Plus un geste, vous êtes cernés!
Des dizaines de chars de police se stationnèrent devant le collège. Leurs sirènes bien reconnaissables se firent de plus en plus entendre, à mesure que d'autres véhicules blancs rayés bleu arrivaient. Certains policiers se dirigèrent vers les étudiants, question de les rassurer, alors que les autres formaient des remparts aux sorties du terrain. Beaucoup d'entre eux étaient armés, et certains semblaient un peu plus entraînés à de telles situations que d'autres.
Une voiture noire arriva. Au moment où elle stoppa, le chef de la police, un homme grand et sévère, qui jusque là criait des ordres à ses agents, se dirigea vers elle d'un air furibond. La portière arrière s'ouvrit, laissant sortir une femme dans la trentaine habillée d'un veston caractéristique de la police fédérale. Des cheveux noirs et des lunettes rondes complétaient sa prestance autoritaire.
"J'exige des explications! s'écria le chef de police à l’égard de l'arrivée.
- Et moi donc! de répliquer la dame du tac-au-tac. Vous avez devant vous la dirigeante en chef du département Est de la Gendarmerie Royale Canadienne. Renée Walker, de mon nom. Alors, moi, j'exige du respect.
- Moi, je suis le lieutenant Bross, et j'aimerais bien savoir ce que vos hommes font ici, madame!
Renée Walker tourna les yeux au ciel.
- C'est simple, répondit-elle comme s'il s'agissait d'une évidence. Nous venons vous aider.
- Nous n'avons pas besoin d'aide.
- Ça, c'est ce que vous croyez, soupira l'agente de la GRC. Je vous prierais maintenant de m'excuser et de bien vouloir me laisser faire mon boulot, lieutenant!"
Elle se dirigea vers son équipe, située un peu plus loin. Cette dernière était formée d'une dizaine de personne, chacun vêtu d'un gilet pare-balle et d'un casque noir.
"Sergent, dit-elle au plus grand du groupe. Emmenez vos hommes de l'autre côté du collège, dans la forêt.
- Sauf votre respect, madame, ils n'ont aucune chance de s'enfuir par là.
- Vous resterez cachés, et vous préparerez un guet-apens, continua-t-elle ignorant le commentaire. Vous agirez à mon signal. Des questions? demanda-t-elle en regardant fixement le sergent droit dans les yeux.
- Non, madame.
- Bien. Je dois vous mettre en garde cependant: ne sous-estimez pas nos ennemis. Allez, en position!"
Le groupe partit à toute allure. Renée les regarda un instant, puis sortit son cellulaire de sa poche. Elle composa le numéro de la centrale, et accola l'appareil à son oreille.
Renée les regarda un instant, puis sortit son cellulaire de sa poche
"Département Est de la GRC, j'écoute.
- Ici la générale Walker, code source Oscar Sept Deux Tango Neuf Roger. Passez-moi Antoine immédiatement.
- Bien reçu madame.
L'attente ne pris pas 10 secondes.
- Si ce n'est pas la reine des stratégies douteuses qui appelle!
- Antoine, arrête ce petit jeu, c'est sérieux!
- No prob', miss. J'essayais juste de calmer ma sœur, sur l'autre ligne, elle qui est en dépression depuis que son mari l'a abandonné, la laissant seule avec son fils...
- J'en ai rien à foutre de vos problèmes familiaux. On a un problème!
- Qu'est-ce que vous voulez?
- Je veux un visuel. Maintenant."
___
Simon, Auriny et Rémiro s'étaient maintenant embarrés dans le vestiaire des hommes. Heureusement, c'était vide. Rémiro avait poussé les casiers devant la porte.
"Kesskonfait-kesskonfait-kesskonfait??!! s'affolait Simon. Ils vont nous tuer!
- Oui, on sait! lança Auriny, légèrement fatiguée d'entendre ce nabot se plaindre.
- On a juste à sortir, c'est simple, proposa Rémiro.
- Je te ferais remarquer, petit génie, qu'il n'y a pas de sortie! s'énerva l'adolescente. On est coincés! Dès qu'ils passeront la porte, nous serons cuits!"
Simon s'était caché sous le lavabo, et Auriny faisait les cent pas derrière Rémiro qui regardait la porte d'un air absent. Ses pupilles étaient revenues, mais pas son iris. Le iop était maintenant tout à fait réveillé.
"C'est normal qu'ils ont arrêté de cogner? demanda à tout hasard le garçon.
- Non, et est-ce que tu peux me laisser me concentrer pour pouvoir nous sortir de ce pétrin?! répliqua sèchement son amie.
- Pff, ce que tu peux être irritable."
Mais Auriny avait peur. Tellement, qu'elle ne le laissait plus paraître. Son niveau de stress avait atteint son paroxysme. Elle suait et se grattait le crâne à tout allure.
"On n'aura pas de chance deux fois de suite, se dit-elle tout haut. Il faut vite trouver une solution.
- Et si ton copain refaisait une deuxième fois son tour de force? suggéra Simon, encore accroupi.
- C'est trop serré. Je ne peux pas me battre ici, rétorqua Rémiro. Il faudrait être à l'extérieur.
Des pas se firent entendre derrière la porte.
- Vite! Réfléchi, Auriny, réfléchi! se chicana l'eniripsa.
Elle se tourna vers son copain.
- Rémiro!
- Oui?
- À l'évidence, c'est toi le guerrier ici, alors réfléchis bon sang de bon dieu!
- Réfléchir?
- Oui, tu sais, la chose que l'école essaie en vain de t'enseigner depuis 10 ans? Grouille!"
Rémiro fouilla dans ses souvenirs. Il faisait parti de l'équipe de football du collège depuis deux ans. Il se mit à rêver, oubliant tout autour de lui. Il se souvint de la fois où il avait défoncé toute l'équipe adverse d'une seule main, réussissant un touchdown incroyable. Ah, que de bons souvenirs...
"Rémiro!"
La voix d'Auriny le ramena à la réalité. Le mur avait tremblé, secoué par un choc d'une puissance phénoménale. C'était l'un des murs les plus solides de l'école, et il craquait! Puis, un deuxième coup. Les fissurent étaient maintenant plus grandes. Simon se décida de s'approcher pour regarder. Il n'eut le temps de voir qu'une fulgurante lumière verte sortir de l'arc de la crâ.
"Attention!" cria Auriny en le tirant vers l’arrière.
L'instant d'après, le mur s'écroula dans un amas de poussières. Une épaisse fumée laissait transparaître l'ouverture. Affolée, l'eniripsa se tourna vers le iop.
"Rémiro, trouve une idée, vite! Utilise un peu ta tête, pour une fois!"
Ce dernier se propulsa alors sur le mur de droite, et, à la surprise de tous, le défonça d'un énorme coup de boule.
___
"Et voilà! Vite fait bien fait!"
La crâ jubilait. Elle n'avait pas eu beaucoup d'occasions d'utiliser ses nouvelles techniques, et appréciait pouvoir se donner un peu à la tâche.
"Rien ne vaut trois flèches destructrices pour trouer un mur, hein Jack?
- Bof bof, de répondre bêtement l'enutrof. La technique des cartes des deux ecaflips était plus efficace...
- Et tu n'as encore rien vu, vieux crapaud sénile! fulmina Èvanovich. Ne t'avise pas à te payer de ma tête..."
Le mur de débris de poussière retombait lentement. La pièce n'était pas encore complètement visible. Jack avait défusionné de son phorreur, faute d'ennemi à frapper, et se tenait prêt à l'action, la carabine bien chargée.
"On entre? demanda-t-il avec empressement.
- Si tu veux te ramasser une table sur la tronche comme l'autre idiot, ne te gène pas! répondit la crâ. J’attends justement après eux, ce qu'ils peuvent être lents... De toutes façons, ces enfant n'ont pas d'issue.
- Je t'ai entendu lui parler, à la femme, déclara l'enutrof. Pourquoi l'as-tu appelée Mia? Je croyais qu'ils s’appelaient Pile et Face?
- C'est des noms de code, triple andouille! Le gars, c'est Alzé, et sa sœur, c'est Mia. C'est vraiment ridicule d'avoir cru que Pile et Face étaient leur vrai nom...
- C'est bon, t'emballe pas..."
Des pas se firent entendre derrière eux. Les ecaflips arrivaient en bondissant. Èvanovich sourit. La poussière avait disparue. La salle était vide.
"Où sont-ils passés?"
Jack entra le premier. Il remarqua le trou dans le mur.
"Ils se sont enfuis par là!
La crâ se tourna vers les homme-félins.
- Ne les laissez pas s'échapper! Arrêtez-les, et attendez qu'on arrive.
- D'accord.
- Et ne vous laissez pas surprendre cette fois-ci!"
Les ecaflips se précipitèrent dans l'ouverture. Jack s'apprêtait à les suivre, mais Èvanovich l'arrêta.
"Attend. J'ai à te parler.
L'enutrof se plaça pour l'écouter.
- Tu sais pourquoi Gendiki n'est pas là? demanda-t-elle.
- Gendiki? Le sacrieur? Il n'était pas en prison?
- Non, Wayh l'a réengagé après qu'il se soit enfui. Je trouve étrange que l'on n'entende pas parler de lui.
- Tu penses à quoi?
- On nous cache quelque chose, chuchota la crâ. Wayh ne nous dit pas tout.
- Tu veux qu'on se mesure à Wayh? s'écria soudain Jack, troublé.
- Non, je veux juste ton appui quand le temps sera venu. D'accord?
- ... D'accord."
"Je veux juste ton appui quand le temps sera venu. D'accord?" "... D'accord."
De sous sa cape, la crâ sortit des mécanismes étranges, et commença à les assembler devant le regard incrédule de son coéquipier.
"Tu fais quoi, là?
- Je prépare mes balises."
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par contre, je me grouille de lire la suite ^^