L'histoire d'Eraldiel - Les Carnets 6 abonnés
10. [Episode 9] - A Trois Contre Un 4 Mysthys remit ses cheveux d'or en place. Elle s'était débarrassée de Ghurn comme une véritable professionnelle. Se rappelant que plus personne n'allait la déranger avant que Bardop ne revienne, elle ouvrit son Havre-Sac et y pénétra. Elle le verouilla ensuite, pour ne pas être dérangée dans ses recherches. Son intérieur était immense. Elle traversa son entrée, totalement vide, pour rejoindre la pièce que l'on pourrait appeler "Salon". Curieusement, cette pièce, communément confortable, munit de sièges, canapés et décorations, était elle aussi vide. Elle jeta un coup d'œil à son jardin immense, prenant facilement la moitié de la taille de son Havre-Sac. Elle ne vit aucune des plantes parvenu à maturité et traversa le salon la mine contrariée.
Ce visage contrarié, c'était son visage de tout les jours. Elle avait à tout jamais perdu le sourire. Elle n'avait qu'un seul moyen de le retrouver. Et elle y parviendrait.
Elle possédait, juste après le salon, une pièce qu'elle nommait elle-même son bureau. Un tableau lumineux avait gagné sa place au-dessus de la table lui servant habituellement. C'était la pièce la plus surchargée de son chez-elle. Une table d'herboriste, un véritable bureau, une table d'essai, chaises et tabourets, certains animaux en cage et quelques décorations. Elle regarda le tableau suspendu un moment puis posa sa baguette sur le bois doux de son bureau. Elle s'assit, le regard vide. Elle réfléchissait. Ce qu'elle avait demandé à Heolko restait immonde, comme l'avait appuyé Ghurn. Ce Eratruc était d'une faiblesse monstrueusement outrageuse, Fideus aurait du s'en rendre compte et ne pas le présenter. C'était de la faute à cet Ecaflip de malheur si elle avait commandité le test le plus difficile.
Affronter l'un des Six était le défi le plus coriace, et c'était pour ceux qui désirait passer directement à un grade élevé. Fideus l'avait demandé, cet idiot. Sans test ? Il pouvait rêver. Il y avait quand même eu un avantage à la présentation du nouveau Bobby : son corps allait pouvoir servir.
Elle ouvrit l'un des tiroirs de son bureau, puis sortit une feuille blanche. Elle en sortit une autre, ayant l'air nettement soignée. Elle recopia tranquillement l'en-tête, avec la plus grande fidélité possible. Elle réécrivit toute la feuille précédente, changeant seulement quelques détails. Elle redessina les enluminures autour puis la laissa sur son bureau, rangeant le modèle dans le tiroir. Plus d'une demie-heure s'était écoulée, sans qu'elle ne s'en rende véritablement compte. Elle tira ensuite une autre feuille, regardant l'en-tête. Quelques instants plus tard, la feuille en question disparu dans le ventre d'un bouftou affamé, captif dans le Havre-Sac. Elle lui attribua une caresse pour le travail accomplit puis releva la tête. Un visiteur qui souhaitait entrer chez elle s'était annoncé. Elle ne reprit pas as baguette, sachant pertinemment que ce ne pouvait être que Bardop. Elle déverrouilla le sac et laissa entrer le visiteur.
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Fideus jeta un coup d'œil à la carte qu'il avait tiré. Bonne, mauvaise ? Cela dépendait toujours de ce que ce dernier avait touché auparavant et de la situation ! Présentement, le fait d'avoir tiré l'Hermite Poilu ne le réjouissait pas. Restant tout de même le plus véloce, il attaqua le Crâ. Démarrant sur All-In, il allait sérieusement désarçonner le petit air hautain que semblait arborer chaque disciple de la Déesse Chasseresse.
<<Vous savez, lorsque l'on entame un combat, il faut tout donner !>>
Il fit le plus petit bond en arrière de sa vie. Ses jambes engourdies, il n'allait pas filer loin avant de tirer une autre carte. Le Sacrieur rangea son épée, la jugeant pour l'instant inutile de la garder en main. Il baissa ensuite le pouce en direction de Fideus, qui se sentit d'un seul coup très mal. Il fut soudain téléporté à la place du Sacrieur, qui ne se fit pas prier pour étirer ses tatouages et revenir aussi sec sur lui ! Se retenant de vomir, il regarda du coin de l'œil le Sadida en train de faire germer des poupées. Sûrement des goulues. Le Crâ décida de lui coller une balise sous le nez, puis de tout faire exploser. Il toucha le Sacrieur au passage, du à l'explosion colossale qui résulta de son attaque. Fideus toussa à cause de la fumée, puis tira sa seconde carte. Parfait, les Bébétards ! Il fit un bond pour se dégager du Sacrieur qui ne parvint pas à le retenir, de part sa grâce féline, puis sauta sur le Crâ. Ce dernier se dégagea dans un réflexe. Il lui jeta une carte et en tira une autre. Le crâ ne l'esquiva pas et fut très largement coupé à la poitrine. Rattrapant le petit espace entre lui et ce fichu archer, il l'attaqua à coups de griffes puissants.
<<Dans la Bataille, c'est Tout ou Rien !>>
Il put enchaîner trois coups de suite, se sentant mieux à chaque fois. Puis, au quatrième, ses griffes se bloquèrent dans un morceau de l'armure du Crâ. Ils jubilèrent tous ensemble. Le Crâ l'attaqua avec la pointe de sa flèche, ayant peur de se faire retenir s'il tentait un dégagement, le Sacrieur frappa trois fois avec son Tatouage et les goulues se rapprochèrent dangereusement pour finalement lui coller chacune une attaque de côté et de dos. Fideus tira la troisième carte. Présentement, c'était une excellente carte. Celle qui allait vaincre ce Crâ, amocher gentiment le Sacrieur, et tuer les goulues au passage. Il voulait bien entendu parler de :
<<Roue de la Fortune !>>
Il prit les deux dés dont ils se servaient habituellement pour perdre des Kamas au tripot puis lança son sort. Le Crâ fut brûlé violemment, et mit un genou en terre, un œil fermé, reprenant son souffle. Les goulues disparurent dans un petit cri pitoyable et le Sacrieur prit une bonne raclée. En effet, le Pacte de Sang qu'il signait à chaque fois qu'il débutait un combat avec ses équipiers avait été rompu. Fideus utilisa le bond du félin de manière à se dégager de nouveau de ce Sacrieur gênant, et fonça sur le Sadida, de nouveau apeuré. La disparition de deux de ces poupées en une seule attaque, cela semblait le surprendre. Il réinvoqua immédiatement deux bloqueuses qui s'empressèrent de retenir le chat furieux. Le Sacrieur, se faisant ignorer pour la seconde fois, décida d'éloigner cet Ecaflip le plus possible de son coéquipier. Il échangea sa place avec lui puis le repoussa avec un tatouage.
<<-Tu ne passeras pas , fit le Sacrieur, protégeant ses collègues.
-T'es par terre à ma prochaine carte , assura l'Ecaflip.>>
Il la tira. Dieu Ouginak...A présent, Fideus avait peur de la prochaine carte, maudite par Ouginak. Il perdit un peu de temps à contempler la carte, dont le Sacrieur profita pour lui coller une attaque violente des deux poings. L'Ecaflip fut repoussé par la punition qu'il venait de recevoir. Une chose était clair, ils n'avaient vraiment pas son niveau. Le Sadida, restant sagement à distance, contemplait ses bloqueuses avancer lentement vers Fideus. Ce dernier jeta une carte sur le Sacrieur, qui fut saigné à la poitrine. Il semblait tenir encore bon. Il tira la carte suivante qui n'était autre que la Lune Poilue. Il tua le Chamikaze à peine apparut avec un coup de griffe et enchaîna deux lancé de cartes sur son ennemi proche.
Ce fut la fin du combat. Le Sacrieur tomba à terre, vaincu. Le Sadida, complètement affolé, rappela ses poupées et quitta l'endroit au plus vite, sûrement pour demander des renforts. L'Ecaflip rangea son paquet de cartes et courut à toute vitesse après le Sadida. Le dernier garde encore debout, moins rapide que son assaillant, envoya ses poupées au contact, se repliant aussi vite que possible vers le Faubourg. Fideus sauta par-dessus les deux petites bloqueuses et attrapa un bras de son ennemi. L'intéressé hurla, pensant sûrement qu'il allait dire adieu à la vie, qu'il aurait du faire une sieste plus longue aujourd'hui et qu'il détestait les Ecaflips. Le guerrier Joueur le retourna et lui mit une droite qui l'envoya contre l'arbre à ses côtés. Il empoigna ensuite le fidèle garde de Bonta, le soulevant au-dessus de lui.
<<Ecoute-moi bien..., commença le vainqueur.>>
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Une petite fille parcourait le Faubourg de la Sainte-Eau Dorée, sa mère au bout du bras. Émerveillée par toutes ses couleurs lumineuses, enthousiasmé par la neige qui tombait chaque jour et avec laquelle elle pouvait toujours jouer avec ses meilleurs amis et réchauffé par la laine de bouftou confortable qui l'habillait, elle jetait des coups d'œils partout. Puis soudain, un stand retint son attention. C'était un stand bizarre, puisqu'il ne semblait pas y avoir de vendeur, ni de vendeuse. Le seul objet présent sur l'étal était une grande personne. Elle ne savait pas que les grandes personnes se vendaient ! Elle demanderait bien un nouveau tonton à sa maman, le sien l'embêtait tout le temps ! Peut-être que celui-là serait mieux ? Elle lâcha la main de sa mère, qui ne réagit pas, les yeux rivés sur un sac confectionné par la grande Gare, ou Chi peut-être.
La petite fille s'approcha du corps, posé sur le banc. Le monsieur semblait endormi. Mais en bon état. Elle regarda ses cheveux bruns, puis son cou. Il avait la peau parfaitement claire et semblait bien doux ! Oh oui, c'était un beau, un bon, un doux nouveau tonton ! Soudainement, les yeux de la petite fille s'éclairèrent à l'idée de pouvoir enfin changer d'oncle. Elle essaya de voir où était posé la petite affiche du prix, car sa maman vérifiait toujours avant de dire oui. Elle ne trouva rien, sauf les morceaux d'une petite baguette sur son nouveau tonton. Trop jeune pour savoir que l'objet était magique, elle prit un des morceaux, curieuse. Il sortit de petites étincelles jaune d'une des extrémités, ce qui fit rire la fillette. Ses petites couettes brunes et ses yeux amandes s'éclairèrent tout deux à la vue des étincelles. Il lui fallait ce tonton !
Soudain, la personne allongée reprit conscience. Eraldiel ouvrit les yeux, puis se mit instantanément une main au cou. Rien. Plus aucune traces. Rassuré, il tourna la tête pour savoir où il se trouvait. Le Faubourg ? Comment était-il arrivé ici ? Une fillette le regardait, un morceau de sa baguette brisée dans ses petites menottes. Eraldiel cilla sept fois, regardant sans comprendre la jeune fille. Elle aussi la regardait, mais bien différemment. Ce tonton avait en plus les yeux bleu ! Comme son amoureux ! Il fallait allez voir sa maman tout de suite pour l'acheter !
<<Reste là, hein ? dit-elle avant de détaler vers sa mère, cette dernière les yeux exorbités sur la somme de kamas demandée par l'Enutrofette vendant le fameux sac.>>
Eraldiel avait mal à la tête, mais cela pouvait aller. Sa régénération avait du fonctionner. Il remercia Eniripsa avec sincérité pour l'avoir laissé en vie. Il se leva douloureusement, et rassembla les morceaux de sa baguette. La fillette tirait le pan de la robe de sa mère, inlassablement, jusqu'à ce qu'elle lui prête attention. Elle appuyait sa demande avec de nombreux "Maman !" qui finit de convaincre sa mère de se retourner. La fillette lui montra Eraldiel, qui déploya ses ailes, vérifiant qu'elles n'aient pas trop souffert.
<<Maman, maman, maman ! Lemonsieuril estàvendreilfautl'achetervitepour remplacertontongrognonenplusilalesyeuxbleucommemon amoureuxtusaismonamoureuxetenplusilal'airtropgentiletilades morceauxdeboisquifontdesétincellesjaune etenplusiladesailesetdescheveuxbrunscommemoi ! S'il te plaîîîîîîîîît, mamanchériquej'aimetantdetoutemavieéternelleettoutettout ! dit-elle sans respirer, pour ne pas perdre de temps et acheter son nouveau tonton au plus vite.>>
La mère de la fillette fut bien désemparée face à ce flot incompréhensible de paroles. C'est vrai que beaucoup lui disait qu'elle parlait vite, mais là...
<<Pardon ma chérie, qu'est-ce que tu veux ? lui répondit-elle en se penchant.>>
Eraldiel s'avança vers elle, un sourire aux lèvres. La fillette répéta tout, encore plus vite en pointant du doigt l'Eniripsa.
<<Excusez-moi Madame, je crains que ceci ne m'appartienne , fit-il en indiquant du regard le morceau de baguette tenu dans la main de l'excitée de service.>>
Elle continuait d'ailleurs à harceler sa mère, qui comprenait de moins en moins les évènements. Elle finit par faire le lien entre les morceaux de bois et celui que sa fille tenait.
<<Rends-lui, chérie, demanda-t-elle à sa fille.>>
L'intéressée protesta énergiquement. Eraldiel sourit de plus belle en voyant l'enfant tout faire pour garder ce petit objet. Il sortit alors quelque chose de sa cape, et le tendit à la fillette en s'agenouillant près d'elle. Elle le regarda, se tut un instant, puis jeta un coup d'œil aux biscuits qu'Eraldiel lui tendait. Ils avaient l'air bon. Puis elle avait faim. Ce tonton était définitivement mieux que l'actuel ! Une main sur la robe de sa mère, l'autre tenant la baguette, elle dut faire un choix. Elle rendit le morceau de bois rigolo pour saisir avec avidité les biscuits. Elle mordit directement dedans, fut conquise par le goût et sourit de toutes ses dents à Eraldiel, qui lui rendait son sourire.
<<Au revoir, et désolé d'avoir dérangé, madame , salua Eraldiel.>>
Il se retourna et repartit s'asseoir sur le banc. L'enfant mangeant, enfin tranquillisée, le regardait sans dire un mot alors que sa mère l'emportait plus loin sur le Faubourg. Soudain, il entendit un impact violent non loin de là. Il se dirigea le plus rapidement possible vers le bruit. Aux abords des plaines de Kara, il vit Fideus, empoignant un garde de Bonta contre un cerisier.
<<-Ecoute-moi bien...
-...F-Fideus...? articula Eraldiel, choqué de le voir agresser un représentant de l'ordre.>>
L'Ecaflip se retourna directement au son de sa voix. Une fois qu'il l'eut vu, il lâcha brusquement le Sadida, qui retomba sur le derrière. Ses bloqueuses vinrent l'aider à se relever.
<<Eraldiel ! sauta de joie l'Ecaflip.>>
Concrétisant son émotion, il sauta sur l'Eniripsa sans crier gare.
<<T'es pas mort ! J'ai cru que l'on t'avait tué, et puis tu respirais encore mais tu étais gravement blessé et des gardes sont venus et...!>>
Lâchant l'Eniripsa pour le regarder, il s'aperçut que ce dernier pouffait de rire. Incroyable. Ce mec était porté pour mort il y avait même pas vingt minutes, et il pouffait de rire, devant lui, comme s'il se sentait le mieux du monde. Suite aux yeux interrogateurs de Fideus, Eraldiel ouvrit la bouche.
<<Vous me rappelez une petite fille que j'ai croisé.>>
Bouche bée, Fideus se reprit. Il se retourna vers le Sadida, qui semblait mal en point. Il n'essayait plus de fuir.
<<Hum...je pense qu'on a pas mal de choses à s'expliquer, fit Fideus à l'attention du garde et de l'Eniripsa.>> Page précédentePage suivanteDerniére modification le 29/04/13 é 08:03
4 commentaires : Patchs 1.16, 1.17, 1.18, 1.19, 1.21, 1.23, 1.24, 1.25, 1.26, 1.27, 1.28, 1.29, 1.30, 1.31, 1.32 et 1.34 Laisser un commentaire :
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+1 à doflix c'est vraiment dur de taper sans les espaces :p