«Alors Lel?
-Il était temps. Une poignée de seconde de plus et je ne pouvais rien pour lui.
-Ça fait quatre heures que tu le caches! Je veux le voir!»
Les deux interlocuteurs se trouvaient dans une habitation à mi-chemin entre une maison et un petit manoir de pierre taillée de la taille d'une brique. Les tuiles ocres qui couvraient la maisonnette et la cheminée d'où sortait les effluves discrètes d'un feu de cheminée cuisant un repas donnaient à l'endroit un aspect pittoresque. Vu de l'extérieur, la maison avait plusieurs fenêtres sur chaque face accessible, deux étages, une seule porte en bois de chêne et une forme rectangulaire. Elle était accolée à une falaise bordant l'océan. La forêt de Tonkult l'encadrait et un petit chemin menait à la maisonnette.
«Rassure-toi, il va bien. Il lui faut juste du repos.
-S'il te plaît, laisses-moi le voir.
-Il va bien je te dis; toi par contre, on dirait que tu as été chamboulée.
Les deux personnes étaient un éclaflip de la quarantaine albinos vêtu d'une cape blanche et d'une tunique crème ainsi qu'une jeune pandawa de la même couleur que la plupart des siens - blanc et noir - d'entre quinze et seize ans aux yeux violets elle aussi vêtue de la cape et de la tunique crème. Une bague couleur ciel ornait l'annuaire gauche du premier et reflétait les rayons lumineux en minuscules arcs-en-ciel.
«Il ne t'aurait pas tapé dans l'œil par hasard, demanda l'écaflip en faisant un clin d'œil.
-Lel…
-Ne t'en fait pas, j'ai passé l'âge de gêner les jeunes tourtereaux.
-Lel!
-Oui, oui… Bon, tu peux le voir mais ne le chamboule pas trop.»
L'écaflip poussa une porte fine pour laisser entrer la pandawa. Celle-ci s'avança au chevet d'un adolescent un peu plus jeune qu'elle, blond, yeux verts. Il portait des vêtements de rechange typiques des malades en cours de soin. Lel, l'écaflip, avait expliqué à la pandawa qu'il était plongé dans une sorte de coma réparateur dont il sortait petit à petit. Le patient était blanc comme un linge. La jeune adolescente tamponna délicatement le front du blessé avec linge mouillé.
«Plus doucement, conseilla Lel. Vas-y doucement, il ne faut pas le brusquer, surtout dans son état…
-Il va mal, s'alarma la jeune pandawa.
-Non… mais ne brusque jamais quelqu'un qui est entre inconscience et sommeil. Voilà, comme ça…»
Elle laissa le linge sur le front du recueilli. Celui-ci ne bougea pas.
«Il ne va pas bien Lel!
-Toi, tu veux vraiment que je lui transfert une partie de mon énergie. Je t'assure qu'il se rétablira bien même si ça lui prend deux semaines. On ne sait jamais avec ce genre d'inconscience. Il peut revenir à lui dans deux heures ou dans deux minutes. Tu es vraiment impatiente!
-En quatre heure il n'a même pas bougé…
-Qu'est-ce que je disais, bougonna l'écaflip en levant les yeux au ciel. Je te ferai remarquer que c'était un corps mort en voie de désincarnation quand il était arrivé.
-Pas mort! Presque mais pas!
-À six secondes près… Tu as un xélor dans tes ancêtres? Bref, je l'ai quand même plus que stabilisé, j'ai guéri ses blessures au dos et détendu son esprit. Je me répète, mais avec ce qu'il avait il tenait six secondes pas une de plus. Six!
-Et c'est moi qui ai du sang xélor dans les veines, hein, lança la pandawa.
-Heureux de voir que ton sens de la répartie n'est pas entamé. Répondre aussi impertinemment à un pauvre vieux comme moi tu veux ma mort?
-Tu changes de sujet! Allez, ça te couteras quoi un transfert de vie? Dix minutes de demi-sommeil éveillé?
-Tsss, tu veux vraiment ma mort! Si encore j'étais un sacrieur… D'ailleurs, mon vieil ami Iugnat disait…
-Et c'est reparti pour un tour… Ne changes pas de sujet!
-Tu ne vas pas en vouloir à un pauvre vieux comme moi de vouloir prolonger sa vie? Ma vieille carcasse n'est plus en âge de tenir trois transferts de vie par jour.»
L'adolescente éclata de rire devant la fausse moue de martyr de Lel. Ce dernier fit une belle grimace, tira la langue à la jeune vêtue sensiblement comme lui mais s'approcha du blessé. Tout en s'agenouillant au bord du lit, il posa ses deux mains au niveau du cœur de son patient. Une personne capable de visualiser les flux Énergétiques aurait vu la batterie de Wakfu de Lel diminuer pour restaurer celle du patient.
«Et voilà! Il se réveillera dans la prochaine demi-heure. Bon moi je vais me coucher. Avec ce que j'ai mis, ne me réveille pas d'ici le mois prochain.»
L'écaflip sortit de la pièce. La pandawa resta au chevet de l'adolescent en se perdant dans ses pensées. Elle ne saurait dire au bout de combien de temps le blond se réveilla :
«Hmm…
-Vous être réveillé?
-Oui, grogna-t-il. Suis où?»
Sa voix était toujours ensommeillée.
«Vous êtes chez Leluche l'Altruiste, dans la forêt de Tonkult.
-Quoi?
-À Bonta, précisa la pandawa.
-Arrêtez de me vouvoyer, s'il vous plaît. Je me sens ridicule.
-Dans ce cas ça marche dans les deux sens. Non, non, ne vous relevez pas… Attendez un peu…
-Vous me vouvoyez toujours…
-Vous aussi, fit remarquer la jeune. Comment v… comment t'appelles-tu?
-Daniel. Et vous?
-Et toi, corrigea la pandawa. Je m'appelle Victoire.
-C'est un joli nom, sourit Daniel.
-Merci.»
Les joues de Victoire prirent un ton rosé malgré la fourrure blanche des pandawas.
«Qui est le Leluche dont tu m'as parlé?
-Nous sommes chez lui ici; cette maison lui a été donnée par un Gouverneur sous prétexte de le remercier. En fait il voulait l'éloigner pour que personne ne sache qu'il avait fait appel à lui. Leluche est un écaflip versé dans l'art du soin et profondément altruiste. Même s'il a été rejeté par le monde en raison de sa différence - il est albinos de naissance - et en plus rejeté des siens en raison de son manque d'intérêt pour les attributs de sa classe, il veut aider les autres au mieux. Tu es l'exemple parfait : je t'ai ramené ici il y a quatre heures et quelques et il s'est occupé de toi sans relâche durant tout ce temps alors qu'il ne te connaissait pas.
-Tout le contraire de Kun donc.
-Qui?
-Tu ne le connais pas… et c'est mieux ainsi. Pourquoi es-tu ici?»
Daniel commençait lentement à reprendre conscience de son environnement. Il se trouvait dans une petite chambre comportant un lit, une chaise où étaient entreposées plusieurs chemise de rechanges, une bassine d'eau et du linge mouillé au pied du lit ainsi qu'une petite table de nuit.
«Je suis l'apprentie de Lel, avoua Victoire en rougissant une fois de plus.»
La lumière de l'après-midi et son soleil déclinant atteignit une fenêtre que Daniel n'avait pas remarquée, au-dessus de son lit. Les rayons frappaient de face la silhouette de la pandawa dont les traits le troublaient.
«Assez parlé de moi. Dis-moi comment tu as fait une chute de dix mètres dans cette forêt alors qu'aucun arbre n'atteint cette hauteur.
-Je suis tombé de dix mètres, s'exclama Daniel en tentant de se lever.»
L'apprentie guérisseuse incita l'adolescent aux yeux verts à se recoucher.
«Je t'ai vu tomber de mes yeux. Une seconde avant tu n'étais pas là, une seconde après tu faisais ton dernier saut. En plus, des sapins ont méchamment griffé ton dis. Tu t'es rattrapé comme un chacha sur tes pieds puis tu t'es effondré comme si tes muscles ne te tenaient plus.
-Résumé comme ça, c'est compliqué à expliquer.
-Essaye de résumer ou bien je t'inscris au concours annuel des paradoxes.»
Daniel sourit. Il se sentait vraiment bien ici. C'était le premier endroit depuis longtemps où il se sentait accepté.
«Disons, pou simplifier, que j'ai dû me téléporter série contre mon grès et que j'ai loupé l'arrivée.
-"Téléporter?" Un féca un besoin d'une glyphe, un iop laisse une trace quand il bondit, un crâ envoie une balise, enfin bref toutes les classes existantes ne peuvent pas se téléporter comme ça! Tu es un éliatrope?
-Un élia quoi?
-Un éliatrope. Un peuple éteint qui pouvait se zaaper avec une maîtrise incroyable du Wakfu. Lel est passionné par leur culture, leurs pouvoirs, leurs croyances, leur alphabétique, etcétéra.
-Si je pouvais me "zaaper" sur commande, je l'aurais fait bien plus tôt! Non, ce n'est pas ça.
-Quoi alors?
-Je n'en sais rien du tout. J'ai l'impression d'être…
-D'être?
-Je n'arrive pas à trouver le mot. Guidé? Contrôlé? Accompagné? Lié? Utilisé? Partagé? Un peu de tout ça.
-Ça c'est précis, plaisanta Victoire.»
La jeune pandawa s'assit sur le bord du lit.
«Pourquoi as-tu voulu devenir l'apprenti de Leluche s'il est rejeté par tous?
-Ben… Je suis moi aussi rejetée. Mon père était un haut fonctionnaire de je-ne-sais-plus-quelle-nation qui, après une nuit arrosée selon le tavernier, m'a…»
Une fois encore, les joues de Victoire prirent une teinte rosée.
«Je vois. Et ta mère?
-Une employée qui en pinçait pour lui et qui est morte en me donnant la vie. J'ai été élevé comme une esclave à la taverne. Un crâ mystérieux demandait à me voir de temps en temps. Puis un jour, il m'a présenté Lel alors qu'il voyageait pour un blessé, lequel m'a proposé de devenir son apprentie. J'ai accepté pour échapper à la servitude et deux semaines plus tard, le crâ et sa sœur sont venus me chercher. Et toi?
-À peu près pareil, répondit Daniel en baissant les yeux. Père qui a lâché ma mère trois mois âpres ma naissance. Il y a un peu plus d'un trimestre, un pillage de Brâkmar sur Brâkmar a causé la mort de ma mère. J'ai dû aller à un Kanojedo pour être nourrit et pouvoir me venger.
-La vengeance n'amène rien. C'est Lel qui me l'a appris»
Un silence succéda à cette morale. Les deux jeunes se regardaient sans en avoir conscience, perdus dans leurs pensées respectives. Daniel se demandait ce qui avait inversé son destin depuis peu voué à l'échec : des Gardes qu'il admirait comme seul un enfant le peu avait violé, éventré, immolé et tué sa mère; la façon avec laquelle il avait atténué le sort de sa mère en la résumant à Victoire l'étonnait un peu. Ensuite, il s'était rendu au Kanojedo où il avait subi les pires railleries de sa vie, doublées de coups illégaux volontaires sur lesquelles le Maître fermait les yeux en les encourageant à demi-mot. La pandawas aux yeux violets, elle, songeait à la coïncidence qui avait réuni trois des êtres les plus malheureux, malchanceux et maltraités du Krosmoz au même endroit. Elle ressentait intuitivement sans en avoir vraiment conscience que ce blessé pouvait être encore plus généreux que Leluche ou elle. Ils rougirent tous les deux en s'apercevant qu'ils se fixaient réciproquement.
«Je peux me lever pour de bon, voulut savoir l'adolescent après s'être adossé au mur.
-Lel te conseillerait d'éviter. Tu sais, s’il pense qu'il vaut mieux que tu restes allongé ou assis, écoute-le.
-D'accord. Je pourrais voir Leluche s'il te plaît?
-Je peux aller le réveiller mais il sera grognon, prévint l'apprentie guérisseuse en faisant des signes de la main.
-C'est toujours mieux que de supporter Kun.»
Celle qui avait des yeux violets sortit de la pièce pour réapparaître très vite avec l'écaflip albinos. Ce dernier revêtît un chapeau à large bords en voyant les rayons lumineux traverser la fenêtre.
«Même si ma fourrure d'écaflip me protège théoriquement, j'évite de trop m'exposer au soleil. Pas une bonne chance pour moi ce long été, ni pour la suite d’ailleurs. Bref, mon apprentie m'a violemment…»
Victoire leva très distinctement les yeux au ciel en soufflant bien fort.
«D'accord, plutôt bien réveillé comparé à avant-hier…
-Une simple bassine d'eau, le coupa la pandawa. Un ami d'un forestier mortellement blessé était venu réclamer en dernier recours ton aide et j'avais tout essayé pour te pousser à te lever!
-Une bassine d'eau gelée remplie de glaçons! Tu veux m'assassiner? Je crois bien qu'il m'en reste un dans le dos. Je n'y sens plus rien!
-À part la langue, aucun de tes muscles n'est jamais totalement en état de fonctionner.»
Victoire nota en presque en même temps que le guérisseur que Daniel les observait en train de se chamailler comme des enfants, amusé. Le plus vieux des deux fut le premier à réagir :
«Fais attention mon petit, c'est une enragée qui saute sur la première occasion de te faire regretter sa bonté.
-Je t'avais prévenu Daniel : il n'est pas du matin, rétorqua la seconde en tournant visiblement sa tête vers la fenêtre laissant passer la lumière de l’après-midi.
-Vous êtes pire que des iops, souffla l'ancien disciple du Kanojedo en souriant ouvertement.
-Mais!»
Les deux visés de la dernière pique avaient prononcé la monosyllabe sur un ton faussement râleur simultanément. Le blond reprit :
«Leluche, comment m'avez-vous soigné. Et surtout qu'est-ce que j'avais?
-Selon les dires de mon apprentie, commença l'albinos en passant affectueusement sa main dans les cheveux de la pandawa. Tu as chuté d'assez haut en te faisant méchamment griffé par les sapins. Tu penseras à me dire comment tu as réussi à grimper là où aucun arbre ne culminait au passage, ça m'intéresse.»
Leluche ajouta un clin d'œil.
«En fait, je me suis aperçu que ton stock de Wakfu était complètement vide. En temps normal, tu n'aurais pas pu atteindre cet état - deuxième tour de passe-passe à m'expliquer. Et pourtant, tous tes muscles et organes ne manquaient pas d'énergie. Un cas unique puisque tes organes se sacrifient d'habitude au profit de ta batterie à Wakfu. Avec le talent et la rapidité qui est la sienne, Victoire a réussi à te récupérer et à te ramener ici dans un délai très court pour que je te soigne. Tu avais juste besoin d'un transfert de Wakfu pour stabiliser son état.»
L'Altruiste fixa son apprentie dont l'instinct lui murmura qu'une boutade ne tarderai pas.
«Dans le but sanglant de m'éliminer, cette jeune fille que voilà m'a supplier de t'en faire un deuxième pour te réanimer et te sortir de ton coma réparateur - troisième question : qui t'a appris à te servir de cette technique d'autoréparation, s'enquit l'écaflip en pointant de la main gauche Daniel.»
Daniel nota le bijou ornant le quatrième doigt, frappé d'un sorte de courbe finie spirale qui lui évoquait quelque chose. Toujours est-il qu'il répondit à l'albinos franchement :
«Je pense que c'est le sceptre qui m'a per…
-Le Sceptre?! Tu veux parler d'Ösrigur? Tu as trouvé l'arme oubliée?
-Lel… ne le surcharge pas en question ou tu vas le replonger dans son coma réparateur, plaisanta la pandawa.
-Décrits moi ton sceptre, s'affola le passionné des éliatropes en ignorant la blague de son apprentie.
-Eh bien, c'est une arme assez longue et…»
L'albinos sortit en trombe de la chambre pour y revenir peu après un grand papier à la main.
«Est-ce qu'il ressemble à ça? Est-ce Ösrigur?
-Lel! Ce dessin vaut une fortune! Il a plus de mille ans! Ne gaspille pas les cadeaux de l'archiviste : tu as passé trois mois à le soigner!»
L'accusé était si fébrile qu'il ne répondit pas une fois de plus.
«Oui, c'est à peu près ça, confirma Daniel. Sauf que les runes ne brillent pas sur ce dessin.
-Tu les as vu s'illuminer?!»
Si elle avait pu se faire entendre de Leluche, Victoire aurait parié qu'il finirait dans les pommes lorsque le blessé acquiescera.
«Oui. La lumière provenait des runes et semblait les faire danser…
-Elles dansaient? Il semblait vivant? Et il a réagi? Ösrigur a fonctionné? Suis-je bête, oui puisque tu as parlé de sa magie, s'énerva l'écaflip. Mince, mince, mince! Où l'as-tu mis?!
-En fait, il apparaît et disparaît sans que je puisse contrôler ces allers et venues. Comme si il était…
-Lié, proposa Victoire en se souvenant que Daniel avait proposé ce mot.
-Lié à moi, c'est ça.
-Tu veux dire que tu n'as pas trouvé le Sceptre?! Que c'est lui qui t'a trouvé?!
-Calme-toi, Lel, calme-toi, le refréna son apprentie. Et puis c'est quoi cette histoire de sceptre et d'Orsnimachin?»
Leluche les invita à changer de pièce pour aller en parler ailleurs que sur un lit de patient. Victoire le soupçonna de chercher un prétexte pour courir. Il les fit s'assoir dans un salon dont le cheminée réchauffait une théière, sur des poufs laines de bouftous démêlées. Des années avant, lorsque Victoire s'était interrogé sur la présence de si bonnes laines, le guérisseur lui avant expliqué que son état n'avait pas que des inconvénients et que certains se repentissaient sur leur lit de mort. Toujours fébrile, Leluche tourna en rond autour des poufs :
«Le Sceptre Inespéré, ou Ösrigur de son vrai nom, est une arme anormalement puissante. Très peu furent liés à cette armes. Vous êtes à peine une dizaine il me s…
-D'où tu sors ça, s'enquit la pandawa.
-Ösrigur est assez connu parmi les disciples éliatropes du Wakfung. Et comme tu le sais…
-Tu es un taré passionné par ce peuple disparu dont tu me barbes continuellement. Continue!
-D'après des récits de l'âge des Dofus…
-On en est bon pour trois heures là, glissa Victoire à Daniel.»
Evayn courait en tête, son arc à la main et deux carquois à sa ceinture, apparus comme par magie. Suivait Bahamer, dont les batteries et multiples circuits à Stasis de ses appareils luisaient d'une lueur guerrière. Enfin, venait Miss Étincelle toujours aussi parfaite, sa baguette en main droite et son collier en main gauche. Le trio, au delà de son hétérogénéité et des particularités de leurs équipements - Evayn arborait dans ses carquois plusieurs flèches du même type que l'aiguille offerte à Rhigalt, Bahamer n'était pas vraiment représentative de la norme steamer et le collier de l'éniripsa ne ressemblait pas à l'arme puissante qu'il était - exprimait un sentiment de danger. Pas celui qu'un paysan pouvait ressentir à l'approche d'un bataillon armé pillant et violant sur son passage, lequel exaltait la puissance et la peur à l'état brut, pas celui que Heymez expérimentait en sentant le temps presque infiniment ralenti par le xélor mais une impression de péril telle qu'on pouvait le ressentir devant un monstre mortel aux artefacts convoités.
Ätrestegömmundg sortit de la pièce d'où il était arrivé alors que les scientifiques avaient presque rejoint celle-ci. Ses yeux se fixèrent sur le groupe de femmes, deux fois plus petites que lui. Il se tenait légèrement courbé pour ne pas être gêné par le plafond. Ses pupilles noires donnaient l'impression de lire le fond de la nature de ses adversaires. Bahamer tenta une ouverture dangereuse :
«Repartez ou vous serez anéanti!
-Je ne crains pas le Néant. Voici ma contre-proposition : donnez-Le-moi, et je vous épargnerez peut-être. Des joujoux si faibles d'esprit sont toujours bons à avoir. Et toi, héritière refoulée du trône, pourquoi ne pas me suivre? Ta place te serait rendue.»
Un rictus affreux déforma un instant le visage de la steamette. Puis elle parut reprendre contre d'elle-même.
«J'ai refusé cette couronne il y a trop longtemps. Vous ne me charmerez pas avec vos promesses.»
Evayn et Miss Étincelle tentaient toutes deux d'attaquer le démon mais elles semblaient nager dans une eau gluante.
«Inutile de vouloir mourir aussi vite… Pour le moment, et tant que je le veux, ce lieu n'est plus imperméable aux sortilèges extérieures, tels qu'un Ralentissement - en bon seigneur, je vous laisse la parole. À toi, Evayn, j'offrirai toutes les connaissances sur les Forces Primordiales dont tu rêves. Les hommes se soumettront devant toi, les femmes te supplieront de te prendre comme amie. Le monde aura sa reine et le Krosmoz son apprentie.»
Tout comme pour son amie, le visage de la crâ aux cheveux châtains se crispa atrocement. Le rictus se prolongea. Une minute, deux minutes, trois minutes. À bout de souffle, Evayn reprit possession de ses conviction.
«Non. Si je dois atteindre ce niveau, c'est par mon seul travail. Vos promesses ne valent rien. Vous me tuerez dès que vous n'aurez plus besoin de moi. Je vais vous rendre la pareil d'ici peu, parole de crâ.
-Comme c'est courageux, gloussa Ätrestegömmundg avant de se tourner vers Miss Étincelle. Quant à toi, bâtarde, je peux te permettre d'accomplir ce que tu souhaite. Tes deux moitiés seront entières, tantôt avatar tantôt vraie nature. Je retrouverai ton fils!»
La belle réagit immédiatement, sans aucune des difficultés ayant frappé ses camarades.
«Mon corps est le mien, et uniquement le mien. Si vous avez lu dans mon esprit, vous savez sans doute que je suis tout près de réussir.
-Tu as une belle force mentale. Rares sont celles et ceux qui résistent aussi aisément à mes propositions. Mais tu détournes la discussion. Je sens ton fils et son père. Je sens également celle qui t'effraie tant. Je la tuerai si tu me rejoints. Réfléchis, je ne fais jamais de seconde offre en temps normal.
-Le temps n'est pas normal, rétorqua Evayn. Miss, n'accepte pas!»
La créature se tourna vers celle qui venait de parler :
«Puisque tu le veux autant, tu sera la première victime! Sauf en ce qui concerne votre amie éniripsa, j'annule mes offres. Adieu!
-Non, répondirent Bahamer et Miss Étincelle pour des raisons différentes.
-C'est vous qui allez être perdant, continua la première.
-Je refuse votre offre, poursuivit la seconde.
-Tu me trouble vraiment Miss Étincelle, répliqua le démon évadé du katana. Rien que pour ça, je te laisserai une chance de changer d'avis dans le cas où tu fuirais ici et maintenant pour sauver ta peau. Sinon, mourrez!»
L'être se jeta sur la crâ, toujours bloquée. Le Ralentissement explosa, au sens propre. Des morceaux acérés de magie xélor volèrent dans la pièce et criblèrent Ätrestegömmundg. Bien que blessé, celui-ci se releva plus vite que toutes les êtres vivants réunis et fonça à nouveau sur Evayn. Une flèche insolite se figea dans son œil droit. Un froid mordant se répandait dans son corps. L'œil touché se cristallisa en glace. Peine perdue. L'œil se régénéra et fixa la crâ. Un katana plus que noir adapté aux mains de la créature se matérialisa dans les mains d'Ätrestegömmundg pour transpercer... l'air. Bahamer venait de plaquer au sol son amie. L'arme fendit l'air et frappa la roche que la steamette venait d'invoquer. Les deux scientifiques eurent juste le temps de voir leur troisième collègue sortir une fiole de sa poche avant d'être agressé par une puanteur atroce. Le démon devait lui aussi la sentir mais de façon décuplée puisqu'il se jeta bestialement sur l'éniripsa tout en hurlant. Il leva son katana, accula Miss Étincelle contre un mur et…
«Sblaf! Sblaf!»
L'arme ne parvenait pas à s'approcher à moins de dix centimètres de l'éniripsa. Elle rebondissait sur une barrière invisible qui se matérialisait à l'instant du choc par un morceau de sphère entre or et blanc. Les étincelles éponymes virevoltaient autour d'elle.
«Tu t'étais Déphasé trop récemment, hurla-t-il sous les effets combinés de la surprise et de la douleur.
-Vous n'êtes pas au bout de vos surprises. Apprenez aussi que toute fleur est aussi redoutable que belle»
Miss Étincelle agita rapidement sa baguette pour lancer un sort de soin. Ätrestegömmundg hurla de plus belle en ressentant le sort, conçu pour purger puis réparer, brûlait chacun de ses membres. Alors qu'il tournait la tête en vue de fuir l'éniripsa et d'éliminer les deux autres, trois flèches de glace se digèrent dans son œil gauche tandis que le reste de son visage fut frappé par un rayon violet.
«Assez!»
L'obscurité que le démon contenait en lui et en son arme se répandit dans la pièce accompagné d'une peur sans nom. La lumière ne pouvait plus exister. Le sang des trois scientifiques leur paressait soudain si froid. Leurs émotions se troublaient aussi vite qu'Ogrest éliminait un nouveau venu. Leur vie n'avait plus de vrai sens. Elles voyaient très clairement que la seul issue à ce monde n'était rien d'autre que la mort.
«En plus de dix milles ans d'existences, aucun figurant tel que vous ne s'est accordé le droit de me faire du mal. Je suis Ätrestegömmundg, mon nom inspire la terreur, mon arme rase les royaumes et mes mots corrompent les cœurs. J'ai entraîné la chute des plus grande civilisations de l'Histoire et rallié à moi les créatures les plus puissantes. Je forge l'avenir de ce monde. Je peux éradiquer qui que se soit en claquant des doigts…»
Pour accompagner le geste à la parole, fit le geste évoqué. Aussitôt, les sons d'une asphyxie en provenance de l'endroit où se tenait Evayn se firent entendre. Les râles prouvaient que la crâ n'en avait plus que pour quelques secondes. Son amie ailée resserra la main sur son collier. Le ton de la voie du démon devint de plus en plus puissant :
«Les hommes s'inclinent devant moi. Les rois pactisent avec moi. Les dieux fuient devant moi!
-Mais vous voyez devant l'ombre de votre créateur, annonça Miss Étincelle. Vous fuyez devant Ses reliques. Vous fuyez devant Son sceptre. Vous fuyez devant Son sceau. Vous fuirez devant ceci!»
L'éniripsa brandit son collier dont la fleur tournoyait de plus en plus vite, tel une toupie à la vitesse croissante. L'ornement s'aligna avec le bras tendu et la paume de la main. La lumière qui émanait de l'objet repoussait l'essence d'Ätrestegömmundg autour de la belle.
«Tu n'es pas de taille à le magner!»
L'être au katana se jeta sur Miss Étincelle mais ses coups furent stoppés par les effets du Déphasage. Les sons d'agonie de la crâ s'interrompirent, preuve de son état critique.
«Il se peut que vous ayez raison. Je ne maîtrise qu'un fragment de la puissance de ce collier. J'ai tout de même appris quelques tours.»
Un bouclier rectangulaire wakfu se matérialisa entre le démon et les deux scientifiques bloquées. En hurlant, Ätrestegömmundg porta un coup d'une violence inouïe au Déphasage de Miss Étincelle, qui vacilla.
«Tu n'es pas invincible, siffla l'être au katana.
-Vous non plus hélas.
-Le bijou ne t'obéit pas!
-Il m'obéit bien assez pour te scinder, démon!»
La lumière wakfu du collier s'éclaircit subitement. On ne distinguait plus la fleur de Wakfuli tant elle tournait vite.
«Donne-moi ce collier et je t'épargnerai.»
Un rayon jailli du bijou et transperça Ätrestegömmundg dans un éclair de flamme. Le sortilège d'obscurité se dissipa. À travers la clarté retrouvée, Bahamer vit son amie courir au chevet d'Evayn. Deux silhouettes se détachèrent de ce qui fut l'entité : un sadida chuta à terre tandis qu'un être humanoïde de deux mètres recouvert de tatouages noirs se redressa. Il voulut décapiter l'éniripsa mais le bouclier que celle-ci avait invoqué l'en empêcha.
Le sadida ramassa un fourreau tombé non loin de lui et récita des incantations écrites dessus. La forme véritable du démon se retrouva aspirée dedans et transformé en une version réduite de l'arme utilisée par l'entité. Le fourreau et son contenu s'évaporèrent dans une vapeur sombre. Kun s'effaçait lui aussi. Un arbuste prit silencieusement sa place.
«On l'a échappé belle, souffla la steamette.
-Oui, et c'est grâce à Miss, renchérit la crâ.
-C'est plutôt grâce à ce collier : jamais Ätrestegömmundg aurait fuit sans lui.»
Mortica entra dans la pièce :
«Vous allez bien?
-Ne t'en fait pas, confirma Evayn. On est entières, grâce à une superbe éniripsa. Tu t'es débarrassé de l'œuf?
-Sans problème. Par contre, je crois avoir croisé quelques aventuriers d'un ridicule...
-Ils ont pris l'œuf, s'affola Bahamer.
-Si ils ont été assez intelligent pour ne pas tomber et assez puissants pour tuer la reine, oui. Donc non.
-On doit récupérer cet embryon, décréta la belle. Si des aventuriers viennent dans ce secteur, c'est qu'il sera bientôt exploré de fond en combe par des pilleurs. Et s’ils reprennent l'œuf, adieu l'expérience. Où allaient-ils?
-Une parlait de ce rendre à la Foire. Deux autres voulaient le revendre au marché de Sufokia. Et le dernier cherchait son chemin.
-Je m'occupe de Sufokia, proposa Evayn.
-J'adore la Foire, avoua Miss Étincelle. C'est un endroit fabuleux à sa façon. Bahamer, tu pourrais tenter de les rattraper? Et Mortica resterait ici pour garder le labo.
-D'accord, ça me va.
Leur entraînement et leur volonté permettaient aux scientifiques de se remettre aisément du bref combat. Elles partirent dans leurs directions respectives.
Le premier coup passa juste derrière le pseudo-détenu et heurta le mur de la Prison. Le second trancha les menottes placées dans la trajectoire par Iclafipartare. Le troisième fut asséné par le poing du roublard au Gouverneur.
Le roublard se remémora avec délectation les préludes de cette évasion, si toutefois on pouvait dire qu'il avait été arrêté. Le ballon avait ramené l'équipage et celui qu'ils pensaient être leur prisonnier aux cellules d'Amakna. Les ironies acerbes du pyromanes avaient rendu le voyage insupportable pour tous les Gardes doués d'esprit. En autres termes, Moiq l'avait adoré.
«Au fait cher Moiq, tu comptes m'enfermer où?
-Ben dans les cellules!
-C...
-Je sais : "Que la Grosse Nouille Céleste qui brille de milles feux...
-Consternant. Mais soit, enferme-moi dans des cellules explosés!
-Ah ben euh... Oui... En effet... Bref! Je t'enfarmèra... Enfemara... Enmafarai..
-Enfermerai, proposait Iclafipartare.
-Ah ben euh... Oui... En effet... Emarfera! Dans les cachots réparés!
-Un mot de trois syllabes? Bravo!
-Merci. J'ai toujours su que j'étais le meilleur.
-Il se moquait de vous chef, intervint celle qui avait fouillé l'arrêté.
-Ah ben euh... Oui... En effet... Iclafipartare je te conda...
-Tu sais que mon nom fait six syllabes?
-Ah ben euh... Oui... En effet... Mais! Je te condamne à trois ans de plus!
-Huit mots à la suite? Incroyable!»
Le Gouverneur avait tenu à pavaner devant tous les amaknéens n'ayant pas fuit avec le hors-la-loi qu'il pensait à sa merci. Il avait dégainé son épée et s'était amuser à mimer des coups. Iclafipartare venait juste d'en profiter.
Un féca zélé s'interposa entre son Gouverneur et l'agresseur. Une bombe explosa à ses pieds. Elle n'eut presque aucun effet. Presque : le bouclier invoqué s'était abaissé pour contrer l'explosion. Trois balles percèrent sa boîte crânienne. Un coup de pied circulaire mis hors-jeu un courageux sacrieur. Une flèche explosa à la gauche du roublard. Une dague trancha net la corde de l'arc en guise d'avertissement.
«Gardes! Gardes! La Grosse Nouille vous l'ordonne : arrêtez-le!
-Trois syllabes pour la deuxième fois en une heure. Tu deviens un génie.
-La Grosse Nouille génitise tous ses fidèles!
-J'ai bien cru que se serai la troisième fois...»
La crosse d'un des pistolets du roublard assomma Moiq. Le pyromane prit trois bombes de sa poche et les colla au Gouverneur.
«Laissez-moi partir et je vous le rends.
-Mais... Mais... Tu étais désarmé Hors-la-loi, balbutia un Garde.
-Vous êtes si naïf vous les nouvelles recrues, se plaint le roublard en lançant une bombe aveuglante sur celui qui venait de parler.»
Iclafipartare s'avança parmi la foule de Garde réunis par les bruits du bref combat. Ils s'écartèrent tous, plus pour éviter un combat que pour épargner Moiq. Le pyromane se traversa ainsi toute la zone du Gouvernement et abandonna Moiq sur un Canoon pour Brâkmar, dévié de façon à diriger le iop vers un endroit qui lui plairait sans doute. La rare poignée de Gardes fidèles à leur Gouverneur se jeta sur le roublard, trop tard : ce dernier venait de sauter à l'eau.
Un bateau de pêcheur voguait au large, à peine visible du haut des remparts. Les spectateurs le virent peu après changer inexplicablement de direction.
Un groupe hétéroclite formé de quatre personnes avançait dans les galeries des Sleks. Un osamodas aussi petit que bleu, crâne rasé marchait fièrement en tête. Une sadida banale le fouetta avec une ronce pour lui rappeler qui était le chef. Une autre osamodas bleue s'interposa en faisant tournoyer son Gobgob comme une fronde. Très loin derrière, un iop de taille moyenne avançait en se cognant aussi souvent que cela était possible. Un œuf marron dépassait du sac dont il avait miraculeusement compris le fonctionnement.
«Il eut fallut que vous eussiez marché lentement pour que je vous attendisse impatiemment. »
Un énutrof vêtu d'un costume snob peut entretenu attendait le groupe en haut des marches.
«Ecoute toi le radin, nous au moins on est venu groupés! On n'a pas lâché les autres!
-Vous êtes par là? Aïe! Vilain mur!
-Vous n'abandonnassiez personne?
-Lui c'est un iop ça compte pas!
-Dahlia tu es méchante, se plaint Asmoz.
-Dah c'est par où?
-Alors, Dew prostituée snob message groupé, commença Dahlia Physia Sharm en soufflant bien fort. Démerdez-vous mais ne me parlez pluuuuuus!
-Et c'est reparti pour un tour, râla Endarin.»
Une ronce en pleine tête accueillit cette remarque.
«Que vous fussiez agressifs ma chère Dahlia.
-Dahlia Physia Sharm abruti!»
Un Gobgob en pleine tête riposta à la sadida :
«Ça c'est de la part de la prostituée! Et ça c'est pour mon Endanichou!
-La pauvre pute veut le faire peur? C'est mignon...
-Dahlia Physia Sharm calme-toi, prévint l'osamodas jusque là resté tranquille.
-T'es amnésique ou quoi? C'est Dahlia Physia Sharm abruti!
-Dah? Vous êtes où?»
Une ronce géante frappa le iop.
«Par là!
-Aie!! Vilain mur qui pique.
-Viens ici, hurla à tue-tête Dahlia Physia Sharm.
-C'est qui "ici"?
-Bien que je ne voulusse pas m'interposer dans vos affaires, il me semblât que c'est ce iop qui possédât l'œuf de Slek.
-Comme quoi il est utile.
-En même temps les putes aiment tous ceux qui se déshabillent pour eux.
-Tu insinues que…
-Pauvre Endanicon, je n'insinue pas. Il se trouve que l'autre couillon en a une plus grosse et que ta salope personnelle dégusterai bien ça.
-Et comment tu le sais, l'hystero, riposta Asmoz Von Madgyc.
-Il suffit de suivre tes regards, conasse.
-Asmoz j'espère que tu as une bonne défense!
-Mais enfin Endanichou tu sais bien que ce n'est pas vrai! C'est cette folle qui raconte n'importe quoi parce qu'elle est jalouse de nous.
-Moi jalouse d'un couple d'abruti et de pute?»
Une ronce, encore une fois, claqua dans l'air et fouetta Asmoz. Un Gobgob en pleine tête fut, une fois de plus, la réponse de l'osamodas.
«Il eut été préférable que vous n'en vinssiez pas aux mains. J'eusse également aimé vous instruire sur vos thématiques liée à vos classes respectives. Pour ce qui en fût de la Ronce sadida, on m'apprît qu'elle ne se tînt pas par la base mais qu'on eut pensé préférable de...
-Ta gueule le snob! Endanicon va chercher l'œuf qu'on lâche illico ce couillon de iop.
-Endanichou n'est pas à tes ordres!
-Laisse, ma chérie, je vais guider Dew pour que tout le monde soit content.
-Ah non! Foi de sadida, je ne ferai pas un pas de plus avec ce con.
-Pour la trois centième fois, rappela Endarin Telakor avant de partir vers le fond du couloir.
-T'as dit quoi l'abruti?
-Endanichou n'est pas un abruti! C'est le plus courageux et plus prévoyant de tous les osamodas!
-Mais pas de tous les iops apparemment.
-Je te préviens Asmoz : si ce problème n'est pas réglé quand je serai de retour avec Dew, je te montrerai de quel œil je vois ça.
-Calmassiez-vous...
-Hein?!
-En même temps une hystéro ne peut pas comprendre ça...
-Dah viens voir il y a un rigolo ici.»
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20/07/13 - Fin de ce premier Carnet!