer que j'ai été aidée par certaines technologies humaines, mais la majorité viens de moi.

Elle s'avança vers une sorte de poste de contrôle.

- Ça fonctionne de la même façon que mon bracelet. Les images virtuelles se matérialisent, ce qui permet de créer un environnement des plus réalistes. Dans ma base de données, je peux faire apparaître des obstacles, des ennemis...
- Des ennemis? s'exclamèrent en chœur Auriny et Rémiro.
- Oui, regardez."

Elle actionna une manivelle. Des grosses lampes s'allumèrent, éclairant la pièce au grand complet, rendant invisibles les proportions de la pièce. Les adolescents avaient l’impression qu'ils pouvaient marcher à l'infini vers l'avant, à l'infini vers l'arrière, de même que sur les côtés. Renée tapota sur un écran tactile. Une espèce humanoïde apparu alors. Il était vert, et possédait une cible dessinée sur le ventre. Sa tête formait une sphère dépourvue d'yeux, de nez et de bouche.

"C'est comme un jeu vidéo... commenta Rémiro.
- Vous pourrez vous entraîner comme bon vous semblera sur ces pantins. Mais d'abord, je veux vous apprendre à maîtriser la matérialisation...
- Quoi?
- C'est un art assez compliqué, mais qui peut s'avérer très efficace et utile.
- Et on est supposé matérialiser quoi? demanda Auriny.

La féca la regarda avec un petit air malin.

- Vos armes, bien évidemment!" répondit-elle le plus simplement du monde.



C'était une grande malle de cuir. Des enluminures de bronze décoraient les coins, et une serrure stylée verrouillait l'ouverture. Renée sortit une clé de sa poche, et déverrouilla le coffre. À l'intérieur était empilés plusieurs journaux, vieux de plusieurs mois, voir des années. La féca les prit tous, et les jeta par terre à côté. Auriny et Rémiro se penchèrent pour mieux voir à l'intérieur.

"Ça alors! s'exclamèrent-ils.
- Vous trouverez là-dedans tout ce qui reste de notre monde. Quelques armes et armures. Vous ne devriez pas éprouver trop de difficulté à trouver ce qui est fait pour vous...
- Je vais devoir porter ÇA?! grimaça Rémiro en ressortant du coffre une espèce de jupe.
- ... Évidemment, les iops font toujours exception...
- Je sens que c'est fait pour moi, lança Auriny en lui arrachant le vêtement des mains. C'est comme si cette jupe avait attendu ma venue depuis des années!
- Évidemment, à force de ne pas porter ses vêtement traditionnels... c'est sûrement instinctif, remarqua Renée.

L'eniripsa plongea dans la malle, et en ressortit les bras remplis de vêtements.

- J'ai hâte d'essayer tout ça!"

Elle couru s'enfermer dans la salle de bain juste à côté. Rémiro se tourna vers la féca.

"C'est peut-être simplement l'instinct féminin, aussi, dit-il en haussant les épaules.
- J'ai entendu! cria son amie derrière la porte.
- De toute façon, à te regarder, je suis fière d'être une fille. Tu as trouvé tes vêtements de iop?
- Ça?

Il sortit des longs morceaux de tissus noirs, blancs et rouges.

- C'est beau, mais ça ne me protègera pas vraiment en cas de combat.
- Et tu compte te battre tout nu en-dessous de ton armure? Allez, essaie-les."

Elle se retourna pour laisser le temps à Rémiro de se changer. Ce dernier éprouvait quelques difficultés.

"C'est bizarre, il n'y a pas de trous pour la tête... Ah, je comprend: il faudra apprendre à se battre à l'aveuglette, sentir l'adversaire, utiliser la Force comme dans Star Wars, développer nos autres sens, devenir...
- C'est les pantalons, imbécile!
- Ah bon?"

Quelques secondes plus tard, il eut fini de s'habiller. Dans son nouvel habit de guerrier, il tenta quelques mouvements de combat.

"J'aime bien! commenta-t-il. Il y a autre chose?
- On n'a pu que garder quelques jambières et épaulettes. Mais il y a surtout ceci.

La féca souleva une grosse épée, avec quelques difficultés. L'arme devait bien peser quelques kilos, et ça demandais beaucoup d'efforts à Renée.

"C'est une Goultard. Elle a été fabriquée ici, sur Terre, par ton père juste pour toi. Il a eu un peu de misère, car il lui manquait des gostoplasmes, mais il a dit qu'il était fier du résultat. Il m'a bien spécifié de t'avertir que, même si on est un iop, la Goultard est une arme qui se porte à deux mains...

Sans même l'écouter, le iop, tout content, s'empara de l'épée qu'il souleva sans efforts d'une seule main. Il testa l'arme, fit certains mouvements, changea de main, tourna sur lui-même, puis, théâtralement, fit mine de la ranger dans un fourreau imaginaire.

"En plus d'être très maniable, elle m'a l'air très puissante. Mon père était très bon!"

La féca avait toujours les bras tendus, la mâchoire décrochée et les yeux écarquillés. Sa torpeur fut interrompue par Auriny qui revenait en gambadant.

''Alors? Comment vous me trouvez?"

Rémiro siffla d'admiration. Son amie portait un habit beige, avec des motifs rouges se référant à des cœurs. Elle avait de longues manches qui recouvraient ses mains, et ses ailes semblaient faire symbiose avec les vêtements. Elle avait fière allure dans son habit d'eniripsa. Renée hocha de la tête.



"Ce que vous portez-là, les enfants, sont le dernier héritage que vous auront offert vos parents.
- Et vous aussi, vous avez un habit?" demanda Rémiro.

Renée ne répondit pas. Dans une farandole de lumière bleue, des vêtements se matérialisèrent sur son corps, remplaçant ses habits d'origine. Des ceintures apparurent, puis son bracelet qu'elle avait tant l'habitude d'utiliser. En moins d'une seconde, la totalité de ce qu'elle portait avait changé.

"J'ai encore beaucoup de choses à vous apprendre" dit-elle.Page précédentePage suivante