Andyspak s'assit sur une chaise sur roues. Il s'amusa à tourner sur lui-même, toujours en regardant la caméra.
"Vous savez que j'ai en ce moment le contrôle total de tous les satellites. C'est la Terre entière qui nous écoute. Alors, pour votre intérêt, ne dites pas n'importe quoi.
Il fit un autre tour en rigolant.
- Je vais être assez bref, car je sais aussi que vous êtes en ce moment même en train de tenter de me trouver. Vous vous souvenez sûrement des Encapuchonnés, non? Vous savez, ceux qui ont fait le tour du monde très récemment? Ils sont connus un peu partout, nos auditeurs les connaissent déjà puisqu'ils ont été très médiatisés.
- Pourquoi cette conversation ne peut-elle pas être privée?
- Oh, vous avez peur... Peur que le peuple inférieur apprenne la vérité...
- Non, pas du tout, c'est...
- Ça les concerne aussi. Et cessez donc de m’interrompre, ça m'énerve. Je continue. En cet instant, sur vos écrans, vous pouvez apercevoir une carte du monde.
Des points rouges clignotants apparurent un peu partout sur la carte en question.
- Tous ces points, que vous voyez, correspondent à l'emplacement de bombes.
- Des bombes?!
- Oui. Leur nombre, multiplié avec leur puissance, leur donne un pouvoir suffisant pour faire exploser la planète. J'ai ici une experte en ce genre de mécanismes qui peut confirmer mes dires. N'est-ce pas, Isaure?
La roublarde hocha la tête, dos au zobal, refusant de croiser son regard glacial. Les membres du conseil rirent un peu.
"C'est impossible! Personne n'a pu installer des bombes partout sur la planète, il aurait fallu...
- Les Encapuchonnés.
Les rirent se turent.
- Ils sont de dangereux criminels, envoyés par moi pour installer nos engins dans tous les pays, partout. Il y en a des centaines. Les Encapuchonnés ont été arrêté au Canada, mais il est trop tard maintenant: les bombes sont bien cachées autour du globe. Ne dites rien! Je sais que vous avez besoin de plus de preuves pour agir, n,est-ce pas? Je vous offre une petite démonstration."
Andyspak appuya sur une télécommande. L'un des deux écrans devant Isaure s'alluma, dévoilant un homme enchainé au milieu d'une vaste plaine.
"Gendiki!" cria-t-elle.
Le sacrieur releva la tête, et regarda aveuglément autour de lui. Il faisait presque pitié avec son torse dénudé de tatouages.
"Isaure? Tu vas bien? Je ne te vois pas!
- Oui, mon amour, je vais bien. Toi?
- Trop. Je n'ai plus aucune chrage."
Andyspak activa l'autre téléviseur. On pouvait y voir une classe d'école, où des élèves s,amusaient innocemment pendant une pause récréation. Ils avaient 6-7 ans, tout au plus. Isaure regarda l'écran, puis, prise d'un doute horrible, se tourna vers le zobal.
"Non... Tu n'oserais pas...
- Mais je ne vais pas me gêner! gloussa Andyspak.
Il deux petits appareils de sa poche.
- Tu as le choix, Isaure. J'ai dans mes mains deux détonateurs.Il y a une bombe sous la chaise de Gendiki, et une autre dans cette école. Ce sont de plus petits explosifs, mais tout autant mortels. Alors, que veux-tu: la mort de ton fiancé, ou celle de petits enfants tout mignons?
- Salaud...
- Non, généreux. Et si tu ne te décides pas, je fais exploser les deux. Choisis bien, le monde entier te regarde."
Isaure hésita longuement. Elle fit finalement son choix. D'une main tremblante, elle prit l'un des détonateurs.
"Isaure!"
C'était Gendiki.
- Arrête tout de suite! Je t'interdis de tuer ces pauvres enfants!
- Comment as-tu deviné que...
- Je te connais, Isaure. Tu es une roublarde. Toute ta vie, tu as été entrainée à être sans pitié, à tuer de sang-froid. Laisse ton cœur te guider, ma belle. Tu vaux plus que ça. Ne laisse pas les monstres comme Andyspak continuer à corrompre tes agirs.
- Mais c'est toi que mon cœur aime!
- Ma vie ne vaut pas celle de centaines d'enfants, même pas celle d'un seul. Si tu m'aimes vraiment, tu sais ce que tu doit faire. Ne les laisse pas mourir à ma place."
Isaure avala sa salive, et respira un grand coup. Andyspak siffla, admiratif, et lui tendit le deuxième détonateur, dont elle s'empara d'une poigne solide. Elle jeta un dernier coup d’œil au sacrieur. Une larme coula sur sa joue.
- Je t'aime.
- Moi aussi, Isaure. Plus que tout au monde."
Elle pressa le bouton. L'écran devint blanc, puis s'éteignit. La roublarde était secouée de tremblements. Elle jeta la machine sur le sol, et l'écrasa d'un coup de pied furieux. Des gouttes salées tombèrent sur le sol. Satisfait, Andyspak se tourna vers la caméra, et s'adressa aux membre du Conseil de sécurité.
"Alors? Convaincus?"
Les ambassadeurs se consultèrent. Il fallait encore faire durer la conversation quelques instants, jusqu'à ce qu'on puisse l'arrêter. Le représentant de la Colombie se leva.
"En tant qu'hommes civilisés, je suis sûr que l'on peut en venir à un accord pacifiste. Après tout, vous n'avez pas vraiment l'intention de faire exploser ces bombes, vous y resteriez aussi, non?
Le zobal roula des yeux.
- Question stupide, réponse stupide."
Il appuya sur le deuxième bouton. Les enfants disparurent derrière un éclair blanc, et le signal se perdit.
"Nooon!!!"
Folle de rage, Isaure tira dans le dos d'Andyspak. Sans même se retourner, celui-ci arrêta la balle entre son index et son majeur. Il souffla sur le projectile; la balle transperça la roublarde entre ses côtes, et elle s'écroula sur le sol, baignant maintenant dans son sang et ses larmes. Ne perdant rien de son sourire psychotique, l'officier de police regarda à nouveau la caméra, levant deux doigts.
"Deux jours. Vous avez deux jours. Dans 48 heures, cette planète sera réduite en miettes. Bonne chance!"
___
Charles était seul, assit en face d'une petite table ronde. La pièce était d'un espace restreint, et les parois étaient totalement blanches. Les remords grugeaient les moindres parcelles de son corps. La police fédérale était venu l'arrêter, et il avait été amené de force dans cette salle. Il jeta un regard désespéré à une petite télévision dans l'un des coins. L'ONU prononçait des belles paroles pour tenter de rassurer la population. La dame disait qu'une décision sera prise par le Conseil de sécurité au plus tôt. Il mit sa tête entre ses mains, et la pencha vers le sol, abattu.
Antoine entra dans la salle d'interrogatoire. Il n'avait en rien perdu de son air colérique. Il déposa une série de documents sur la table. Charles y vit sa propre photo sur le dessus du paquet.
"Nous sommes allé chez Annabel, à l'adresse que tu nous as donnée, dit Antoine. Évidemment, c'était vide. La machine a été déplacée.
L'agent se plaça à côté de Charles.
- Je t'ai fait confiance. Je l'ai fait aveuglément, car je croyais que tu n'étais qu'un simple chauffeur, celui d'Odo Fumio. En réalité, j'avais devant moi le plus grand pirate informatique de tous les temps!
Il ouvrit les dossiers, et les plaça devant le chauffeur.
- Tu as toujours travaillé seul. Mais à chaque coup, tu étais financé ou aidé par quelqu'un. Ta carrière a commencé il y a une trentaine d'années, je me trompe? Il y a 30 ans, un homme du nom d'André Rassette est venu chez toi pour te proposer une tâche. Tu venais de débuter, tu n'avais encore aucun client et tu n'étais connu par personne, alors tu as dit oui. Tu as organisé la falsification d'une trentaine de faux passeports, sûrement pour des immigrés quelconques, et tu leur as donné à chacun de faux papiers et une fausse identité. Ces gens se sont infiltrés dans la société, et on n'en a même pas entendu parler.
Charles acquiesça.
- Deux ans plus tard, c'est un certain Allister Wolf qui a demandé de tes services. Une affaire toute simple: détourner les fonds des banques pour se faire plein d'argent! Tu as habilement utilisé la technique de la prise des demi-cennes pour détourner des milliards de dollars d'une trentaine de banques dans le monde! Cinq ans après, Arnaud Xéfron, président d'une grande compagnie électronique, t'a engagé. Avec ce nouveau métier, tu en as profité pour développer encore plus tes talents, qui semblent innés chez toi.
Le chauffeur se demandait où son interlocuteur voulait en venir avec tout cela.
- Ensuite, si nous passons ta carrière ces dernières années, nous arrivons très récemment. Un autre homme, Achil Deswore, t'a envoyé des coordonnées d'un avion pour que tu le détournes. Laisse-moi te dire que tu as parfaitement réussi: 22 morts, en plus du pilote et du reste de l'équipe de vol! Tu avais bien pris soin de brouiller leur radio, pour qu'ils ne puissent pas envoyer des SOS ni utiliser leur radar... Et enfin, aujourd'hui, c'est Annabel qui demande quelque chose de toi encore plus grand: le contrôle total de tous les satellites autour du globe!
Antoine se pencha à son oreille, et chuchota:
- Tu connais le lien entre toutes ses personnes?
- N... non...
- Leurs prénoms commencent tous par la lettre A! Depuis le début, tu te fais manipuler par les avatars d'Andyspak! Tu lui as servi la Terre sur un plateau d'argent!
- Je... je..."
L'agent le frappa au visage, le faisant tomber de sa chaise, le nez en sang. Des larmes de colère coulaient des yeux d'Antoine. Il s'époumona.
"Renée est morte! Morte! Partie! C'était ma meilleure amie! Et c'est peut-être de ta faute! Je ne sais pas pourquoi ni comment ce zobal t'as choisi, mais tu portes sur ton dos les fardeaux de la planète entière! On doit retrouver Andyspak, et tu dois nous y aider!"
Charles leva les yeux. Son regard fut attiré par la télévision. Ses pupilles se dilatèrent, et il pointa nerveusement l'écran, incapable de sortir un mot. Antoine regarda. Un homme prononçait un discours, et argumentait sur le fait que décréter l'état d'urgence était une obligation pour les ambassadeurs. Une lumière apparu dans son cerveau, ses paupières s'ouvrirent très grandes. À la vitesse de l'éclair, il mit sa main sur le côté de la tête, activant son oreillère.
"Mettez-moi en ligne avec le Pentagone, vite! C'est une urgence!!!"
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