Simon se précipita vers l'arrière de sa maison, surexcité. Il ouvrit rapidement la porte du patio, et mit deux doigts dans sa bouche. Il siffla un grand coup.
"Qu'est-ce que tu fais, Simon? dit Auriny en scrutant la cours.
- Attend, ça va venir."
Le garçon sautillait sur place. Rémiro et Auriny ne comprenaient pas pourquoi un tel engouement. Un morceau de terre commença à trembler devant eux, interrompant leurs pensées. Une patte griffue sortit du trou créé, et le phorreur se happa à l'extérieur dans un grognement menaçant. Il montra les canines, et fit mine de donner des coups de griffes à Auriny pour la faire peur.
"Oh, c'est ton petit animal de compagnie! s'exclama l'eniripsa. J'avais oublié à quel point il était si mimi, surtout quand il couine comme ça!"
Elle tenta de l’attraper pour le serrer dans ses bras. Le bébé phorreur recula, surpris. Mignon, lui? Mais non, il était terrifiant! Couiner? Mais c'est un grognement féroce qu'il a lancé! Pour qui se prend-elle, cette fille? Elle est très insultante! Simon s'interposa.
"Et ce n'est pas tout, les amis! Regardez ça!"
Il fit un clin d’œil à sa créature. Ce dernier le lui rendit. Le phorreur prit son élan, et sauta vers son maitre, visant le ventre. Devant le regard éberlué des spectateurs, la bête s'enfonça dans le corps... et rebondit dans le sens inverse, assommé par le coup de tête. Simon tomba sur le sol, le souffle coupé. Il se frotta le bedon, puis se releva.
"Pourquoi ça ne fonctionne pas?
- Qu'est-ce qui ne fonctionne pas? demanda Rémiro.
- La fusion! La technique du phorzerker! Je ne réussis plus à la faire!"
L'enutrof dévisagea son phorreur. Celui-ci haussa les épaules. Simon s'énerva, et regarda ses mains.
"Ça veut dire que... que... j'ai perdu mes pouvoirs?
- Je sais que je suis mal placée pour te le dire, mais... tenta Auriny. Je pense que c'est temporaire. Peut-être que c'est causé par ta moitié humaine?
- Mouais... Mais c'est pas juste quand même!
- Bon, on fait quoi maintenant? questionna Rémiro. On attend Renée en ne faisant rien?
Une lueur passa dans les yeux de Simon.
- Hé hé hé... Vous pensez que je n'ai que ça à vous montrer? Suivez-moi."
Il rentra en courant dans la maison. Le iop et l'eniripsa s'empressèrent de le suivre. Ils montèrent à l'étage, et entrèrent dans une chambre. "Ici dormaient les parents de Simon" supposa Auriny en remarquant le grand lit double. Le jeune ouvrit le garde-robe, et en tira une grosse caisse.
"Exactement comme papa me l'a dit."
Il enleva le couvercle. À l'intérieur était disposé un large sac en cuir. Un très gros sac.
"Je vous présente... le havre-sac! proclama-t-il.
- Et... c'est quoi? dit sur un ton non-intéressé Rémiro.
- ... Vous avez vraiment le talent pour gâcher toute mon ambiance... dit Simon en fronçant les sourcils.
- Tu vas nous dire oui ou non à quoi ça sert? ordonna presque Auriny.
- Je vous propose de voir par vous-même...
- Quoi?"
Il ouvrit le sac, et le pointa en leur direction. Un éclair de lumière les frappa, et ils furent aspirés par un vortex. Bientôt, ils eurent complètement disparu. Simon sourit.
"À mon tour!"
Avant même qu'Il ne put faire quoi que ce soit, une violente douleur lui traversa le bras. Il échappa l'havre-sac. Devant lui, sur le mur, se planta un pelle dont les bords avaient été affutés. L'instrument lui avait coupé le côté du bras, et le sang coulait rapidement.
"Tiens, tiens, ce n'est pas le havre-sac de ce cher Jack?"
Une petite vieille s'avança, et ramassa le sac en question. Elle attacha solidement l'Ouverture avec une corde, et regarda le garçon, qui s'éloignait tout en essayant de bloquer sa blessure.
"Tu ne veux pas sauver tes amis? demanda Tanthane.
- Mais... je n'ai plus... de pouvoirs...
- Oh!!! Comme c'est dommage! ricana l'enutrofe. Ceux que tu as envoyé dans ce charmant contenant vont donc mourir, sans même avoir comprit ce qui leur arrivait. Dommage qu'ils soient si petits, ils ne pourront même pas se défendre...
Elle souleva lentement l'havre-sac, sortit une pièce de monnaie et l'enflamma dans la paume de sa main.
- Attend!" cria Simon.
L'enutrof tira un petit étui de feutre noir de sa poche, qu'il agita dans les airs. Tanthane écarquilla les yeux, laissa tomber le havre-sac, et tâta sa redingote et sa ceinture. Son visage devint rouge de colère.
"Mon portefeuille!"
Elle releva la tête. Simon n'était déjà plus là.
___
Léossier regardait patiemment la voiture cabossée en faisant tournoyer sa masse Ibo-Nanga dans sa main droite.
"Alors, Renée, tu vas sortir, ou je vais devoir aller te chercher?"
Le iop se pencha sur le côté, perplexe. Peut-être avait-il frappé trop fort? Il s'avança vers le côté des portières. Il s'approcha de la vitre brisée, et scruta à l'intérieur. La seule chose qu'il vit fut un éclair vert, puis il fut frappé de plein fouet par un projectile inconnu qui le projeta vers l'arrière. Des sortes de branches de flammes trouèrent la toiture, et Renée Walker sauta sur le toit.
"C'est moi que tu cherches?"
La féca n'était plus habillée dans son uniforme de la GRC. Elle portait maintenant un habit légèrement plus médiéval, fait de tissus et de cuir bleu et blanc, avec deux ceintures brunes. Elle avait une jupe, et, par-dessus, un gigantesque morceau de métal semi-conique qui protégeait le côté droit de ses jambes. Elle arma son bracelet, et sauta sur le sol.
"J'étais surprise de ne pas t'avoir vu à l'usine tout à l'heure, expliqua Renée. Ainsi, tu avais prévu dès le départ venir me tuer ici? Je ne m'étais assurément pas préparée.
Léossier se releva.
- Hé, hé, hé... rit-il doucement.
- Pourquoi ris-tu? Tu n'as pas compris la leçon de la dernière fois, Léossier? Tu ne te souviens plus que je t'ai jadis vaincu? Ah oui, probable, puisque tu es un iop!"
Le visage du iop se rembrunit d'un coup. Il n'était plus d'humeur à la rigolade.
"Tout ça, c'est du passé, Renée Walker! Cela fait 15 ans que je m'entraine à fond! Je ne subirai plus aucune défaite!
- Ouais ouais, c'est ça... lâcha sarcastiquement la féca.
- Tu sais pourquoi Jack a eu tant de facilité à tuer les parents des enfants? Parce que vous, pendant que nous nous entrainions, avez cessé l'expérience, avez cessé de vous améliorer, et avez rouillé. Vous ne pouvez plus vous dire fiers combattants du Monde des Douze, vous n'êtes maintenant rien de mieux que de pauvres terriens faibles et dépendants de la société!
- Garde tes discours pour toi, ils ne me font pas peur.
- Hier, tu m'étais supérieure. Aujourd'hui, tu vas gouter à la fierté iop!"
Léossier bondit. Renée pressa un bouton sur son bracelet. Le coup que donna le iop rebondit dans le vide, sur l'armure de la féca. Il grogna. Elle appuya sur un autre bouton. Des rayons verts sortirent en direction de l'adversaire. Il en évita agilement trois, en para un quatrième avec sa masse, et arrêta un cinquième se sa main nue.
"Si tu crois que fécarc peut encore me faire du mal, tu te trompes."
Il prit sa masse, et donna un gros coup sur le sol. L'impacte créé fit trembler la terre, le fissurant jusqu'à Renée. Cette dernière, déséquilibrée, fit un bond sur le côté. Léossier en profita et, d'une attaque bien placée, détruisit le bouclier de la féca.
"Ha, ha, ha! C'est la fin pour toi, Renée!"
Elle conserva son calme. Une lumière verte illumina son bracelet, et un bâton qui semblait holographique se matérialisa dans ses mains. Elle n'avait pas peur, elle savait comment gagner. Elle connaissait son adversaire.
"Une dernière chose avant que tu ne meures, ajouta Léossier. J'ai déjà envoyé Xakraz et Tanthane assassiner les enfant.
- Quoi?
- À l'heure qu'il est, ils doivent déjà être morts. Ce que je te propose, c'est un aller simple pour les rejoindre."
Renée leva le bâton à deux mains, et se précipita devant elle. Léossier agrippa bien fort sa masse, et se mit à courir à son tour.
Le choc allait être sanglant.
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