Wakfu: l'histoire parallèle (partie 3) - Les Carnets 11 abonnés

Par CegyYgec

Chapitre 6

''Maman? Tu es là?''

Simon venait de rentrer chez lui. Lorsque Renée l'avait conduit au pas de sa porte, il avait remarqué que celle-ci était verrouillée. Il en a ainsi déduit que sa mère était partie faire les commissions à l'épicerie. Après avoir déambulé quelques minutes dans le quartier, il avait décidé d'entrer par le patio à l'arrière.

''C'est ce que je pensais, se dit l'enutrof en ne recevant aucune réponse. Elle est partie magasiner. Elle ne devrait plus tarder, je n'ai qu'à l'attendre.'' Il monta dans sa chambre, et s'allongea sur son lit. Les yeux fixés au plafond, il se mit à réfléchir: ''Mais qui est cet Adam Bross? Il n'est pas mort, j'en suis sûr... On a retrouvé le corps de tous les policiers, sauf le sien. Et pourquoi avoir pris l'identité d'une autre personne?''

Il regarda par la fenêtre. Les ruines de la maison d'Auriny avaient été déblayées, et déjà les fondations d'Une nouvelle maison prenaient place. Évidemment, lorsqu'une affaire est résolue, les forces de police quittent les lieux du crime...

''Ding-dong!''

''C'est maman!'' se dit Simon. Enthousiasmé, il se dirigea vers les escaliers. Il n'avait pas descendu deux marches qu'il fut pris d'un doute. ''Ma mère ne sonne jamais avant d'entrer. Elle a les clés pour le faire.'' Il rejoignit sa fenêtre. Il ne pouvait pas voir clairement, mais discerna une silhouette noire.

''BAM!''

Un coup de feu fit sursauter Simon. Il couru se cacher derrière une porte pour surveiller sans se faire voir par l'inconnu qui venait d'entrer. Il était assez grand, et ses yeux étaient cachés par un bandeau qui arborait un symbole de crâne. L'aspect glauque du personnage fit frissonner l'enutrof. Avec son étrange pistolet, il n'était à l'évidence pas là pour une visite de courtoisie.

Une voiture se stationna dans le garage. ''Oh non!'' s'alarma Simon. La mère de l'adolescent entra dans la maison, les bras chargés de sacs de carton. Elle ne remarqua pas l'homme, jusqu'à avoir déposé ses paquets sur le comptoir.

''Qui êtes-vous? Que faites-vous chez moi?
- Je m'appelle Doflix, et je cherche votre fils.
- Il n'est pas ici, et vous n'avez pas le droit de rester. Partez, ou j'appelle la police.

Doflix pointa le canon de son pistolet vers la femme.

- Je n'ai pas de temps à perdre. Dites-moi où est l'enutrof, dit-il calmement.
- Je ne sais pas de quoi vous parlez, murmura-t-elle en reculant lentement. Je ne sais pas ce qu'est qu'un enutrof.
- Dites-moi où est votre fils! cria-t-il.
- Il n'est pas ici, je vous dit! C'est la GRC qui en a prit la garde pour le protéger! Je ne sais pas quand il va revenir, je vous jure! s'affola la mère.
- D'accord. Je vous remercie.''

Et il appuya sur la détente. Le cœur de Simon s'arrêta brusquement. La balle traversa le corps de sa mère au ralenti, qui s'écroula sur le sol, morte. L'homme en noir, satisfait, sortit par la porte défoncée, un sourire aux lèvres.

Simon se précipita vers le corps. Il n'y avait plus rien à faire. Un élan de fureur monta en lui. Son impuissance lui faisait mal. Il ravala ses larmes, et se dirigea vers le sous-sol, d'un air décidé. Le désir de vengeance empli son être. Arrivé au fond de la cave, il détacha violemment un rideau, qui dissimulait une cage. Il toisa son bébé phorreur. La bête émis un grognement.

Il était un enutrof, et allait faire honneur à son père.



''Quelle perte de temps. C'est Renée Walker qui les protège tous. Cette féca nous complique vraiment la tâche.''

Doflix déambulait dans la rue, le pistolet encore fumant. Sa mission était de tuer le jeune enutrof, mais il ne pouvait pas se risquer à attaquer à lui-seul les forces de la GRC.

''Doflix!''

Un grognement puissant se fit entendre derrière lui. Surpris, il se retourna. Personne. La rue était déserte. ''J'ai dû rêver'' se dit-il. Il allait repartir, quand le sol se mit à trembler sous ses pieds. L'asphalte commença à se fissurer, et Doflix recula de quelques pas.

Simon émergea dans un fracas de terre et de ciment. Mais ce n'était plus un petit garçon. C'était une créature plus grande qu'un humain, plus dangereuse qu'un éléphant et plus féroce qu'un tigre enragé. C'était un phorzerker. Il était le chasseur, et Doflix était sa proie.

''Il fallait vraiment que ta mère meure pour que tu te montres? s'étonna le tueur en face. Quel fils indigne...
- Tu vas payer!
- Oh, tu crois vraiment que tu peux te débarrasser d'un roublard comme moi? C'est toi qui va regretter ton courage insensé...
- GRROARR!''

Simon sauta sur le roublard. Celui-ci l'évita d'un bond agile, et le visa avec son arme.

''BAM!''

La balle frappa l'enutrof fusionné, qui ne broncha pas. Le projectile ricocha sur la peau, et fini son chemin par terre.

''BAM! BAM! BAM! BAM!''

Toutes les balles furent bloquées par l'épaisse fourrure ébène. Le roublard ouvrit les yeux de stupéfaction.

''Impossible! s'écria-t-il.

Il plongea sur le côté pour éviter un autre coup de griffes.

- Je n'avais pas prévu que tu serais si fort. Mes balles auraient déjà dû te tuer.''

Doflix sortit trois petites bombes de sa poche, et les projeta sur la tête du monstre. L'explosion surpris Simon, qui reçu la décharge en pleine tronche. La fumée l'aveugla un moment, puis se dissipa rapidement. L'enutrof regarda autour de lui; son adversaire avait disparu.

Il défusionna, abattu. Les sirènes s'entendirent au loin. Les voisins avaient appelé la police.



''Cyrano, tu comprends quelque chose?
- Non Gendiki. C'est du charabia pour moi.

La large feuille reposait sur la table devant le sacrieur et l'eniripsa, qui en examinaient avec attention tous les recoins. Des lignes serpentaient le papier de façon à former un plan de ce qui semblait être...

''On dirait une sorte de machine, hésita Cyrano. Mais il y a trop de chiffres, trop de mesures, trop de lignes... Je ne suis pas calé en machinerie, je ne comprend même pas la légende.
- Sors les deux autres rouleaux, on va bien voir.

L'eniripsa ouvrit les deux autres feuilles.

- D'autres plans. On n'est pas sorti du bois, dit donc!
- L'important est d'essayer de comprendre pourquoi cette... chose, qui est illustrée ici, est si importante pour Glip.
- Peut-être qu'Isaure pourrait nous aider, proposa Cyrano.
- Sûrement. Elle s'y connait un peu en mécanismes. Isaure!
- Quoi? répondit une voix lointaine.
- Tu peux venir jeter un coup d’œil?
- Deux secondes, j'ai presque fini de me changer!

Cyrano se laissa tomber sur sa chaise.

- Ah, les femmes... Toujours en train de penser à leur petite personne, même en temps critique. Hein, Gendiki?

La roublarde pénétra dans la pièce, le faisant sursauter

- J'ai mis une bombe sous ta chaise, ricana Isaure. Un autre commentaire comme ça, et je te fais exploser.

L'eniripsa sauta sur ses pieds, repoussant sa chaise.

- Je... je crois que je vais m'asseoir ailleurs.
- Ça ne te sauvera pas.
- On vit dans un champ de mine ou quoi? demanda Gendiki.
- Bon, regardons ces plans, dit-elle en évitant la question du sacrieur. Hum...
- Tu sais ce que c'est?
- Bien sûr. Cette machinerie est caractéristique des techniques roublardes. Il s'agit d'une bombe.
- Une bombe?!
- Très puissante. Je me demande pourquoi Glip a voulu construire ça.
- Tu crois que Doflix peut en être l'auteur?
- L'Encapuchonné? Pourquoi pas... Mais n'était-il pas parti faire le tour du monde?
- Ils sont revenus il y a deux jours, j'en ai entendu parler à la radio.

Gendiki se mit à réfléchir.

- Beaucoup de choses ne sont pas claires. Les agissements des Encapuchonnés me laissent perplexes. Pourquoi une bombe? Pourquoi avoir fait le tour du monde? Nous ne savons même pas qui est celui qui est à leur tête... Wayh m'avait dit que Glip avait un deuxième général, mais qui?
- Ce n'est pas un problème, assura Isaure. Il y a une façon très simple de répondre à toutes ces questions.''

Elle se leva, et sorti un pistolet de sa ceinture. Elle toisa le sacrieur d'un regard énigmatique. Gendiki fit la grimace; il détestait quand sa fiancé le regardait de cette façon. La roublarde chargea son arme.

''Nous pouvons aller leur demander personnellement.''Page précédentePage suivante

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