Wakfu

L'Espoir (Partie 1) - Les Carnets Nombre d'abonnés3 abonnés

Les contes du vieil Enutrof -> Les histoires au coin du feu
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La taverne de Brâkmar était bien connue pour sa fréquentation : les membres du gouvernement s'y réunissaient pour faire leurs poses - quasi-journalières - et pour filtrer avec les serveuses, les habitants y passaient leurs heures perdues, la bière y coulait à flots et rares étaient les clients non-habitués. Il faut reconnaître que son slogan était charmeur : "La bière? Toujours, toujours là pour moi!". Pourtant en dépit de sa réputation de lieu convivial (démentie par les rescapés des disputes) et populaire, ce n'était pas l'endroit idéal pour éviter les oreilles indiscrètes.

Les trois comparses qui avaient enlevé le Challengeur en le figeant avaient trouvé un bien meilleur endroit pour comploter. Non loin de la célèbre taverne, s'étaient caché des vieux brasseurs qui avaient on ne sait comment survécu au Chaos. Les mauvaises langues disaient que c'étaient la faute à leur bière aux vertus ectoplasmiques. La mauvaise réputation de celle-ci faisait pour les brâkmariens de la cave un endroit maudit et mort. Si vous vous y aventuriez, vous devriez d'abord vaincre des troupes de brasseurs énervées, puis vous attaquer à leur chef Jay Swaf pour enfin accéder à un tonneau de leur infecte boisson.

Un petit passage se trouvait dissimulé au fond de la dernière salle. Étant donné que son accès était compliqué et son existence presque inconnue, ce lieu se trouvait être l'endroit choisi par les complices pour discuter et surtout garder un certain Challengeur. Les trois commencèrent à discuter après avoir mis hors jeu les brasseurs :

«Pffff, ils sont énervant ces vieux Alcooliques, se plaint le crâ.
-Chef, on fait quoi de cet alcoolique? Vous comptez le défiger ou pas? C'est que j'ai pas envie de jouer à la nounou avec lui, moi, demanda le deuxième comploteur à celui qui flottait.
-Bah peut-être, si je suis de bonne humeur, répondit d'un ton barbé celui qui flottait et qui était de toute évidence le chef.
-Vous avez eu de bonnes nouvelles ou pas avec vos contacts?
-Rien de très spécial. Quelques détails divertissants par contre : un grand maroquinier d'Amakna a perdu tout son stock dans un incendie dû sa femme - on m'a dit qu'elle préparé des omelettes. Une autre pas mal aussi : Moiq vous voyez qui c'est?
-Oui, oui, répondirent les deux autres.
-Et bien, reprit le chef. Il aurait insulté son vice-gouverneur à cause d'une affaire de culte. Un bel idiot celui-là.
-Un idiot qui a réussi à monopoliser le pouvoir avec son associée, objecta le deuxième.
-Ne m'en parle pas, à croire qu'il a drogué tous les amaknéens. Ah oui, la meilleur : le célèbre Xav le boulanger a perdu toute sa récolte et sans doute celle des cinq prochaines années. La raison : un autre incendie! Vraiment doués à Amakna...
-Ça y a pas à...
-Chut!»

Le crâ venait de les stopper en montrant l’entrouverture de la porte :

«Des aventuriers arrivent. Et ils viennent de loin, à en croire leurs habits.»

En effet, les arrivants étaient vêtus de la tête au pied avec des habits polaires. Leurs énormes fourrures ne ralentissaient en rien leurs mouvements vantards et agressifs.

«Oh damnation, des boréaux, s’exclama le chef.
-Ils ne seront pas plus puissant que nous, tenta le second.
-Xan, on voit bien que tu es un sacrieur. Quand même pas un Iop mais un amateur de combat. Ils ne sont pas plus puissants individuellement. Pas de bol : ils sont à 6 contre 1!
-Et alors! Vous êtes un xélor non? Arrêtez-les.
-Ils ne doivent pas me voir. Or, si je fais le mouvement pour ralentir ou arrêter le temps, ma capuche va tomber et ils verront mon visage. En une semaine maximum, je serais fichu! De plus, au cas où tu serais aveugle, je te ferais remarquer que leurs armures sont typiques de celles qui bloquent les sortilèges de ralentissement.
-On ne sait pas nous-mêmes qui vous êtes réellement, remarqua Heymez.
-Je n'ai pas du tout envie que ça se sache. Sortons discrètement, le vieux Jay les occupe : Heymez, tu es un crâ : tu devrais pouvoir passer.
-Hmm, ça doit pouvoir se faire, répondit l’intéressé en sortant une balise.
-Bon à ton tour, Xan, continua le chef une fois que le crâ fut hors de vue des aventuriers. J’ai cru comprendre que tu peux prendre sa place. Il retournera là-bas une fois que tu y seras.
-Compris.»

Suite à la manœuvre, le chef resta seul. Il commença un sort de dédoublement mais il se souvient du Challengeur. Il observa la pièce. A part les tonneaux entreposés contre le mur, il n'y avait aucune cachette. Il sourit en pensant au comble de la situation et dit :

«Mon cher, je crois que je vais accepter ton idée finalement.»



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Saurek revenait peu à peu à lui. Sa mémoire restait partielle quant à son agression.

«La faute au choc, sans doute, murmura-t-il.»

Il tenta de se redresser mais des liens bien serrés stoppèrent sa tentative. La douleur occasionnée le replongea dans l'inconscience.

La chute d'un poids sur sa tête réveilla le féca. Gardant les yeux entrouverts, il examina la pièce dans laquelle il était enfermé. Il se rendit bien vite compte que c'était une cellule. Une très vieille cellule, de toute évidence. Les murs étaient émiettés et pouvaient s'effondrer d'un moment à l'autre. Les barreaux qui bloquaient la sortie par contre avaient été rénovés : les couleurs rouille et argent qui s'y mélangeaient en étaient la preuve. Ouvrant complètement les yeux, il prit conscience de la ruine de la pièce : la plupart des murs qu'il avait d’abord crus émiettés étaient en fait effondrés, et s'effritait encore causant de temps à autre des chutes comme celle qui l'avait réveillé. Le plafond ne tenait que par un miracle. Miracle qui était sans doute dû à la matière gluante que les Sleks avaient déposé entre les pierres.

«Je suis juste en dessous d'un nid de Sleks. S'ils me remarquent, il va falloir que Féca m'aide. Quel est donc cette étrange cette lumière, songea-t-il»

Une lumière orangée illuminait en effet la totalité de la pièce. Elle provenait du mur de gauche, ou plus exactement des brèches du mur de gauche.

«De la lave...
-Bien vu»

Une ombre défilait sur le mur de l'autre côté des barreaux.

«Qui êtes vous? Et comment avez-vous pu être aussi discret? Seul une ombre fait aussi peu de bruit.
-L'ombre n'a pas de secret pour moi.
-Un sram donc.
-Exact. Oh mais j'allais oublier! Si je reste invisible tu ne peux pas me voir.»

Le sram apparu de l'autre côté. Son visage était encore dans l'ombre mais le prisonnier aux cheveux jais sut reconnaitre un uniforme de Soldat, quoique mité.

«Voilà c'est mieux comme ça. Au moins que tu sache qui je suis.
-Désolé mais votre tête ne me dit rien du tout, lança impertinemment Saurek.
-Vu comme tu m'as trempé, ça m'étonne que tu ne te souvienne pas de moi, répondit le sram en se rapprochant des barreaux.»

Dans un flash de mémoire, Saurek reconnu le chef de la bande qui avait tenté de le racketter.

«Pas trop boueux le coup de la vague? Excusez-moi si je ne me déplace pas pour vous essuyer, vous vêtements sont toujours trempés
-Très marrant. Tu n'as pas idée de ce que ça fait de se retrouver sous 3 mètres de boue sans réaliser quoi que se soit.
-Oh quel dommage...
-Le pire c'est que tu as anéanti ma bande! Au moins j'ai pu me glisser derrière toi en étant invisible.
-Sincères condoléances.
-C'est ça paye toi ma tête tant que tu veux. Je n'aurais pas à te supporter longtemps de toutes façons, fit remarquer le sram en partant.»

Une fois qu'il fut hors de vue, Saurek réessaya de se libérer des câbles, sans autre résultat que l'arrachage de sa peau au niveau des poignets.



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Iclafipartare courait dans les couloirs obscurs de la Phorrière.

«J'y suis presque, dit-il à voix haute pour s'encourager. Et puis ce jeu en vaut bien la chandelle!»

Cette bonne demi- journée de course donnerait bientôt ses fruits.

«Enfin! Le stock des minerais.»

C'était en fait une simple palissade en bois accolée à la paroi. Ce qui la rendait si précieuse était les tonnes de minerais stockés derrière. Des énutrofs patrouillaient jours et nuits autour, sur ses remparts et devant la porte pour s'assurer que personne ne puisse s'emparer de ce trésor. Seuls les mineurs de grand talent pouvaient s'en approcher en toute liberté. Les mauvaises langues racontaient que si Ogrest lui-même venait à tenter de cambrioler cette fortune, les énutrofs se jetteraient sur lui sans réfléchir.

Le dernier à avoir tenté de prendre quelques blocs avait fini en bouillie. Les énutrofs usaient à merveille de leur pouvoir sur les volcans; sans même parler de leurs compagnons à pattes, dressés au combat d'une manière inégalée et inégalable. Non, aucun cambrioleur quel qu’il soit ne pouvait rien qu'espérer piocher dans cette réserve.

De fait, Iclafipartare ne cherchait pas à s'en emparer. Il mît une bombe aveuglante sur un ingénieux mécanisme de sa classe et le lança vers une galerie bien en vue des vigiles, lesquels coururent vers l'explosion qui venait d'avoir lieu. Le roublard sorti ensuite de sa poche une dizaine de bombes incendiaires, les chargea à bloc et les projets au-dessus de paroi alors que les énutrofs étaient occupés par sa diversion. D'autres vigiles virent les bombes, bien sûr, mais il était trop tard : d'un coup expert, Iclafipartare tirait déjà sur ses engins explosifs.

Le stock de minerais de plusieurs générations de mineurs et d'énutrofs explosa d'un seul coup.



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Trois jours. Cela faisait trois jours que Daniel était prisonnier des égouts, avec comme seule compagnie la brosse qu'on lui avait laissée épinglée à un mot : "Si tu veux sortir de ces charmantes conduites, essaye de les récurer. N'essaye même pas de ressortir avant d'avoir fini. Draek, iop et maître du Kanojedo.
Ps : la prochaine fois, c'est la porte. Tu ne mérite pas cette seconde chance, larve puante!"


Daniel récurait donc les égouts depuis trois jours. Il n'avait rien à manger, mais pouvait boire en cas de pluie grâce à une toute petite bouche d'aération. Et tant pis si l'eau avait presque la même couleur que les déchets qu'il côtoyait depuis un certain temps. La conduite dans laquelle il se trouvait était bouchée depuis une éternité.

«Cela aurait pu être pire, j'aurais pu me réveiller dans la canalisation des toilettes à dragodindes, positiva Daniel. Au lieu de quoi j'ai eu la chance de revenir à moi dans les détritus de toutes sortes. Ils sont pourris et flottent dans un liquide saumâtre, mais ça aurait pu être vingt fois pire.»

Comme s’ils pouvaient entendre le dépit leur malheureux camarade, les disciples du Kanojedo se ruaient depuis peu sur les poubelles pour les remplir de choses que Daniel préférait ignorer puis les vidèrent dans les égouts où se trouvait le pauvre apprenti :

«À ce rythme là, je n'aurais fini qu'au prochain Chaos!»
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Derniére modification le 13/08/13 é 09:29
Liste des principales mises é jour :
20/07/13 - Fin de ce premier Carnet!
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